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Il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit

« La miséricorde de Dieu, c’est son amour qui ne se console pas de nous voir nous égarer dans des impasses , touché par ce qui est perdu et blessé.»

Lectures : Vingt quatrième dimanche temps ordinaire

« Cet homme fait bon accueil aux pécheurs et il mange avec eux » ! Loin de nous offusquer, nous, qui nous sentons parfois perdus, divisés en nous-mêmes, nous qui avons conscience de nos faiblesses et de celles notre monde, ne devrions-nous pas plutôt nous sentir réconfortés par cette attitude de Jésus, de ce qu’il nous dit de Dieu dans ces paraboles et de ce à quoi cela nous invite ;

Ce que Jésus nous dit de Dieu :Tout d’abord le prix que nous avons à ses yeux  : Il est ce Berger qui court à la recherche de l’unique brebis égarée, pour qui chacun est précieux, unique à ses yeux, aimé infiniment, a une telle valeur que cela vaut la peine de tout laisser pour aller le secourir. Il est ce Dieu vulnérable touché par la prière de Moïse : »Ils se sont faits un veau d’or,…le Seigneur renonça au mal qu’il avait voulu faire à son peuple » c’est saint Paul confessant l’immense miséricorde de Dieu à son égard : « Moi je suis le premier des pécheurs, mais il m’a été fait miséricorde »; et chez Luc, Dieu qui est touché au cœur ne pouvant se consoler de la perte de ce qui lui touche le plus au monde, qui a peur pour nous quand il voit que le chemin que nous prenons est un chemin de mort, Dieu qui ne se console pas de nous voir perdu et qui ne peut être heureux s’il manque un seul de ses enfants qu’il aime , son cœur de Père est blessé de ce qui nous blesse, nous appelant désespérément, espérant toujours que nous entendrons son appel, nul n’est trop loin pour Dieu… Il est là sur le chemin tous les jours, Dieu ne se lassant pas de nous chercher : le berger cherche sa brebis « jusqu’à »…, la femme cherche sa pièce : « jusqu’à »… espérant un retour, un retournement de son enfant : retour sur un chemin de vérité que nous avions quitté ..Un Dieu fou de générosité d’amour  : n’est-ce pas fou d’abandonner tout le troupeau à la recherche d’une brebis égarée, ? N’est-ce pas fou après s’être laissé dépossédé, comme n’existant plus, d’ouvrir ses bras à l’ingrat pour le rétablir dans sa dignité. Comment ne pas être saisis par cette attention de Dieu pour chacun de nous et chercher à l’aimer à notre tour ? Un Dieu dieu optimiste qui croit toujours en nous (les trois paraboles se terminent bien). Dieu part à ma recherche, Il m’invite sans cesse à ouvrir mon cœur à la lumière de sa vérité. Il me dit que je serai toujours pour Lui un enfant bien aimé et que je trouverai toujours auprès de Lui ce qui m’est nécessaire pour repartir et continuer ma route. Ce qui devrait remplir mon cœur de paix et de joie.Un Dieu qui se réjouit quand nous retournons vers Lui et retrouvons le chemin de notre vraie bonheur en nous invitant à le partager. C’est la joie du berger : « Tout joyeux, il prend sa brebis sur ses épaules »pour la ramener à la maison ; c’est la joie de la ménagère : «  Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé la pièce que j’avais perdue » ! Le père au fils aîné : « Il fallait se réjouir, ton frère qui était mort est revenu à la vie ; il était perdu, il est retrouvé ». Nous faisons cette expérience de joie quand se réalise une réconciliation ou retrouvons quelqu’un dont nous avons été longtemps séparés.. A plus forte raison Dieu se réjouit-il, non pas seulement ni d’abord pour Lui, mais pour nous, parce que, retrouvés par Dieu, nous nous retrouvons nous-mêmes dans la vérité et la profondeur de notre vie , dans le meilleur de nous-mêmes.

Ce à quoi nous invitent tous ces textes aujourd’hui : à reconnaître ce que nous sommes : des pécheurs. Mais nous reconnaître simplement comme des pécheurs devant Dieu serait passé finalement à côté de ce que nous sommes, de ce à quoi nous sommes appelés. Bien sûr, il est important de reconnaître notre faiblesse, notre incapacité à nous accorder à Dieu, notre péché. Qu’en est-il, d’ailleurs, pour nous, sur ce point ! Prenons-nous vraiment le temps de considérer, de regarder notre vie, en vérité, sans tricher ! Vivons-nous parfois le sacrement de réconciliation !…….Mais nous ne sommes pas que pécheurs, nous sommes des pécheurs pardonnés, nous sommes des enfants perdus que leur père a retrouvés, notre faiblesse est remplie de l’espérance de Dieu et de la force de son Esprit. Alors, comment ne pas repartir avec courage quand notre pauvreté est remplie de toute la générosité de Dieu Dieu…Acceptons d’être aimés sans raison et que notre amour pour Dieu soit non pas un amour de reconnaissance, mais la réponse qui jaillit du trop plein d’un amour qui nous comble.

