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Que tous soient un

7ème dimanche de Pâques – Année C

« Père, que l’amour, l’Esprit d’amour, dont tu m’as aimé soit en eux et moi en eux.« 

Lectures de ce dimanche

Jésus, dans sa prière, qui nous est proposée aujourd’hui, nous offre deux messages importants qu’II adresse à son Père et à nous.

Premier message : Jésus « veut » nous faire partager son merveilleux destin de Fils bien aimé du Père.: « Père, ceux que tu m’as donnés, je veux que là où je suis, ils soient aussi avec moi, et qu’ils contemplent ma gloire, (celle que tu m’as donnée parce que tu m’as aimé avant la fondation du monde) ». Jésus demande que là où Il est, nous y soyons aussi. Nous sentons à travers cette insistance un immense amour pour les disciples et pour tous les hommes. Il ne veut pas nous quitter. Il est devenu chair de de notre chair. Il a partagé notre humanité. Il a partagé nos détresses, nos joies, nos peines. Il est tellement devenu l’un d’entre nous, solidaire, qu’Il ne peut désormais concevoir son bonheur en dehors de nous, séparé de nous. Et que nous contemplions sa gloire, sa plénitude de vie, avec toute son humanité retournée auprès du Père. Continuer la lecture de Que tous soient un

Que faire pendant le Carême ?

VIII Dimanche – Lc 6, 39-45

Lectures de ce dimanche

Le 15 janvier 1662, il y a alors exactement quatre siècle, est né à Paris Jean-Baptiste Poquelin (1662-1673), passé à la postérité sous son nom de plume et de comédien: Molière. Cet artiste complet qui fit rire, mais aussi réfléchir, la France et la cour du « Roi Soleil », est toujours aujourd’hui l’un des plus grands, sinon le plus grand, des auteurs dramatiques de langue française, à tel point que son nom qualifie la langue qu’il savait si bien manier.

Parmi les pièces de Molière, « le Tartuffe » est certainement une des plus célèbres. Ce fut aussi l’une des plus controversées de son temps. Elle provoqua le scandale lorsqu’elle fut jouée pour la première fois le 12 mai 1664. À tel point que l’Église de France, par la voix de l’archevêque de Paris, Mgr Hardouin de Péréfix, la fit interdire. Motif ? La dénonciation de l’hypocrisie au sein de la société, y compris au sein de l’Eglise.

Mes frères et sœurs, la dénonciation des hypocrites que fait Molière dans sa pièce, est toujours d’actualité. L’hypocrisie étant le fait de l’homme pécheur. Jésus nous en parle dans l’Evangile de ce dimanche: « Hypocrite ! Enlève d’abord la poutre de ton œil; alors tu verras clair pour enlever la paille qui est dans l’œil de ton frère ».

Rappelez-vous l’affaire de Mgr Michel Aupetit. Il a été accueilli par le pape François à Rome, au début de ce mois, exactement le 3 février dernier. « Le pape François m’a renouvelé son soutien après ma démission et m’a répété qu’il m’estimait victime de l’hypocrisie et du cléricalisme – a-t-il affirmé au lendemain de cette rencontre.

Voyez-vous ! Les hommes d’aujourd’hui ne sont pas moins hypocrites que ceux d’hier ; ceux de l’époque de Jésus ou ceux de l’époque de Molière. Du coup, « le Tartuffe » n’a rien perdu de sa pertinence. Au contraire, cette pièce apparait comme nécessaire et indispensable dans le monde où nous sommes. Y compris à Paris.

 Chers frères et sœurs, Jésus nous met souvent en garde de nous conduire en hypocrites, c’est-à-dire « en esprits faux », qui prétendent aider leurs frères en dénonçant leur péché.  Il ne s’agit certes pas de renoncer à toute correction fraternelle, mais de fonder celle-ci sur un sérieux examen de conscience par rapport à ce que je porte en mon cœur comme intention, lorsque je veux aider mon frère à se débarrasser d’un penchant mauvais. Autrement dit, Jésus nous rappelle que l’unique motivation de toute parole de correction fraternelle doit être la charité qui vise le bien de l’autre et non le désir caché d’affermir sa supériorité ou peut-être même de faire oublier ses propres défauts en relevant ceux d’autrui. Saint Augustin aimait dire: « Si tu corriges, corrige par Amour. Aie au fond du cœur la racine de l’Amour: de cette racine, rien ne peut sortir de mauvais ».

C’est dans cette esprit que l’Eglise nous invitera, dans trois jours, le Mercredi des Cendres, à entrer dans le temps de Carême: 40 jours pour vivre davantage en chrétien sincèrement, simplement et sobrement.

On se demande souvent: « Que faire pendant le Carême » ? Le programme, nous le connaissons depuis toujours: prier, jeûner et partager. Mais chaque fois nous pouvons l’accomplir différemment. Pour cette année 2022, je voudrais vous présenter dix règles pour un bon Carême. Elles ont été publiées il y a 15 ans, en 2007, par le cardinal Godfried Danneels (1933-2019), archevêque de Malines-Bruxelles. Je les ai fait imprimées expressément dans la Feuille paroissiale pour qu’on puisse les lire ensemble. Regardez donc la toute première page de la FIP: « Dix conseils pour un bon Carême ».

