Heureux !!! Ce mot rejoint l’attente et le désir profond de tout être humain. Nous portons tous en nous un rêve de bonheur, mais la vie n’est pas clémente, souvent, elle nous rattrape avec son lot d’imprévus qui mettent à mal nos projets, de souffrances et de maladies qui nous surprennent et parfois nous écrasent, de confrontations à la violence, à la fragilité de nos existences, à la séparation, à la mort. Il y a ces malheurs dont personne n’est vraiment responsable et ceux causés par les bêtises, l’indifférence ou les méchancetés des hommes eux-mêmes.
Nous connaissons tous des personnes auxquelles tout dans la vie semble sourire et qui ne sont pas heureuses pour autant et d’autres auxquelles la vie semble ne faire aucun cadeau et dont la joie te l’enthousiasme nous émerveillent.
Alors, qu’est-ce qui peut nous rendre heureux, malgré tout ? c’est sans doute d’abord de savoir nous réjouir des petits bonheurs quotidiens, des petites victoires de chaque jour. C’est probablement, aussi de déplacer le curseur de ce qui est essentiel à ce qui ne l’est pas : c’est la qualité de certaines relations, le partage de l’amour et de l’amitié, la paix intérieure, personnelle et la paix collectivement, une certaine cohérence de notre vie, un minimum de sécurité ; c’est aussi la santé, un certain équilibre de vie.
Les textes bibliques de ce jour nous invitent à choisir le chemin du bonheur : « Béni soit l’homme dont le Seigneur est la confiance » ; « Heureux qui met sa foi dans le Seigneur » ; « Si le Christ n’est pas ressuscité, votre foi est sans valeur, mais NON ! le Christ est resuscité d’entre les morts ». Dans ce passage des béatitudes de l’évangile de Luc, à tous ces gens venus sans doute là en raison de toutes les guérisons qu’Il a opérées précédemment, Jésus indique le chemin du bonheur à travers quatre affirmations : « Heureux êtes-vous si vous me laissez entrer dans vos existences y compris dans vos pauvreté, dans vos faims , dans vos chagrins, y compris dans votre péché, je serai avec vous ».
Pour nous, Chrétiens baptisés, ce qui nous rend heureux, n’est-ce pas aussi, de faire l’expérience personnelle qu’en Jésus, quoi qu’il nous advienne dans notre existence, au sein de nos vies chahutées, bousculées par le stress, les soucis, parfois même dévastées, hélas pour certains, par de graves épreuves, Dieu vient nous rejoindre et prendre place dans nos vies. Le bonheur est de savoir Jésus à nos côtés pour affronter toutes nos difficultés à la lumière de sa propre vie. Notre véritable bonheur est dans la confiance en l’amour fidèle de Dieu.
Ce qui peut nous aider à comprendre la tristesse de Jésus , devant les repus, ceux qui n’attendent rien, qui ne peuvent recevoir sa parole. « Malheureux sont-ils ! »
…Jésus vivait lui-même ces béatitudes….Il a fait l’ expérience de la pauvreté, du détachement et de l’amour des pauvres, il a fait l’expérience de la faim matérielle comme de la faim du désir de la Parole de Dieu, il a fait l’expérience d’une vie vécue en vérité, avec les difficultés de son temps, dans la société, une vie totalement donnée jusqu’à en mourir. ……..
..Ce bonheur dont nous parle Jésus est une expérience de paix, de bonheur qui est quelque chose que l’on construit peu à peu, mais c’est un chemin qui ne peut se construire sans les autres. La Parole de Dieu nous indique un chemin de bonheur ou de malheur. Le chemin de bonheur, celui proposé par Jésus dans les béatitudes passe par l’effort pour faire le bonheur des autres. Le bonheur est présent quand des femmes et des hommes s’engagent à la suite de Jésus, l’homme des béatitudes, au côté des exclus, des pauvres, des souffrants physiquement ou moralement pour y inscrire les signes d’un monde nouveau dans lequel Dieu vaincra tout mal. Et d’ailleurs est-ce que nous n’avons pas tous fait cette expérience d’une joie profonde en donnant un petit bonheur à quelqu’un.
En terminant, je me sens invité, je vous invite à nous laisser interpeler par cette Parole de Dieu entendue aujourd’hui et à nous poser trois questions : – Est-ce que je cherche, par tout moi-même, à discerner, à voir ce qui est vraiment pour moi le chemin de bonheur ou un chemin de malheur pour moi et plus largement ?
– mais aussi, est-ce que je si je suis prêt à choisir celui qui peut me rendre heureux, même si pour cela, je dois surmonter mes désirs immédiats ou mes craintes ? – Et puis, lorsque des évènements imprévus qui ne dépendent pas de ma volonté, viennent bouleverser mon bonheur fragile, est-ce que j’essaye d’affronter le malheur dans cette confiance que Dieu est toujours là, présent dans ma vie, et m’accompagne de son amour et de sa force.
Enfin pour conclure, en ce dimanche de la santé, dont le le thème est : « Soyez miséricordieux, comme votre Père est miséricordieux » (Lc 6, 36 et tenez-vous à côté de celui qui souffre sur le chemin de la charité miséricorde » puissions-nous confier toutes les personnes malades et particulièrement ceux de notre communauté de St Jacques Saint Christophe qui recevront demain le sacrement des malades pendant la messe.
Père Francis
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