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Le publicain était devenu juste, plutôt que le pharisien

« Ne plaçons pas un miroir entre Dieu et nous pour nous regarder. Laissons-nous regarder par Dieu qui nous aime tels que nous sommes. »

Lectures : Trentieme dimanche du temps ordinaire

Comme beaucoup de paraboles de Jésus, la parabole du pharisien et du publicain est une caricature. Non pas une caricature au sens péjoratif qu’on donne généralement au mot, mais du grand art, parce que la caricature est l’art de celui qui d’un trait de crayon, sait dire la vérité d’un personnage ou d’une situation. Le petit chef d’œuvre de Jésus, aujourd’hui, met en scène deux personnages typiques de la société de son temps : un pharisien et un publicain.

Pour bien saisir la saveur du portrait que Jésus en fait, il faut se rappeler que les pharisiens étaient des gens d’une grande rectitude morale, et non des hypocrites, comme on a tendance à le croire aujourd’hui. Ils étaient même très bien considérés à l’époque. Celui que décrit Jésus est même un super-pharisien par ses jeûnes et sa générosité. Il faut également se rappeler que les publicains étaient réellement de sales types ; non seulement collaborateurs de l’occupant romain, mais également voleurs, oppresseurs des petits, sans pitié pour les pauvres gens qu’ils n’hésitaient pas à faire vendre comme esclaves quand ils ne pouvaient pas payer les impôts qu’on leur réclamait. Ils avaient acheté leur fonction, souvent très cher, et ensuite, parce qu’ils fixaient arbitrairement l’assiette de l’impôt, ils se débrouillaient pour faire rapidement fortune sur le dos des gens. Continuer la lecture de Le publicain était devenu juste, plutôt que le pharisien

Dimanche de Pâques : le tombeau est vide

« Que Dieu remplisse nos cœurs de sa  joie profonde et de sa Paix ! »

Lectures : Dimanche de Pâques : Jésus est ressuscité

Homélie du jour de Pâques 2019

En entendant ce passage d’évangile, ce n’est pas une scène grandiose avec un Christ triomphant, revêtu de lumière qui nous est relatée. Nous pouvons nous réjouir de cette discrétion, car elle ressemble bien à ce que nous vivons en ce moment. Pâques nous fait chanter: alléluia, mais apparemment rien ne semble avoir changé : nous sommes les mêmes, les soucis sont toujours tapis au fond de nos maisons et de nos cœurs, les malades sont toujours alités, les pauvres et oubliés toujours pauvres et oubliés, des églises sont détruites comme au Sri Lanka cette nuit de Pâques….

Pour mieux comprendre voyons les premiers témoins. Pour Marie – Madeleine, c’est encore les ténèbres : elle voit que la pierre du tombeau a été roulée, elle constate un tombeau vide et bien rangé et reste avec ses hésitations et ses doutes. Elle n’a vu que du dehors, de l’extérieur, avec ses yeux de chair (blepo) et sa réaction, c’est de constater qu’on a enlevé le Seigneur du tombeau et elle ajoute : nous ne savons pas où on l’a mis. C’est l’aveu de la non foi, du non savoir et elle va l’annoncer à Simon-Pierre et à l’autre disciple. Ils arrivent en courant, et plus jeune gagne au sprint. De l’extérieur, il constate que dans le tombeau tout est bien rangé, mais il laisse Pierre entrer le premier qui lui aussi voit, constate que le tombeau est vide et bien rangé. Ces constats attestent la vérité des faits mais n’expliquent pas le mystère. On reste dans la nuit. Il va donc falloir chercher ailleurs et cet ailleurs, c’est l’autre disciple qui va nous l’indiquer « il vit et il crut ». Il n’a pas fait que constater comme Pierre et Madeleine, il voit avec les yeux de la foi (orao), il voit en véritable voyant, en véritable croyant, son amour lui fait comprendre l’incompréhensible de l’événement, il voit ce dont les linges ne font pas une preuve mais un signe, il voit en véritable croyant. Continuer la lecture de Dimanche de Pâques : le tombeau est vide

Veillée Pascale : pourquoi chercher le Vivant parmi les morts ?

#Pâques « Il y a beaucoup d’étonnement au matin de Pâques, mais cet étonnement va déboucher sur un émerveillement« 

Lectures : Veillée Pascale

« Pourquoi chercher le Vivant parmi les morts ? » (Luc  Chapitre 24)

Chers frères et sœurs en Christ, que la joie et la paix pascales soient toujours avec vous !

Au commencement de toute bonne nouvelle, il y a toujours un temps d’étonnement. Cet évangile que nous venons d’entendre est parcouru par un long étonnement.

Tous sont étonnés ! Mais, avant d’en arriver à cet étonnement du matin de Pâques, le terrain a été préparé longuement et par toute une série d’étonnements, des étonnements qu’ont vécus les héritiers de la première alliance quand peu à peu ils ont appris à comprendre, à connaître le vrai visage de Dieu.

Nous avons parcouru très rapidement ce chemin à travers ces lectures de l’Ancien testament. Ces lectures qui marquent quatre étonnements.

La première lecture nous a relaté la création : ce poème dit en langage poétique, imagé, la merveille première du fait qu’il y ait quelque chose plutôt que rien. Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? Grande question philosophique que je ne suis pas le premier à poser et certainement pas le dernier. Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? Continuer la lecture de Veillée Pascale : pourquoi chercher le Vivant parmi les morts ?