Archives par mot-clé : confession

Jésus, homme et maître de la prière

La prière à l’école des grands priants

Le 21 janvier dernier, le pape François a proposé à l’Eglise universelle de mettre l’année 2024 sous le signe de la prière, et ceci pour nous préparer à la prochaine Année Sainte : le Jubilé de l’an 2025. Ce type de Jubilé où les chrétiens sont invités à se rendre à Rome pour raviver leur foi est organisé quatre fois par siècle, et ceci depuis XIV siècle. En effet, le tout premier jubilé fut décrété en 1300 par le pape Boniface VIII. Continuer la lecture de Jésus, homme et maître de la prière

L’Avent ou l’art de ralentir

2e Dimanche de l’Avent – Mt 3, 1-12

On dit que le fondement de l’Avent réside dans le mot « attendre ». Et plus précisément : « attendre » et « être attendu ».

Décédé il y a quelques jours, exactement 25 novembre dernier, Christian Bobin, un écrivain et poète singulier, confiait dans un de ses livres (je le cite): « Je suis attendu. Je ne sais pas où, je ne sais pas par quoi ou par qui, mais je suis certain d’être attendu » !

Oui, l’homme, dans sa vie, est en attente constante. Cependant, il y a différentes manières d’attendre. Si le temps n’est pas rempli d’une présence dotée de sens, l’attente risque de devenir insupportable. Quand au contraire le temps est doté de sens, et qu’en chaque instant nous percevons quelque chose de valable, alors la joie de l’attente rend le présent plus précieux.

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Nativité du Seigneur

« Une foi qui ne nous bouleverse pas, est une foi qui a besoin d’être bouleversée ! Dieu qui nous a fait sans nous, ne peut pas nous sauver sans nous. Il respecte notre liberté. Il réclame notre concours, notre coopération. »

Lectures de ce jour :

Nativité du Seigneur Noël – Jn 1, 1-18

En cette fête de Noël nous sommes habituellement remplis de joie, et à juste titre! Comme l’affirme Saint Léon le Grand: « La tristesse n’est pas de mise en ce jour où naît la vie ».

On peut dire qu’avec la fête de Noël, Jésus vient nous révéler le style de Dieu. Et le style de notre Dieu, Dieu des chrétiens, ne consiste pas à venir nous aider en résolvant nos problèmes par la magie, en l’occurrence la magie de Noël. Il fait un choix complètement différent. Il commence par se faire un enfant, c’est-à-dire faible et vulnérable. Dans les célébrations de Noël, nous sommes donc tout d’abord invités à reconnaître Dieu présent dans toutes les situations où nous pensons qu’il est absent.

Permettez-moi de réfléchir avec vous et pour vous sur deux grandes leçons qui viennent de cette fête. La première: Noël – est la fête de la Foi. La seconde – Noël nous rappelle que Dieu ne cesse d’être avec nous. Continuer la lecture de Nativité du Seigneur

Il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup

« Je n’oublie pas que le mot « curé » vient de l’expression latine « cura animarum », et signifie « prendre soin des âmes »

Lectures du jour : 

XXIV Dimanche – Mc 8,27-35

L’Evangile de ce dimanche met essentiellement en scène deux personnages: Pierre et Jésus. L’un interroge; l’autre cherche à répondre. L’un donne son consentement au chemin de la Passion; l’autre se révolte quand il entrevoit ce chemin. Deux figures contrastées, mais dont la confiance mutuelle et le dialogue – permettent aussi bien une belle confession de la foi que les vifs reproches.

Mes frères et sœurs, c’est grâce à ce dialogue, grâce à cette relation authentique sans faux-semblants de la part de Pierre, que Jésus formera en lui la capacité de vouloir ce que Dieu veut. En effet, en disant à Pierre « passe derrière moi, Satan » – Jésus précise: car « tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes ».

