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Le baptême du Seigneur

Le 25 décembre nous avons célébré la naissance de Jésus, accomplissement de la promesse de Dieu faite à son peuple ; le dimanche dernier, l’Epiphanie, manifestation divine en direction de tous les chercheurs de Dieu et aujourd’hui nous célébrons le baptême du Seigneur qui est une nouvelle Epiphanie. Une nouvelle manifestation divine. Sous la forme d’une colombe, l’Esprit Saint descend sur Jésus que la voix du Père confirme dans sa filiation divine:  » Tu es mon Fils bien aimé « .

 

En ces jours-là, Jésus vint de Nazareth en Galilée » – note saint Marc.

On savait qui était Jésus. « N’est-ce pas le charpentier, le fils de Marie ? N’est-ce pas le fils de Joseph ?». Comment cet homme, semblable aux autres pouvait-il être reconnu comme le sauveur du monde ? Le sauveur du monde natif de Nazareth. Ne l’oublions pas, Saint Marc comme tous les évangélistes s’adresse à de jeunes communautés chrétiennes. Et l’on imagine les questions autour de la personne de Jésus. Ces questions qui sont peut-être les nôtres : quand Jésus a-t-il eu conscience qu’il était le Fils de Dieu ? D’où lui venait cette force intérieure ? Qui était-il pour sauver les hommes ? Et c’est là que nous découvrons l’importance de cette étape du baptême. Un moment décisif dans la vie de Jésus ; pas seulement un rite, mais une expérience déterminante. Plus rien ne serait comme avant dans la vie de Jésus. Lui qui avait vécu jusque-là, inconnu, dans une bourgade obscure, au sein d’une famille modeste, et que rien ne préparait à une vie publique, se voit soudain chargé d’une mission : proclamer la Bonne Nouvelle du Règne de Dieu. Quelle est donc cette expérience brulante qui a jeté Jésus sur les routes de Palestine ? Si Jésus sort de Nazareth, c’est qu’il a eu un écho jusque dans son village reculé, de ce mouvement de conversion suscité par Jean-Baptiste. Oui, vient le jour où Jésus décide de se mêler à la foule des marchands, des collecteurs d’impôts, des soldats, qui, à l’appel de Jean, descendaient dans le Jourdain pour un baptême de conversion. Il met ses pas dans ceux des publicains et des pécheurs.

 

Il communie à tout ce qui est vécu autour de lui, à la détresse, à l’attente et à l’espérance de ces hommes qui viennent en foule chercher auprès de Jean le chemin d’une authentique libération spirituelle. Jésus se veut et se sent solidaire de cette foule. Il fait partie d’un peuple et il sait que Dieu rejoint les hommes dans leurs appels les plus profonds. Arrivé au bord du Jourdain, Jésus se plonge dans la foule avant d’être plongé dans l’eau. Quand il descend dans l’eau, c’est dans notre pâte humaine qu’il plonge. Et quand il remonte du fleuve, c’est toute notre humanité qu’il assume, qu’il prend sur lui pour la tourner vers la bonté du Père. C’est au moment où Jésus venait d’être baptisé qu’il se passe quelque chose d’imprévisible et d’unique. « A l’instant où il remontait de l’eau, il vit tes cieux se déchirer et l’Esprit comme une colombe descendre vers lui ». Ce n’est pas un spectacle qui est donné à la foule. C’est Jésus seul qui voit les cieux se déchirer et s’ouvrir. Une réalité divine, encore voilée, à ses yeux, se révèle à lui. Il se voit désigné et consacré comme Messie. Une conscience nouvelle s’éveille en lui. Ce que Jésus expérimente alors, c’est une proximité merveilleuse et unique de Dieu. Jusque-là, il s’était adressé à Dieu comme à son Père. Au moment du baptême, c’est son Père qui l’accueille dans son propre mystère. Mystère de relations, de communion où il est accueilli comme le Fils bien-aimé. L’Esprit Saint est là, sous la forme d’une colombe. Jésus prend conscience de son être profond et en même temps de sa mission. Car la Révélation de cette proximité de Dieu, elle est pour tous les hommes. Oui, tout homme est appelé à s’entendre dire par le Père : « Tues mon fils bien aimé. » Tous sans exception. A commencer par ces publicains et ces pêcheurs qui se pressent autour de lui. Ce jour-là au bord du Jourdain, un homme a vu le ciel s’ouvrir au fond de son cœur. Le regard rempli de lumière, Jésus ira désormais vers ses frères pour leur annoncer la joyeuse nouvelle. A chacun d’eux, il dira : « Dieu se fait proche de toi. Lève-toi et marche. Toi aussi tu es l’enfant bien-aimé de Dieu. »

