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Lettre pastorale de Mgr Laurent Ulrich : “Cette année 2024 dans le diocèse de Paris”

Lettre pastorale de Mgr Laurent Ulrich : “Cette année 2024 dans le diocèse de Paris”

En la fête de la Présentation de Jésus au Temple, Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris, a adressé une lettre pastorale à tous les Parisiens.

À dix mois de la réouverture de la cathédrale, il trace les grandes lignes de l’année pour que tous se préparent dans la joie à vivre pleinement ce retour à Notre-Dame de Paris.

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Bon Maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle en héritage ?

Lectures du jour : 

XXVIII Dimanche – Mc 10, 17-30

Permettez-moi de m’arrêter ce dimanche avec vous et pour vous sur la question poser par un homme anonyme de l’Evangile de ce dimanche: « Bon Maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle en héritage ? ». Pour scruter (analyser) cette question, je m’arrête sur trois points.

Premièrement, l’Évangéliste Marc nous dit que cette question a été posée à Jésus par une personne anonyme. En effet, « Un homme accourut vers Jésus » – nous dit Marc. La désignation est particulièrement vague! Cet homme n’a pas de nom, comme s’il n’avait pas d’identité; comme s’il ne savait pas vraiment qui il veut être. Mais, il semble que l’Évangéliste le fait expressément, pour que nous puissions tous, nous retrouver dans l’anonymat de ce personnage.

Deuxièmement, l’homme qui accourt vers Jésus, commence sa question en le qualifiant de « bon »: Bon Maître – dit-il. « Beauté sans bonté est une lumière sans clarté » – dit le proverbe. Et Platon de compléter: « La simplicité véritable allie la bonté à la beauté ». Ce qui n’est pas si simple pour nous les hommes! Voilà pourquoi Jésus lui répond: « Personne n’est bon, sinon Dieu seul ».

Oui! Dieu seul est bon, et cela suffit! Apprenons, nous aussi, à répéter ces mots simples lorsque dans notre vie ou dans la vie de l’Église – comme en ces jours en France avec l’effrayant rapport Sauvé – nous nous trouvons terrifiés, accablés et abattus. Dieu seul est bon! Dieu seul est juste! Dieu seul est saint!

Troisièmement, Jésus ne refuse pas nos questions. On peut même dire qu’il nous fait marcher au rythme de nos questions. Mais, l’Evangile nous apprend que toutes les questions ne sont pas bonnes et fructueuses. Il y a, en effet, des mauvaises questions comme par exemple les questions pièges ou les questions pour se faire valoir. Ces questions-là ne nous font pas grandir en chrétien!

Il y a aussi des questions qui surgissent spontanément de l’homme. Elles sont souvent des questions de surface: elles concernent le « quoi ». Tandis que les vrais questions sont d’un autre niveau: ce sont celles qui concernent le « pourquoi » ou le « pourquoi pas ».

Eh bien, la question posée par l’homme anonyme de l’évangile de ce dimanche, appartient plutôt à ces questions dites « spontanées » et « émotionnelles » qui concernent le « quoi ». On sent d’ailleurs de l’inquiétude chez cet homme respectueux des commandements et de la Loi. Il a passé sa vie à faire ce que les autres lui ont suggéré ou appris. Il a essayé d’imiter les gens honnêtes, ceux qui respectent la Loi de Dieu. Pourtant, malgré ses efforts de volonté, malgré ses sacrifices, il n’est pas parvenu à être heureux, il n’a pas trouvé la vie éternelle, c’est-à-dire la vie pleine. Alors il cherche! Il pose une question dans laquelle trois verbes se suivent: devoir, faire et avoir: « Que dois-je/faire/pour avoir en héritage la vie éternelle »?

Il semble que l’essentiel de sa vie s’exprime à travers ces trois mots: une Loi, c’est-à-dire un ensemble de devoirs, une conduite à accomplir (faire), moyennant quoi, il aura le bien le plus précieux, la vie éternelle.

Est-ce faux? Apparemment non! Et pourtant, d’après Jésus cette démarche demeure encore extérieure! C’est une démarche de surface! C’est comme si cet homme disait: « Indique-moi ce que je dois faire, et je tâcherai de le faire le mieux possible ». Eh bien, Jésus déplace l’accent de sa démarche. Il l’emmène sur le terrain de l’amour plutôt que sur celui de la Loi. Au lieu de donner à son interlocuteur une règle de plus; un commandement de plus, il lui propose une amitié; une relation: « Viens, et suis-moi ».

Voyez-vous! Il se peut que le désastre dont nous avons pris conscience grâce au rapport Sauvé n’est pas seulement la conséquence de la « perversité de l’homme en soutane », mais avant tout la conséquence du manque d’une authentique et profonde relation avec le Maître qui pourtant, depuis deux mille ans, enseigne très explicitement: « Il est inévitable que surviennent des scandales, mais malheureux celui par qui cela arrive » (Lc 17, 1).

Le mot français scandale vient du grec skandalon, et signifie obstacle pour faire tomber quelqu’un. Oui, l’homme peut être un scandale pour l’homme lorsqu’il cherche à l’entraîner loin de sa foi; loin de Dieu. Un comportement que Jésus condamne avec sévérité: « Il vaut mieux qu’on lui attache au cou une meule en pierre et qu’on le précipite à la mer, plutôt qu’il ne soit une occasion de chute pour un seul des petits que voilà » (Lc 17, 2).

