Archives par mot-clé : liturgie

Vouloir ce que Dieu veut

texte de la conférence donnée par le Père Stanislas dans le cadre des rencontres du Jeudi.

 

Vouloir ce que Dieu veut

Père Stanislas Stawicki

D’où vient le titre ?

De la prière finale de l’office des vêpres (à la veille) du XXIX dimanche du Temps Ordinaire. La voici : « Père éternel et tout-puissant, fais-nous toujours vouloir ce que tu veux et servir ta gloire d’un cœur sans partage ».

La formule est provocante. Pourtant, toute la tradition spirituelle témoigne du bonheur fécond et de la liberté accrue qu’il y a à chercher et à faire la volonté de Dieu. Je vous donne un exemple. Il vient de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus.

« Ici-bas, rien ne peut nous satisfaire, on ne peut goûter un peu de repos qu’en étant prête à faire la volonté du Bon Dieu » – écrit Thérèse. Et elle conclue malicieusement : « J’ai toujours fait la volonté de Dieu sur la terre ; il fera la mienne au ciel » (Thérèse de l’Enfant Jésus, lettre du 25 novembre 1887). Continuer la lecture de Vouloir ce que Dieu veut

Qu’est ce que le Royaume des Cieux ? Homélie

Homélie du Dimanche 29 janvier 2023 Père Stanislas Stawicki, curé de la paroisse.

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IV Dimanche – Mt 5, 1-12a

L’Evangile de ce dimanche commence par cette phrase célèbre : « Heureux les pauvres de cœur ». Cette affirmation est souvent mal comprise, voire même citée avec une certaine ironie comme une chose, que l’on ne peut faire croire, qu’aux naïfs ! Friedrich Nietzsche, en se référant à cette phrase de Jésus, caricature le christianisme comme « la religion du ressentiment des pauvres », c’est-à-dire de ceux qui ne pouvant pas s’imposer dans ce monde-ci, se convainquent que le bonheur les attend dans un autre monde, en l’occurrence dans le royaume des cieux.

Mais qu’est-ce que ce fameux royaume des cieux ? Les évangiles nous disent que:

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Son « oui » nous montre le chemin de confiance – Homélie

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Sainte Marie, Mère de Dieu – Lc 2, 16-21

Deux paroles illuminent pour les chrétiens le seuil de chaque année: Marie et la Paix.

Marie, parce que nous célébrons en ce jour la solennité de Sainte Marie, en tant que la Mère de Dieu, et parce que son « oui » à la volonté de Dieu nous montre le chemin de confiance et de disponibilité face à la nouvelle année qui commence. En effet, nous ne savons pas ce que cette nouvelle année nous apportera, mais Marie nous invite à regarder tout dans la confiance, car nous sommes dans les mains de Dieu.

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L’Avent ou l’art de ralentir

2e Dimanche de l’Avent – Mt 3, 1-12

On dit que le fondement de l’Avent réside dans le mot « attendre ». Et plus précisément : « attendre » et « être attendu ».

Décédé il y a quelques jours, exactement 25 novembre dernier, Christian Bobin, un écrivain et poète singulier, confiait dans un de ses livres (je le cite): « Je suis attendu. Je ne sais pas où, je ne sais pas par quoi ou par qui, mais je suis certain d’être attendu » !

Oui, l’homme, dans sa vie, est en attente constante. Cependant, il y a différentes manières d’attendre. Si le temps n’est pas rempli d’une présence dotée de sens, l’attente risque de devenir insupportable. Quand au contraire le temps est doté de sens, et qu’en chaque instant nous percevons quelque chose de valable, alors la joie de l’attente rend le présent plus précieux.

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Pâques 2022 : un tombeau vide

Pâques 2022 – Jn 20 1-9

Comme vous le savez, les évangiles ne décrivent pas l’événement de la résurrection elle-même, car personne n’a vu la pierre rouler! Les disciples ont vu le tombeau vide, et donc la pierre déjà roulée! Par contre, les évangiles nous parlent des nombreuses rencontres avec le Christ ressuscité.