 

Jésus n’avait pas besoin de ce baptême donné par Jean Baptiste. Il n’avait pas de péché à se faire pardonner. Mais il a tenu à rejoindre tous les hommes pécheurs. Il a pris sur lui tous leurs péchés et toutes leurs misères. Avec nous, il porte sa croix et nous la portons avec lui. Notre vie peut être marquée par bien des faiblesses, des histoires tourmentées ou malheureuses. Mais le Seigneur est là. Il nous rejoint. Avec lui, c’est l’espérance qui renaît. La bonne nouvelle est annoncée aux pauvres, les pécheurs sont pardonnés, les malades sont guéris et relevés. Quand Jésus est là, plus rien ne peut être comme avant.

Aujourd’hui, avec cette fête du baptême du Seigneur, nous reprenons peut-être conscience de l’évènement de notre baptême : le baptême du Seigneur nous invite à revenir à notre baptême comme on marche vers une source d’eau vive en plein désert.

« Tu es mon fils bien-aimé » : cette voix du Père continue à retentir en notre cœur. Nous devenons un même être avec le Christ pour entrer avec lui dans la communion du Père, du Fils et du St Esprit. Être baptisé, c’est revêtir le Christ. Donne-nous Seigneur ton regard, ton cœur, tes mains. Entraine-nous sur le chemin du service et de l’amour fraternel.

D’après diverses sources

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Les autres homélies du Père Christophe Hermanowicz

Explication de l’Evangile du dimanche 10 janvier pour les enfants

Explication de l’Evangile aux enfants

Lectures de ce dimanche

Chers parents, chers enfants, habituellement, lors des messes dominicales de notre paroisse, les plus jeunes sont invités à assister à l’explication de l’Evangile du jour, avec des mots simples. En raison des restrictions de déplacement, nous vous invitons à partager en famille la lecture de l’Evangile, et à l’expliquer à vos enfants avec vos propres mots.

Ce document peut vous aider à identifier des axes d’explication, et vous suggère une activité pour mieux comprendre l’Evangile.

Signe de croix

En entrant dans ce temps de partage de la Parole, faisons ensemble un beau signe de croix avec les enfants.

Introduction et contexte, rappel

Expliquer aux enfants que, même si nous n’allons pas à la messe ce dimanche, nous sommes en communion les uns avec les autres et que nous allons partager la Parole que Jésus nous transmet ce jour.

Dimanche dernier c’était l’Epiphanie, c’est-à-dire la manifestation de Dieu. C’est la visite des rois mages à Jésus.Aujourd’hui, nous sommes toujours en blanc, dans un dimanche de fête avec le baptême du Seigneur.

Thème du jour : le baptême de Jésus.

Lecture de l’Évangile : Mc 1, 7-11

On trouvera à la fin du document l’évangile complet. Ici, un passage court et facile à comprendre est présenté pour les plus jeunes.

En ces jours-là, Jésus vint de Nazareth, ville de Galilée, et il fut baptisé par Jean dans le Jourdain. Et aussitôt, en remontant de l’eau, il vit les cieux se déchirer et l’Esprit descendre sur lui comme une colombe. Il y eut une voix venant des cieux : « Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. » – Acclamons la Parole de Dieu.

Activité :

Regarder la vidéo :

https://www.youtube.com/watch?v=3VL8UUnVywY

Questions 

On peut utiliser les questions ci-dessous pour guider les enfants dans leur compréhension du texte.

1) Qui sont les personnages dans l’évangile ?

Jésus, Jean-Baptiste, Dieu.

2) Que fait Jean ?

Il baptise Jésus.

3) Que se passe-t-il à ce moment ?

L’Esprit Saint descend sur Jésus, et une voix lui dit « Tu es mon Fils bien-aimé ».

4) A qui est cette voix ? Qu’est-ce que cela signifie ?

C’est celle de Dieu, donc Jésus est le Fils de Dieu.

5) Cela se passe-t-il ainsi quand nous sommes baptisés ?

Oui et non. Il n’y a pas de colombe et on n’entend pas directement la voix de Dieu, mais l’Esprit Saint descend sur nous au moment du baptême, même si on ne le voit pas. C’est aussi ainsi que nous devenons pleinement des enfants de Dieu.