……..Ne peut-on pas dire que la miséricorde de Dieu, c’est son amour qui ne se console pas de nous voir nous égarer dans des impasses , touché par ce qui est perdu et blessé; ce désir de nous chercher, dans le respect de notre totale liberté au cœur même de notre détresse,pour que nous tendions les bras vers ce Dieu qui nous aime. Il n’est jamais trop tard pour espérer, pour se laisser prendre dans les bras de Dieu et ramener à la vie ;

Laissons-nous façonner par notre Dieu tout miséricordieux pour devenir un peu comme Lui, à son image, à notre tour, porteurs de pardon, d’espérance, de confiance, de joie.

Père Francis Corbière

Evangile et Homélie

Orgue :Au grand Orgue, Guy Didier

– Entrée :”Aria de la Suite en Ré” (J.S. Bach)
– Offertoire: “Evocation de la chapelle sixtine -extrait-” (F.Liszt)
– Communion: “Choral du Veilleur” (J.S. Bach)
– Sortie: “Gigue” (G.F Haendel), transcription pour orgue G. Didier
Sur wikipedia :

Les autres homélies du Père Francis Corbière

A lire également : LA FiP de la semaine

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Ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie

“Le Christ nous exprime l’amour de Dieu qui nous attend sans jamais désespérer.”

Lectures : Quatrième dimanche de Carême

Bien aimés de Dieu, l’évangile que nous venons d’entendre est un des textes bibliques les plus connu des chrétiens; c’est l’évangile de la parabole du fils perdu et retrouvé. Dans cette histoire, le Christ nous exprime l’amour de Dieu qui nous attend sans jamais désespérer. Il nous donne aussi cette parabole pour répondre à la remarque des pharisiens qui disaient : « cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ». Pour ces pharisiens, qui recherchaient une certaine perfection, c’est un scandale de se mettre à côtoyer les pauvres et les pécheurs. C’est pourquoi Jésus va tâcher de leur faire comprendre la joie de Dieu notre Père qui accueille tous les hommes et qui pardonne à chacun.

En effet, les mots qui structurent le texte sont ceux de la joie et du repas de fête. Le père du fils prodigue organise un festin car il fallait bien festoyer et se réjouir pour le retour du benjamin. Voilà la première réponse à la remarque des pharisiens qui s’étonnent du bon accueil et du repas partagé avec les pécheurs. Jésus invite les juifs pieux à ne pas rester séparés des pécheurs qui se convertissent, mais à leur faire bon accueil, à se réjouir et à festoyer. Ainsi, ils pourront rejoindre l’attitude de Dieu notre Père qui offre le salut en Jésus. Si le péché est d’abord une atteinte à l’Amour de Dieu, pourquoi les pharisiens seraient-ils plus exigeants que celui qui a subi l’offense ? L’attitude du fils aîné, représentant les pharisiens, nous permet de comprendre leur motivation.

Tout d’abord l’aîné quand il rencontre son père n’appelle pas le fils prodigue “mon frère” mais “ton fils”. Il semble nier la fraternité qui les lie, il n’a rien à voir avec celui-là qui dilapide les biens de la famille. Ce qui le distingue du fils prodigue, c’est qu’il y a tant d’années qu’il est, lui, au service de son père sans jamais avoir désobéi. Comment son père peut-il mieux traiter le benjamin qui dilapide les biens, que l’aîné qui travaille fidèlement ? Alors le père tente de lui expliquer : « tout d’abord celui qui est revenu n’est pas un étranger, c’est ton frère, malgré tout, et quoi que tu en penses. Et ensuite, ma bonté envers ton frère ne t’enlève rien, car notre communion est parfaite, tout ce qui est à moi est à toi. Je suis ton père et non ton maître, comme je suis le père de ton frère et non son juge.»