Mais ce qui est intéressant, c’est que le Christ ressuscité n’apparaît pas à ceux qui étaient en apparence – bons et honorables à cette époque, à savoir: Pilate, Hérode, les grands prêtres ou les scribes.

La toute première personne à qui le Ressuscité est apparu est une femme, Marie de Magdala. Selon les normes de l’époque, une personne à qui on ne pouvait pas faire confiance! Continuer la lecture de Pâques 2022 : un tombeau vide

Baptême du Seigneur

« Le baptême de Jésus dans le Jourdain n’était pas un passage obligé, mais un choix« 

Lectures :

Le baptême de Jésus – Lc 3, 15-16, 21-22

Les textes liturgiques de cette fête sont très riches en enseignement. On peut y repérer plusieurs leçons. J’en souligne trois seulement.

D’abord une question. Pourquoi Jésus plonge dans les flots du Jourdain ? Pourquoi se fait-il baptiser, là où les hommes avaient déjà coutume de se purifier de leurs fautes, alors qu’il était, Lui, sans péché ?

Telle était aussi la question de Jean Baptiste. C’est l’évangéliste Mathieu qui nous l’apporte. « C’est moi qui ai besoin de me faire baptiser par toi, et c’est toi qui viens à moi ? – s’étonne Jean le Baptiste.

Eh bien, pour Jésus le baptême n’est pas une nécessité. Il est en complète harmonie avec l’amour de Dieu. Il est sans péché. Mais, en descendant dans l’eau remplit des péchés des hommes, il se solidarise tout simplement avec les pécheurs que nous sommes. Continuer la lecture de Baptême du Seigneur

D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?

« Ce salut apporté par Jésus est source de joie et de confiance à accorder à sa personne. C’est un cadeau formidable qui réjouit et comble le cœur de l’homme. »

« D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? » (Lc 1, 39-45)

Lectures de ce dimanche

HOMÉLIE DU DIMANCHE 19 DÉCEMBRE 2021

Aujourd’hui 4ème dimanche du Temps de l’Avent, toujours dans cette attente de la venue du sauveur. Cette attente stressante et angoisse se réalisera dans très peu de temps. Ce Fils Sauveur que le monde attend, viendra pour révéler l’amour infini du Père pour l’humanité. C’est donc cette ambiance qui règne dans la 1ère Lecture de ce jour. Michée le prophète rassure le peuple meurtri et humilié, qu’un sauveur sortira de son sein « du clan de Juda ». Cette parole du prophète montre à quel point les projets de Dieu sont insondables. Dieu fait sortir du « petit reste : Juda » un sauveur pour l’ensemble du peuple. Avec Dieu, c’est une autre dimension de la vie qui s’ouvre. Il rend à l’existence, l’impossible. C’est qui est humilié et faible est, l’ouvrage principal par lequel Dieu se sert pour révéler sa puissance. Cette approche de Dieu nous dit qu’aujourd’hui rien n’est impossible à celui qui met sa foi en Lui. Car ce Jésus que nous attendons et qui révèlera l’amour infini du Père est celui qui, autrefois s’était incarné dans ce monde. Cet évènement du passé qui s’actualise dans notre aujourd’hui à la lumière des réalités du vécu, nous dit à quel point Dieu est encore solidaire de l’humanité. Continuer la lecture de D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?

Méfiez-vous des scribes !

Lectures du jour : 

Méfiez-vous des scribes !

La première lecture de ce dimanche nous raconte l’épisode du prophète Elie et de la veuve de Sarepta. Cette femme, étant veuve, n’hésite pas à sacrifier la seule nourriture qui lui reste, à elle et à son fils, pour nourrir le prophète Elie – confiante dans la Parole du Seigneur qui lui est parvenue par la bouche de son prophète: « N’aie pas peur… car la vase d’huile point ne se videra, jusqu’au jour où le Seigneur donnera la pluie pour arroser la terre ».

L’évangile de ce dimanche met devant nos yeux une autre veuve, venue déposer dans le trésor du Temple deux piécettes: tout ce qu’elle possédait. Seul Jésus remarque le geste discret de cette femme et déclare à son sujet: « Amen, je vous le dis: cette pauvre veuve a donné plus que tout le monde. Car tous, ils ont pris de leur superflu, mais, elle, elle a pris sur son indigence: elle a tout donné, tout ce qu’elle avait pour vivre ».