Mais comment savoir que telles pensées viennent de Dieu et d’autres des hommes ? Continuer la lecture de Il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup

Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur

« Cette vision ne se fait plus avec les yeux mais avec le cœur et dans la Foi. Cette présence se manifeste dans l’amour que nous recevons de Dieu et dans l’amour que nous nous témoignons les uns les  autres. »

Lectures : Sixième dimanche de Pâques

Vivre de et dans l’Esprit de Jésus

La semaine dernière Jésus nous disait qu’il était le chemin, la vérité et la vie. La semaine précédente nous disait en parabole qu’il était le bon pasteur et la porte du salut. Pour un chrétien, Jésus Christ est au cœur de tout, il conduit au Père, il nous ouvre les portes du Royaume et du salut, il est visage du Dieu invisible et lumière sur notre chemin, il est la Vie et la Vérité, il est pardon… Mais, pour nous en 2020, Jésus est-il vraiment le vivant ressuscité ou bien un événement du passé ?
La résurrection, c’est aujourd’hui.
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Ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie

« Le Christ nous exprime l’amour de Dieu qui nous attend sans jamais désespérer. »

Lectures : Quatrième dimanche de Carême

Bien aimés de Dieu, l’évangile que nous venons d’entendre est un des textes bibliques les plus connu des chrétiens; c’est l’évangile de la parabole du fils perdu et retrouvé. Dans cette histoire, le Christ nous exprime l’amour de Dieu qui nous attend sans jamais désespérer. Il nous donne aussi cette parabole pour répondre à la remarque des pharisiens qui disaient : « cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ». Pour ces pharisiens, qui recherchaient une certaine perfection, c’est un scandale de se mettre à côtoyer les pauvres et les pécheurs. C’est pourquoi Jésus va tâcher de leur faire comprendre la joie de Dieu notre Père qui accueille tous les hommes et qui pardonne à chacun.

En effet, les mots qui structurent le texte sont ceux de la joie et du repas de fête. Le père du fils prodigue organise un festin car il fallait bien festoyer et se réjouir pour le retour du benjamin. Voilà la première réponse à la remarque des pharisiens qui s’étonnent du bon accueil et du repas partagé avec les pécheurs. Jésus invite les juifs pieux à ne pas rester séparés des pécheurs qui se convertissent, mais à leur faire bon accueil, à se réjouir et à festoyer. Ainsi, ils pourront rejoindre l’attitude de Dieu notre Père qui offre le salut en Jésus. Si le péché est d’abord une atteinte à l’Amour de Dieu, pourquoi les pharisiens seraient-ils plus exigeants que celui qui a subi l’offense ? L’attitude du fils aîné, représentant les pharisiens, nous permet de comprendre leur motivation.

Tout d’abord l’aîné quand il rencontre son père n’appelle pas le fils prodigue « mon frère » mais « ton fils ». Il semble nier la fraternité qui les lie, il n’a rien à voir avec celui-là qui dilapide les biens de la famille. Ce qui le distingue du fils prodigue, c’est qu’il y a tant d’années qu’il est, lui, au service de son père sans jamais avoir désobéi. Comment son père peut-il mieux traiter le benjamin qui dilapide les biens, que l’aîné qui travaille fidèlement ? Alors le père tente de lui expliquer : « tout d’abord celui qui est revenu n’est pas un étranger, c’est ton frère, malgré tout, et quoi que tu en penses. Et ensuite, ma bonté envers ton frère ne t’enlève rien, car notre communion est parfaite, tout ce qui est à moi est à toi. Je suis ton père et non ton maître, comme je suis le père de ton frère et non son juge.»

Pour se réjouir du retour du fils prodigue, le fils aîné doit d’abord le reconnaître comme son frère, et retrouver avec son père une relation filiale. Mais comment peut-il renouveler ses relations s’il reste au niveau du jugement moral sur leurs différentes attitudes ? Le fils aîné met en avant son obéissance, et quand il voit son frère, ce qui lui vient à l’esprit ce n’est pas ce qui leur est commun, mais ce qui les oppose : l’un est parti vivre sa vie, l’autre est demeuré avec son père pour le service. Si le besoin du pardon, de la miséricorde du Père est plus manifeste pour le benjamin que pour l’aîné, ce dernier oublie que lui aussi vit de la miséricorde divine. Nous sommes frères car nous sommes fils d’un même Père, celui qui nous donne la vraie vie en Jésus le Christ.