Pour se réjouir du retour du fils prodigue, le fils aîné doit d’abord le reconnaître comme son frère, et retrouver avec son père une relation filiale. Mais comment peut-il renouveler ses relations s’il reste au niveau du jugement moral sur leurs différentes attitudes ? Le fils aîné met en avant son obéissance, et quand il voit son frère, ce qui lui vient à l’esprit ce n’est pas ce qui leur est commun, mais ce qui les oppose : l’un est parti vivre sa vie, l’autre est demeuré avec son père pour le service. Si le besoin du pardon, de la miséricorde du Père est plus manifeste pour le benjamin que pour l’aîné, ce dernier oublie que lui aussi vit de la miséricorde divine. Nous sommes frères car nous sommes fils d’un même Père, celui qui nous donne la vraie vie en Jésus le Christ.

Dans le passage de l’épître aux Corinthiens que nous avons lu, St Paul nous appelle à reconnaître en Jésus l’œuvre de miséricorde et de réconciliation voulu par Dieu : « Car c’est bien Dieu qui, dans le Christ, réconcilie le monde avec lui ; il efface pour tous les hommes le compte de leurs péchés, et il met dans notre bouche la parole de la réconciliation. Nous sommes donc les ambassadeurs du Christ, et par nous c’est Dieu lui-même qui, en fait, adresse un appel à nos frères et sœurs. Au nom du Christ, nous vous le demandons, laissez-vous réconcilier avec Dieu. » Pour le dire autrement, ne restons pas enfermés dans nos fautes ou nos suffisances, sachons accueillir la grâce qui s’offre à nous.

Pour se réjouir et festoyer avec le Seigneur, il nous faut trouver notre juste place vis-à-vis de nos frères et de notre Père. Dans le repas eucharistique qui nous rassemble aujourd’hui, aucun de nous ne mérite plus que les autres. Chacun de nous reçois personnellement la grâce de l’amour miséricordieux du Père. Souvenons-nous de la parabole du débiteur impitoyable. Un roi avait remis à l’un de ses serviteurs une dette de 60 millions de pièces d’argent, mais lui ne voulut pas remettre une dette de quelques pièces d’argent à l’un de ses compagnons. Si l’on cherche à faire des comparaisons entre nous en ce qui concerne la sainteté ou le mérite, voilà la parole du Seigneur qu’il faut avoir en tête, du point de vue du Seigneur. Notre dette envers le Seigneur est de l’ordre de 60 millions de pièces d’argent, tandis qu’entre nous la dette est de l’ordre de quelques pièces d’argent. En face de chacun de nos frères pécheurs, il nous faudrait avoir conscience d’abord de notre péché et ne pas oublier que, du point de vue de Dieu, la différence entre nous est minime.

Oui. nous sommes frères et sœurs, car nous sommes semblables. Les deux frères de la parabole ne sont pas si différents, le fils prodigue n’est pas meilleur que le fils aîné, il n’a pas mieux compris l’amour du père. Il n’est revenu que poussé par la faim, pour avoir de quoi manger après avoir sans scrupule dilapidé les biens familiaux. Fils aîné ou fils prodigue, aucun n’a compris la profondeur et la délicatesse de I’amour paternel.

Pour nous laisser réconcilier avec notre Père. nous sommes invités à reconnaître notre faute et l’immensité de l’amour de Dieu notre Père. L’action de grâce qui monte de nos cœurs en même temps que la reconnaissance de notre misère est le signe d’une confession de nos péchés dans l’Esprit Saint. Nous ne sommes pas d’une nature différente de tous nos frères et sœurs. Au regard de l’Amour miséricordieux, nous sommes tous égaux à la table des pécheurs. Le pardon et la grâce que reçoivent nos frères en humanité nous rappellent le pardon et la miséricorde l’église vit aussi. Demandons au Seigneur de nous éclairer sur nous-mêmes, et regardons autour de nous, spécialement ceux dont les fautes nous ont blessés, et réjouissons nous de participer ensemble au festin de l’Eucharistie.

Ensemble nous sommes tournés vers le Père des miséricordes pour recevoir notre mesure de pardon, pour nous laisser réconcilier avec Lui. Nous nous nourrissons ensemble à la même table de l’Eucharistie d’un pain et d’un vin qui ne manqueront jamais, du corps et du sang du Christ « afin que, grâce à lui, nous soyons témoins de la joie de croire en sa Miséricorde».

Homélies :
Rodrigue Chabi

Orgue :Au grand Orgue, Guy Didier

Oeuvres de J.S Bach

– Entrée: “Fugua Sopra II Magnificat”
– Méditation : “Notre Père au Royaume des Cieux” (version 1)
– Communion: “Notre Père au Royaume des Cieux” (version 2)
– Sortie: Fantaisie “Je veux te dire adieu”

Sur wikipedia :

Les autres homélies du Père Rodrigue Chabi

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