Que nous enseignent ces deux veuves?

Elles nous enseignent avant tout que le véritable don est total, discret et gratuit. En effet, la pauvre veuve de l’évangile aurait pu offrir à Dieu une piécette, et garder l’autre pour elle, vu sa situation de précarité. Mais telle n’est pas sa logique. Elle donne tout. Et elle le fait discrètement, car donner ce n’est pas marchander pour retirer de la satisfaction ou de la reconnaissance. Le vrai don s’accompagne toujours de la discrétion et de la gratuité.

On raconte qu’un jour Dieu a organisé une grande fête au ciel, en y invitant toutes les vertus: foi, espérance, charité, courage, justice, prudence, vérité, fidélité.., toutes sont venues au rendez-vous. Toutes se sont présentées, saluées, échangées entre elles, partagées leurs expériences. Cependant, deux vertus ce sont soigneusement évitées. Elles avez du mal à se rencontre et à se parler. En le remarquant, Dieu Lui-même les a cherché. Il a amené l’une à l’autre en disant: « Charité, voici la gratuité ». Elles se sont saluées, mais dès que Dieu les a laissé pour aller parler aux autres, elles se sont tout de suite séparées!

Le message de cette petite histoire est tel que seulement à Dieu, et en Dieu – qu’il est possible de réunir la charité et la gratuité. En effet, l’homme, en se donnant, cherche toujours à retirer quelques satisfactions, quelques profits ou quelques  reconnaissances. Il a du mal à se donner totalement, discrètement et gratuitement.

Voilà pourquoi Jésus nous dit dans l’évangile de ce dimanche: « Méfiez-vous des scribes », c’est-à-dire méfiez-vous des séducteurs! De ceux qui veulent être aimés sans jamais s’impliquer pleinement; de ceux qui ne cherchent qu’à s’assurer un avantage sur les autres. En effet, il y a des gens qui, où qu’ils soient, font du bruit: ils sont comme des enfants qui demandent constamment qu’on les regarde. Ils utilisent tout pour être vus. Ils ne se soucient pas des autres. Pour eux, l’autre, est quelqu’un qu’ils peuvent utiliser pour être vu et admirés.

Ces personnes sont généralement très dangereuses. Voilà pourquoi Jésus nous suggère de nous en éloigner: « Méfiez-vous des scribes ». Les scribes auxquels il fait allusion, semblent correspondre à cette description du séducteur manipulateur. Ils utilisent même de bonnes choses comme la prière, la prédication, les actions caritatives, la liturgie et les événements publics pour atteindre leur but, celui d’être vus et admirés.

Et puis, les séducteurs établissent toujours des relations asymétriques, c’est-à-dire s’entourent de personnes généralement faibles, car ce n’est qu’ainsi qu’ils peuvent occuper constamment la scène.

Au contraire, ceux qui aiment vraiment ne font pas de bruit, tout comme les deux pièces de monnaie que la pauvre veuve jette dans le trésor du temple sous le regard de Jésus. Pour Jésus, cette femme est le modèle de ceux qui savent jouer le jeu à fond dans les relations, ne gardant rien pour eux, et ne trompant pas. Elle se jette dans ce type de la relation discrète et gratuite, tout comme elle jette ces deux pièces de monnaie dans le trésor.

On peut dire que deux logiques s’affrontent dans l’Evangile de ce dimanche: celle du « pour soi », et celle du « pour l’autre ». A la première logique est lié le verbe « prendre pour soi »; à la seconde, le verbe « donner pour l’autre », et surtout se donner totalement, gratuitement et discrètement. Puissions-nous entrer davantage dans la seconde logique. C’est la logique du Royaume des cieux que Jésus en premier a mis en pratique.