Evangile de ce jour :

Évangile (Mc 1, 7-11)

En ce temps-là, Jean le Baptiste proclamait : « Voici venir derrière moi celui qui est plus fort que moi ; je ne suis pas digne de m’abaisser pour défaire la courroie de ses sandales. Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. » En ces jours-là, Jésus vint de Nazareth, ville de Galilée, et il fut baptisé par Jean dans le Jourdain. Et aussitôt, en remontant de l’eau, il vit les cieux se déchirer et l’Esprit descendre sur lui comme une colombe. Il y eut une voix venant des cieux : « Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. » – Acclamons la Parole de Dieu.

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Quelle vocation de baptisé II ?

Un grand merci à ceux qui ont participé à l’échange ! Nous espérons apporter des éléments à la réflexion.

Sans votre accord, nous ne pouvons pas présenter vos réactions à tous les lecteurs.

Vocation de l’homme, vision chrétienne de l’homme ?

Reprenons le psaume 8 et savourons ce qui nous est offert. «  Qu’est donc l’homme pour que Tu penses à lui, l’être humain pour que tu t’en soucies ? Tu en as presque fait un dieu, tu le couronnes de gloire et d’éclat ; tu le fais régner sur les œuvres de tes mains ; tu as tout mis à ses pieds. »

A partir de l’Écriture, le concile va affirmer la vocation divine de l’homme : la fin de l’homme est Dieu », sa dignité et que la liberté de chacun consiste à y adhérer.

C’est ce que dit la foi chrétienne de tout homme, chrétien ou non ; cette foi affirme le sens et le but de la vie présente de tout homme.

Tout vient de Dieu et tout revient à Lui.

Si nous retournons vers le livre de la Genèse et ses récits de création, il apparaît très clairement le rôle de « partenariat » que Dieu attribue à l’homme : cet homme, cette humanité sont au sommet de la création: Dieu vit que cela était très bon (Gn1, 31).

Dieu s’adresse à l’homme, il lui parle manifestant que ce dernier est un être de langage, un être social, qui, sans relations avec autrui, ne peut vivre, ni épanouir ses qualités.(Gaudium et spes, 12,4)

Dieu lui confie sa création parce qu’il l’a créé capax Dei (capable de Dieu), intelligent, libre, capable d’aimer et participant à la Création.

Répétons-le la création est bonne et l’homme est créé bon, de la bonté même de Dieu qui se donne à lui, qui lui est communiquée.

Pour nous éclairer, permettez-nous de vous livrer un texte sur l’image et la ressemblance de Dieu de Brigitte CHOLVY, citée plus bas :

« L’écart entre image et ressemblance permet d’entendre la justesse de la notion de vocation : si l’image est toujours déjà donnée, est indélébile et se manifeste dans l’appel incessant inscrit dans le cœur, la ressemblance est à faire et à recevoir, et encore à venir entre l’union des hommes entre eux et la communion avec Dieu ».

Dans Gaudium et spes (GS), le terme de ressemblance n’est employé qu’en deux circonstances :

22-2 Image du Dieu invisible (Col 1,15), il(le Christ) est l’Homme parfait qui a restauré dans la descendance d’Adam la ressemblance divine, altérée dès le premier péché.

24-3 quand le Seigneur Jésus prie le Père pour que « tous soient un…, comme nous sommes un » (Jn 17,21-22), il ouvre des perspectives inaccessibles à la raison et il nous suggère qu’il y a une certaine ressemblance entre l’union des personnes divines et celle des Fils de Dieu dans la vérité et dans l’amour. Cette ressemblance montre bien que l’homme, seule créature sur terre que Dieu a voulue pour elle-même, ne peut pleinement se trouver que par le don désintéressé de lui-même.

« La vocation de tout homme est d’exister en reconnaissant Dieu comme son Créateur et à se reconnaître en lien de dépendance radicale, à reconnaître ce lien fait d’appel, de dialogue et de communion avec Dieu Créateur ».1

Ce qui vient à l’esprit quand nous parlons de la bonté, c’est l’amour gratuit, inconditionnel et parfait comme l’être même de Dieu, la sainteté de Dieu trois fois saint, que nous fait acclamer la liturgie.

Dieu donne, à l’homme de le voir, de le discerner chaque jour dans sa propre vie, et d’accepter, dans la liberté dont Dieu l’a doté, d’en vivre !

Revenons maintenant à Lumen Gentium pour souligner un aspect novateur voulu par les Pères conciliaires, c’est l’aspect universel : l’appel universel à la sainteté et l’accès de tous à la Parole de Dieu.