Dans le passage de l’épître aux Corinthiens que nous avons lu, St Paul nous appelle à reconnaître en Jésus l’œuvre de miséricorde et de réconciliation voulu par Dieu : « Car c’est bien Dieu qui, dans le Christ, réconcilie le monde avec lui ; il efface pour tous les hommes le compte de leurs péchés, et il met dans notre bouche la parole de la réconciliation. Nous sommes donc les ambassadeurs du Christ, et par nous c’est Dieu lui-même qui, en fait, adresse un appel à nos frères et sœurs. Au nom du Christ, nous vous le demandons, laissez-vous réconcilier avec Dieu. » Pour le dire autrement, ne restons pas enfermés dans nos fautes ou nos suffisances, sachons accueillir la grâce qui s’offre à nous.

Pour se réjouir et festoyer avec le Seigneur, il nous faut trouver notre juste place vis-à-vis de nos frères et de notre Père. Dans le repas eucharistique qui nous rassemble aujourd’hui, aucun de nous ne mérite plus que les autres. Chacun de nous reçois personnellement la grâce de l’amour miséricordieux du Père. Souvenons-nous de la parabole du débiteur impitoyable. Un roi avait remis à l’un de ses serviteurs une dette de 60 millions de pièces d’argent, mais lui ne voulut pas remettre une dette de quelques pièces d’argent à l’un de ses compagnons. Si l’on cherche à faire des comparaisons entre nous en ce qui concerne la sainteté ou le mérite, voilà la parole du Seigneur qu’il faut avoir en tête, du point de vue du Seigneur. Notre dette envers le Seigneur est de l’ordre de 60 millions de pièces d’argent, tandis qu’entre nous la dette est de l’ordre de quelques pièces d’argent. En face de chacun de nos frères pécheurs, il nous faudrait avoir conscience d’abord de notre péché et ne pas oublier que, du point de vue de Dieu, la différence entre nous est minime.

Oui. nous sommes frères et sœurs, car nous sommes semblables. Les deux frères de la parabole ne sont pas si différents, le fils prodigue n’est pas meilleur que le fils aîné, il n’a pas mieux compris l’amour du père. Il n’est revenu que poussé par la faim, pour avoir de quoi manger après avoir sans scrupule dilapidé les biens familiaux. Fils aîné ou fils prodigue, aucun n’a compris la profondeur et la délicatesse de I’amour paternel.

Pour nous laisser réconcilier avec notre Père. nous sommes invités à reconnaître notre faute et l’immensité de l’amour de Dieu notre Père. L’action de grâce qui monte de nos cœurs en même temps que la reconnaissance de notre misère est le signe d’une confession de nos péchés dans l’Esprit Saint. Nous ne sommes pas d’une nature différente de tous nos frères et sœurs. Au regard de l’Amour miséricordieux, nous sommes tous égaux à la table des pécheurs. Le pardon et la grâce que reçoivent nos frères en humanité nous rappellent le pardon et la miséricorde l’église vit aussi. Demandons au Seigneur de nous éclairer sur nous-mêmes, et regardons autour de nous, spécialement ceux dont les fautes nous ont blessés, et réjouissons nous de participer ensemble au festin de l’Eucharistie.

Ensemble nous sommes tournés vers le Père des miséricordes pour recevoir notre mesure de pardon, pour nous laisser réconcilier avec Lui. Nous nous nourrissons ensemble à la même table de l’Eucharistie d’un pain et d’un vin qui ne manqueront jamais, du corps et du sang du Christ « afin que, grâce à lui, nous soyons témoins de la joie de croire en sa Miséricorde».

Homélies :
Rodrigue Chabi

Orgue :Au grand Orgue, Guy Didier

Oeuvres de J.S Bach

– Entrée: « Fugua Sopra II Magnificat »
– Méditation : « Notre Père au Royaume des Cieux » (version 1)
– Communion: « Notre Père au Royaume des Cieux » (version 2)
– Sortie: Fantaisie « Je veux te dire adieu »

Sur wikipedia :

Les autres homélies du Père Rodrigue Chabi

A lire également : LA FiP de la semaine

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