  1.   Prie. Chaque matin, le Notre Père et chaque soir le Je vous salue Marie.
    1. Cherche dans l’Evangile de chaque dimanche de Carême (il y en a cinq), une petite phrase que tu pourras méditer toute la semaine.
    2. Chaque fois que tu achètes un objet dont tu n’as pas besoin pour vivre – un article de luxe – donne aussi quelque chose aux pauvres ou à une œuvre. Offre-leur un petit pourcentage. La surabondance demande à être partagée.
    3. Fais chaque jour quelque chose de bien pour quelqu’un. Avant qu’il ou elle ne te le demande.
    4. Lorsque quelqu’un te tient un propos désagréable, n’imagine pas que tu dois aussitôt lui rendre la pareille. Cela ne rétablit pas l’équilibre. En fait, tu tombes dans l’engrenage. Tais-toi plutôt une minute et la roue s’arrêtera.
    5. Si tu zappes depuis un quart d’heure sans succès, coupe la TV et prends un livre. Ou parle avec ceux qui habitent avec toi: il vaut mieux zapper entre humains. Cela marche sans télécommande.
    6. Durant le Carême quitte toujours la table avec une petite faim. Les diététiciens sont encore plus sévères: fais cela toute l’année. Une personne sur trois souffre d’obésité.
    7. « Par-donner » est le superlatif de donner.
    8. Tu as déjà si souvent promis d’appeler quelqu’un par téléphone ou de lui rendre visite. Fais-le finalement.
    9. Ne te laisse pas toujours prendre aux publicités qui affichent une réduction. Cela coûte en effet 30% moins cher. Mais ton armoire à vêtements bombe et déborde également de 30 %.

Je vous propose maintenant de prendre 3 minutes de silence pour en repérer, non seulement avec vos yeux, mais surtout avec votre cœur, intelligence et volonté, trois de ces règles (conseils) que vous voudriez mettre davantage en pratique pendant le Carême de cette année.

***

Conclusion: Les trois règles que vous avez choisies, ne signifient rien, si elles ne vous rapprochent pas de Dieu, des hommes et de vous-mêmes. Ou si elles vous rendent tristes. Le temps de Carême doit nous rendre plus légers, plus libres et plus joyeux dans notre marche à la suite du Christ. Il nous faudra fournir quelques efforts, certes, mais ce n’est pas grave, si nous vivons ces efforts avec l’application, dans la confiance, la persévérance et la joie.

Père Stanislas

Autres homélies du Père Stanislas

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Heureux qui met sa foi dans le Seigneur

Lectures de ce dimanche

Heureux !!! Ce mot rejoint l’attente et le désir profond de tout être humain. Nous portons tous en nous un rêve de bonheur, mais la vie n’est pas clémente, souvent, elle nous rattrape avec son lot d’imprévus qui mettent à mal nos projets, de souffrances et de maladies qui nous surprennent et parfois nous écrasent, de confrontations à la violence, à la fragilité de nos existences, à la séparation, à la mort. Il y a ces malheurs dont personne n’est vraiment responsable et ceux causés par les bêtises, l’indifférence ou les méchancetés des hommes eux-mêmes.

Nous connaissons tous des personnes auxquelles tout dans la vie semble sourire et qui ne sont pas heureuses pour autant et d’autres auxquelles la vie semble ne faire aucun cadeau et dont la joie te l’enthousiasme nous émerveillent.

Alors, qu’est-ce qui peut nous rendre heureux, malgré tout ? c’est sans doute d’abord de savoir nous réjouir des petits bonheurs quotidiens, des petites victoires de chaque jour.  C’est probablement, aussi de déplacer le curseur de ce qui est essentiel à ce qui ne l’est pas : c’est la qualité de certaines relations, le partage de l’amour et de l’amitié, la paix intérieure, personnelle et la paix collectivement, une certaine cohérence de notre vie, un minimum de sécurité ; c’est aussi la santé, un certain équilibre de vie.

Les textes bibliques de ce jour nous invitent à choisir le chemin du bonheur : « Béni soit l’homme dont le Seigneur est la confiance » ; « Heureux qui met sa foi dans le Seigneur » ; « Si le Christ n’est pas ressuscité, votre foi est sans valeur, mais NON ! le Christ est resuscité d’entre les morts ». Dans ce passage des béatitudes de l’évangile de Luc, à tous ces gens venus sans doute là en raison de toutes les guérisons qu’Il a opérées précédemment, Jésus indique le chemin du bonheur à travers quatre affirmations : « Heureux êtes-vous si vous me laissez entrer dans vos existences y compris dans vos pauvreté, dans vos faims , dans vos chagrins, y compris dans votre péché, je serai avec vous ». 

Pour nous, Chrétiens baptisés, ce qui nous rend heureux, n’est-ce pas aussi, de faire l’expérience personnelle qu’en Jésus, quoi qu’il nous advienne dans notre existence, au sein de nos vies chahutées, bousculées par le stress, les soucis, parfois même dévastées, hélas pour certains, par de graves épreuves, Dieu vient nous rejoindre et prendre place dans nos vies. Le bonheur est de savoir Jésus à nos côtés pour affronter toutes nos difficultés à la lumière de sa propre vie. Notre véritable bonheur est dans la confiance en l’amour fidèle de Dieu.

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