Dans ce contexte, une question surgit en moi: Face aux abus sexuels commis dans l’Église catholique en France, ne devrions-nous pas parler avant tout de la trahison de l’Évangile? Oui, le baptisé doit toujours revenir à l’évangile, c’est-à-dire à la personne de Jésus-Christ.

Prions en ce dimanche non seulement pour les victimes des abus sexuels, mais aussi pour tous les chrétiens, et en particulier pour nos catéchumènes qui commencent ce dimanche leur parcours annuel, pour qu’ils puissent approfondir leur relation avec Jésus, et ainsi approfondir leur foi et se rapprocher de Dieu.

Père Stanislas Stawicki

 

Autres homélies du Père Stanislas Stawicki

3ème Dimanche de Pâques 2021 – B : “À vous d’en être les témoins”

“La Paix soit avec vous !”

Lectures du jour : 

Je retiens quelques points de ce passage :

  • Jésus commence par saluer ses amis « La paix soit avec vous ! ». Il affirme ainsi et il nous redit ce matin à chacun, que toute référence à Dieu ne peut se vivre que dans une perspective de paix, et jamais dans l’utilisation de la violence lorsque nous nous réclamons de Dieu.
  • Les disciples sont déconcertés devant la manifestation de Jésus ressuscité. Alors Jésus montre ses mains et ses pieds qui portent la marque des clous ; c’est bien lui, Jésus, qui a été crucifié. D’ailleurs, curieusement, après la résurrection, Jésus n’est jamais reconnu à son apparence. Ni Marie-Madeleine, ni les pèlerins d’Emmaüs ne l’avaient tout d’abord reconnu. C’est le nom de Marie, c’est le pain partagé, dans ce passage ce sont les plaies de ses mains et ses pieds et qui permettent aux disciples de reconnaitre que Jésus est bien vivant. Oui, c’est à des signes que nous pouvons reconnaitre la présence du Seigneur. Chacun, nous aussi nous avons toujours à chercher dans notre vie les signes de Sa présence.
  • « Alors il ouvrit leur intelligence à la compréhension de l’Ecriture ». Cette parole implique me semble-il, deux choses :
  • D’abord que comprendre l’écriture est un don que Dieu nous fait. Nous avons besoin que l’Esprit de Jésus, l’Esprit Saint nous ouvre à l’intelligence de l’Ecriture. Je me souviens d’une catéchumène qui disait : « je ne savais pas lire la Bible, et maintenant, j’ai découvert que Dieu me parle à travers l’Ecriture ».
  • L’autre chose c’est la place de cette Parole dans notre vie. C’est elle, la Parole, qui nous permet de découvrir peu à peu qui nous sommes, d’entrevoir à travers les évènements du monde, au-delà des apparences, malgré les drames et les souffrances, le grand projet d’amour de Dieu pour l’humanité. Cette Parole elle prend toute sa place au cœur de la Messe comme maintenant, ou dans le silence d’une prière personnelle, ou lorsque nous partageons la parole à quelques uns, ou lorsque nous écoutons un enseignement ou lisons un commentaire…

Oui, demandons au Seigneur de nous aider à comprendre le sens de ta Parole. Nous croyons que Sa Parole est une parole de vie pour nous comme pour l’humanité et que c’est elle, au souffle de l’Esprit Saint, nous donne de grandir dans notre existence et de construire un monde selon le cœur de Dieu.

La Parole ne fournit pas de recette, elle ne répond pas directement à nos questions. Elle les déplace, apportant un regard nouveau sur ce que nous sommes en train de vivre ; c’est une lumière sur notre route, qui l’éclaire. C’est à chacune, à chacun de nous de prendre le chemin, son propre chemin, qu’il jugera le meilleur ou le moins mauvais, pour être fidèle à cette parole.

  • Cette parole est fondamentale dans notre vie, mais elle n’éclairera notre vie, elle ne transformera notre vie, que si nous lui faisons confiance, que si nous faisons confiance à Celui qui en est la source, le Christ-Jésus, Parole Vivante de Dieu. Par Lui Jésus la Parole Vivante, il nous rendra capables alors d’une vraie relation d’enfant de Dieu et de frère et sœurs entre nous.
  • Enfin l’évangile nous livre un dernier message. Le Ressuscité demande à ses amis d’être les témoins de ce qu’ils ont vécu : « C’est vous qui en êtes témoins ». La phrase n’est pas au futur mais au présent. Ce n’est pas un souhait, mais un constat. Nous ne choisissons pas d’être témoins, nous sommes témoins, que nous le voulions ou non, à travers nos façons de vivre, de regarder le monde, de parler de Dieu ! Ce que nous sommes, témoigne en positif ou en négatif, du message de Jésus-Christ. Sans nous culpabiliser, il n’est pas inutile de nous interroger personnellement, et en tant que communauté chrétienne, sur notre manière de témoigner, et sur la valeur de notre témoignage.

Cette phrase, Jésus l’adresse aujourd’hui, à chacune et chacun d’entre nous, et à notre communauté. Alors rendons grâces à Dieu pour sa Présence et pour cette Parole Vivante qui est comme une lumière sur notre chemin de vie et de sainteté !

Père Francis Corbière

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