Autre homélies du Père Stanislas

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Edito

Méfiance! Un mot qu’on souhaiterait voir banni de toutes les langues. Se méfier de quelqu’un, c’est ne pas avoir foi en lui. En effet, méfiance s’oppose à la confiance. Et pourtant, Jésus n’hésite pas de nous avertir dans l’évangile de ce dimanche: « Méfiez-vous des scribes », c’est-à-dire des séducteurs, de ceux qui veulent être aimés sans jamais s’impliquer pleinement; de ceux qui ne cherchent qu’à s’assurer un avantage sur les autres. Eh bien, à ces scribes-séducteurs, Jésus présente une pauvre veuve qui donne tout, et qui y met tout son coeur.
On peut dire que deux logiques s’affrontent dans l’Evangile de ce dimanche: celle du « pour soi », et celle du « pour l’autre ». A la première logique est lié le verbe « prendre pour soi »; à la seconde le verbe « donner pour l’autre ».
C’est dans cette logique que notre paroisse Saint Jacques – Saint Christophe cherche à vivre sa dimension caritative à travers l’épicerie solidaire, le café du jeudi matin, l’hiver solidaire, la maraude de chaque vendredi soir, les écrivains publics et l’attention à des migrants.
Je voudrais vous informer que le Père Christophe Hermanowicz sera à mes côtés pour assurer l’animation et la coordination de cet élan caritatif au sein de notre communauté paroissiale avec le soutien de l’ensemble de nos bénévoles qui participent avec un grand dévouement à ces activités.
Que le Père Christophe en soit remercié. Son apport sera précieux et nous permettra de poursuivre les actions caritatives de notre paroisse qu’il connaît parfaitement pour les avoir soutenues et développées pendant six années.

Père Stanislas

Messe de la Toussaint : tous Saints !

La sainteté est une aventure, elle est même la seule aventure ». Oui, elle est même la seule aventure. « Soyez saints, car moi, le Seigneur votre Dieu, je suis saint »

Lectures de ce jour :

Homélie
L’Église catholique célèbre en ce premier novembre la fête de la Toussaint. Dans l’esprit de beaucoup, cette fête renvoie spontanément au souvenir des défunts que l’on commémore en réalité le lendemain. Eh bien, la Toussaint n’est pas que cela. Elle est d’abord une invitation à faire « mémoire du futur » – comme disait saint Augustin. Oui, c’est une invitation à faire mémoire de notre futur, car Dieu nous appelle tous à la sainteté: « Soyez saints, car moi, le Seigneur votre Dieu, je suis saint » (Lévitique 19, 2).
Voyez-vous! Dieu veut que nous partagions sa propre sainteté. Que nous en vivions. La sainteté ne vient donc pas de nous. On ne peut pas s’abonner à la sainteté, tout comme les gens s’abonnent à des magazines ou aux salles de cinémas. La sainteté est avant tout un don.

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Nous serons pour toujours avec le Seigneur

« Ce Dimanche nous rappelle que c’est l’amour de Dieu qui doit imprégner notre vie, et cela passe par le désir de Dieu et de son Royaume »

Lectures : 32ème dimanche du Temps Ordinaire

Ce 32 eme Dimanche de ce Temps Ordinaire a un arrière-gout amer : celui d’un confinement sans possibilité de réunir la communauté ecclésiale. Si les textes de ce jour somment comme un appel à « la vigilance » et à la « prévoyance », celui de notre monde (message), est confinement, préservation de la vie. Ce mois de Novembre ne laisse personne indifférent dans sa prière pour nos frères défunts. À ce titre, Paul dans sa lettre aux Thessaloniciens nous donne une explication à la préoccupation et aux inquiétudes de ces derniers à propos de leurs frères qui se sont endormis dans la mort. Pour dissiper leur doute, Paul leur explique que la mort n’est pas un obstacle mais un passage vers le Royaume de Dieu. Il leur ouvre les yeux sur ce qui se passe après la mort : « nous serons pour toujours avec le Seigneur ». Il ne s’agit pas ici d’une vague survie ni d’une réincarnation. Mais de vivre une espérance en Jésus ressuscité qui s’enracine dans le témoignage des apôtres. Cette espérance trouve un plus large écho dans l’Évangile de ce jour. Continuer la lecture de Nous serons pour toujours avec le Seigneur