 LG V, 39   Dans l’Église, tous sont appelés à la sainteté selon la parole de l’apôtre : « Oui, ce que Dieu veut c’est votre sanctification » (1Th 4,3).

Voilà ce que Dieu veut pour chacun d’entre nous.

LG 40 L’appel à la plénitude de la vie chrétienne, et à la perfection de la charité s’adresse à tous ceux qui croient au Christ, quels que soient leur état, ou leur rang ; dans la société terrestre elle-même, cette sainteté contribue à promouvoir plus d’humanité dans les conditions d’existence.

-Il y a une étape fondamentale qui est réponse particulière au sein d’une communauté à cet appel à la sainteté, c’est le baptême.

Nous sommes un peuple de saints, promesse de Dieu à Moïse (Exode 19,6 : vous serez pour moi un royaume de prêtres et une nation sainte), et selon la

proclamation de saint Paul (Éphésiens 1,4 : Il nous a choisis, dans le Christ, avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints et irréprochables sous son regard, dans l’amour.)

Saint Paul s’adresse aux chrétiens en les appelant saints et fidèles en Jésus Christ, saints de Colosses, l’Église de Dieu qui est à Corinthe ainsi qu’à tous les saints qui se trouvent dans l’Achaïe entière…

Il y a eu une volonté du concile d’ouvrir les Écritures à tous les chrétiens. Cette attention-là est présentée dans la constitution Dei Verbum, La Révélation divine.

DV 25 « En effet, l’ignorance des Écritures, c’est l’ignorance du Christ. » (St Jérôme)

« Qu’ils abordent le texte sacré lui-même, soit par la sainte liturgie imprégnée des paroles de Dieu, soit par une pieuse lecture, soit par des cours appropriés et par d’autres moyens qui, avec l’approbation et par les soins des pasteurs de l’Église, se répandent partout de nos jours d’une manière digne d’éloges. Qu’ils se rappellent aussi que la prière doit aller de pair avec la lecture de la Sainte Écriture, pour que s’établisse le dialogue entre Dieu et l’homme, car « nous lui parlons quand nous prions, mais nous l’écoutons quand nous lisons les oracles divins ». (St Ambroise) ».

Nous sommes nombreux à vivre joyeusement ce compagnonnage avec la Parole qui nous nourrit et nous invite à la partager, la commenter, la comprendre toujours de nouveau !

En tant que laïcs, nous ne pouvons que rendre grâce à l’Esprit qui a inspiré aux Pères conciliaires cette ouverture à l’intelligence des Écritures.

– Il est à souligner que les non-chrétiens n’ont pas été oubliés.

Dans la partie « Le Peuple de Dieu » de Lumen Gentium, le paragraphe 16 est consacré aux non-chrétiens, eux aussi ordonnés au Peuple de Dieu. Il s’agit des Juifs, des musulmans et tous ceux qui sont honnêtes dans leur recherche de Dieu. L’appel à la sainteté étant universel, on pourrait dire aussi que la volonté de Dieu du salut est pour tous, ceux qui cherchent Dieu d’un cœur sincère et s’efforcent, sous l’influence de sa grâce, d’agir de façon à accomplir sa volonté telle que leur conscience la leur révèle et la leur dicte, ceux-là peuvent arriver au salut éternel. Tout ce qui, chez eux, peut se trouver de bon et de vrai, l’Église le considère comme une préparation évangélique et comme un don de Celui qui illumine tout homme pour que, finalement, il ait la vie.

Cela répondra peut-être en partie au questionnement de certains d’entre vous, même si la révélation de la volonté et de l’action divine est délicate à affirmer dans notre société démocratique, moderne qui tend à circonscrire la reconnaissance de Dieu à l’intimité de chacun et à exclure l’idée même de Dieu du champ des possibles.

Mais n’est-ce pas un beau challenge à relever que d’annoncer le règne de Dieu à tout homme, chrétien ou non, dans le service humble, l’amour fraternel et l’espérance joyeuse ?

Ne touchons-nous pas là un peu du sens de notre baptême ?

Pour progresser sur notre parcours, nous pourrions nous poser cette question :

Que verriez-vous comme lien entre vocation de l’homme et vocation du baptisé ?

1 Des théologiens lisent le concile Vatican II, Brigitte CHOLVY, Quel renouveau dans la continuité pour la vision de l’homme, p. 31

Il nous reste à vous souhaiter une belle et bonne fête de Noël !

Blandine, Evelyne et Laurence