La Communion.
Jean Claude nous rappelle le formalisme de la procession eucharistique, la communion.
Un schéma nous le rappelle.
La question qui est de la forme appelle la question du fond.
Qu’est-ce que la communion ? Comment communier ? Quand ?
Le site eglise.catholique.fr nous définit la Communion comme :
L’union des personnes qui professent une même foi (notamment chrétienne). La communion désigne la réception du Corps et du Sang du Christ conformément à sa demande “Prenez et mangez”. Ainsi s’établit une union intime des fidèles.
Quel doit être notre état d’esprit ?
Pour cela, le livre de Sagesse nous explique déjà comment chercher Dieu sous la conduite de la sagesse et de l’esprit Saint (Sg 1,17)
« Les pensées tortueuses éloignent de Dieu, et, si l’on provoque sa toute-puissance, elle met en échec les insensés.
Car la Sagesse ne peut pas entrer dans une âme qui médite le mal, ni habiter dans un corps asservi au péché.
L’Esprit Saint, éducateur des hommes, fuit l’hypocrisie, il se détourne des pensées sans intelligence, il est mis en échec quand survient l’injustice.
La Sagesse est un esprit qui aime les hommes, mais elle ne laissera pas le blasphémateur impuni pour ses paroles ; car Dieu scrute ses reins, avec clairvoyance il observe son cœur, il écoute les propos de sa bouche.
L’Esprit du Seigneur remplit l’univers : lui qui tient ensemble tous les êtres, il entend toutes les voix ».
Quand Communier ?
Nous voyons comment l’état d’esprit que nous avons avant la communion doit nous guider pour savoir si aujourd’hui il est bon que nous communions.
Le Pape François, sur la Communion des Saints, explique que la formule revêt deux sens « La seconde, a-t-il dit, « est une des vérités les plus consolantes de notre foi, parce qu’elle rappelle l’existence d’une communion de vie entre tous ceux qui appartiennent au Christ, d’une communion qui naît de la foi. Saint signifie qui croît en Jésus et lui appartient dans l’Eglise par le baptême”. L’Eglise, qui est fondamentalement communion avec Dieu, prolonge l’amour du Père, du Fils et de l’Esprit. “Le rapport entre Jésus et le Père lie les chrétiens entre eux, inclus dans cet amour ardent qui en fait vraiment un coeur seul et une âme seule. Et c’est cet amour de Dieu qui brûle nos égoïsmes, nos préjugés et nos divisions, intérieures comme extérieures… C’est lui qui induit le mouvement contraire, l’expérience de la communion fraternelle qui ramène à celle de Dieu. L’amour de Dieu brûle nos péchés.
Mais notre foi a besoin du soutien d’autrui, dans les moments difficiles particulièrement… Qui n’a pas fait l’expérience du découragement voire du doute de foi? Nous y sommes tous soumis et cela fait partie du cheminement de la vie et de la foi. Cela ne doit pas nous choquer car l’homme est fragile et limité. Dans les moments de crise il faut s’en remettre à Dieu et prier, tout en trouvant le courage de s’ouvrir à autrui. C’est cela la communion, l’union commune au sein d’une famille où l’on s’entraide… »
Sur la fréquence de la Communion, le père Cédric Burgun, enseignant-chercheur en droit canonique, répondant à la question « Pourquoi, selon vous, y-a-t-il eu cette banalisation de la communion ces dernières années ? » nous dit :
«Pour plusieurs raisons. La première, c’est qu’on est passé d’un excès à un autre. L’histoire est toujours un mouvement de balancier. On est passé d’une époque fin 19°-début 20° où on ne communiait plus du tout, c’est-à-dire qu’il y avait tellement de conditions strictes que les gens ne communiaient plus. Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus avait eu l’autorisation exceptionnelle de communier quasiment tous les jours, ce qui était une exception dans les couvents de religieux. Et on est passé à l’excès complètement inverse où aujourd’hui les gens communient n’importe comment- certaines personnes en tout cas, je ne vais pas faire de banalisation. Du coup, on communie sans vraiment s’être distingué. Si on veut être très honnête, entre les files de communion et les files de confession, il y a une telle différence qu’on voit bien aujourd’hui « est-ce qu’on a vraiment mesuré l’enjeu de ce que l’on fait quand on communie ? ».
Justement, en quel état devrait être les fidèles qui réclament la communion ? Quelle sont les règles de base qu’il faut observer pour communier ?
Elles sont claires, elles sont rappelées par le catéchisme de l’Église catholique : s’être confessé depuis pas trop longtemps, évidemment être baptisé dans la communion de l’Église et puis, ne pas avoir sur la conscience un péché grave ou « mortel » comme on disait avant. Or, aujourd’hui, la conscience du pêché grave et du péché mortel, ce sont les dix commandements. Mais quelle conscience avons-nous de notre péché ? Est-ce que nous faisons suffisamment contrition devant Dieu ? Est-ce que nous préparons suffisamment notre cœur ? Et cela, ce sont les conditions de base. Mais aujourd’hui, beaucoup de gens vont communier, quel qu’ils soient, alors qu’on ne se confesse quasiment plus, en tout cas je parle pour ce qui est de la France. Et donc, là, il y a un véritable problème de pédagogie, de catéchèse, d’accompagnement et de témoignage surtout parce que je pense en tout cas que certaines personnes divorcées-remariées seraient moins choquées de la position de l’Église si elles ne se sentaient pas pointées du doigt comme si elles étaient les seules à pécher gravement. Dans l’Église, il faut qu’on accepte de se reconnaître pêcheur.
Est-ce que cette impréparation avant d’aller communier remet en cause le sacrement ? Pour employer une image plus terre à terre, est-ce que ça n’abîme pas le sacrement ?
Oui, ça l’abîme. De toute façon, c’est ce que dit déjà saint Paul dans la parole de Dieu. Alors, il le dit de manière un peu forte pour secouer les consciences :il y a ceux qui communient pour la vie éternelle et il y a ceux qui communient pour la damnation éternelle. Moi, je suis persuadé et je me le dis en conscience à chaque fois que je célèbre la messe, que le Seigneur nous demandera ce qu’on a fait de la communion. Et donc, le sacrement ne porte des fruits que si on l’accueille avec des dispositions du cœur qui vont lui faire porter des fruits. Accueillir n’importe comment le sacrement, ça serait le considérer un peu comme un acte magique : « j’ai communié donc le bon Dieu est là, il m’a donné sa grâce ». Mais les choses ne sont pas aussi simples que cela. On sait bien que dans toute relation d’amour, il y a la question de celui qui donne- ça, c’est du côté du bon Dieu- mais il y a aussi la question de celui qui reçoit. Or, un amour, ça se donne mais ça se reçoit aussi.
Sources :
http://www.eglise.catholique.fr/ressources-annuaires/lexique/definition.html?lexiqueID=246
http://www.news.va/fr/news/communion-des-divorces-remaries-un-debat-delicat