« Que Dieu remplisse nos cœurs de sa joie profonde et de sa Paix ! »
Lectures : Dimanche de Pâques : Jésus est ressuscité
Homélie du jour de Pâques 2019
En entendant ce passage d’évangile, ce n’est pas une scène grandiose avec un Christ triomphant, revêtu de lumière qui nous est relatée. Nous pouvons nous réjouir de cette discrétion, car elle ressemble bien à ce que nous vivons en ce moment. Pâques nous fait chanter: alléluia, mais apparemment rien ne semble avoir changé : nous sommes les mêmes, les soucis sont toujours tapis au fond de nos maisons et de nos cœurs, les malades sont toujours alités, les pauvres et oubliés toujours pauvres et oubliés, des églises sont détruites comme au Sri Lanka cette nuit de Pâques….
Pour mieux comprendre voyons les premiers témoins. Pour Marie – Madeleine, c’est encore les ténèbres : elle voit que la pierre du tombeau a été roulée, elle constate un tombeau vide et bien rangé et reste avec ses hésitations et ses doutes. Elle n’a vu que du dehors, de l’extérieur, avec ses yeux de chair (blepo) et sa réaction, c’est de constater qu’on a enlevé le Seigneur du tombeau et elle ajoute : nous ne savons pas où on l’a mis. C’est l’aveu de la non foi, du non savoir et elle va l’annoncer à Simon-Pierre et à l’autre disciple. Ils arrivent en courant, et plus jeune gagne au sprint. De l’extérieur, il constate que dans le tombeau tout est bien rangé, mais il laisse Pierre entrer le premier qui lui aussi voit, constate que le tombeau est vide et bien rangé. Ces constats attestent la vérité des faits mais n’expliquent pas le mystère. On reste dans la nuit. Il va donc falloir chercher ailleurs et cet ailleurs, c’est l’autre disciple qui va nous l’indiquer « il vit et il crut ». Il n’a pas fait que constater comme Pierre et Madeleine, il voit avec les yeux de la foi (orao), il voit en véritable voyant, en véritable croyant, son amour lui fait comprendre l’incompréhensible de l’événement, il voit ce dont les linges ne font pas une preuve mais un signe, il voit en véritable croyant.
Nous aussi, nous pourrions croire, devant le tombeau vide et la pierre roulée que le corps a été simplement volé. Ce qui aurait classé l’épisode aux oubliettes de l’histoire. Demandons au Ressuscité de nous ouvrir les yeux de la foi, et que comme, pour le disciple bien -aimé, Lui, le Ressuscité, laisse émerger en nous une autre conviction, une évidence folle, le renversement des apparences, la vérité retrouvée, vivante. Laissons-nous envahir par la puissance inouïe de cette nouvelle que nous avons peut-être trop entendue au point de ne plus nous en émouvoir, de ne plus la laisser changer en nous-mêmes quelque chose.
Cette nuit, la mort a été anéantie par Celui qui s’était anéanti sur la croix. La mort a été engloutie par la Vie. Nous n’osions pas y croire. Jésus est sorti, plus vivant encore que durant ses trente années sur cette terre, plus vivant car désormais éternellement vivant, hier, aujourd’hui, demain, ici et maintenant.
Nous sommes invités à vivre de la vie du Ressuscité. Entendons Jésus nous dire : peu m’importe de ressusciter mille fois à Jérusalem si je ne ressuscite pas une fois avec toi, au plus profond de toi même.
La réalité historique de ma résurrection resterait inachevée si elle ne prenait pas, ici, aujourd’hui, maintenant corps et vie en toi. Ma résurrection te demande une disposition intérieure. Devant ce tombeau ouvert, deviens-toi-même ouvert.
Ne nous fermons pas à la nouveauté que le Ressuscité veut apporter dans notre vie ! Descendons en nous-mêmes, au lieu de cette parcelle sombre, si sombre qu’elle est le tombeau de ton histoire, le tombeau de ta vie, descends au lieu de cette épreuve qui te plombe, quand la vie n’a pas donné les fruits attendus, – « ah, c’est la vie ! » dit-on, quand l’épreuve nous tombe dessus. Non, ce n’est pas la vie, c’est la mort qui fait son œuvre, qui vient planter son drapeau noir sur la vie qui sommeille en toi et qui cherche à se frayer un chemin depuis trop longtemps. Le Christ est descendu jusqu’aux entrailles de la terre pour venir nous récupérer dans nos tombeaux. Pour sauver cela aussi puisqu’il vient délivrer notre vie, toute notre vie.
En ce tombeau encore fermé où souvent ton âme s’est désolée : laisse le Ressuscité agir.
Laisse-le sortir, laisse-le ressusciter, laisse-le faire de ce tombeau, le lieu de sa grâce et de sa puissance, de sa miséricorde et de son amour. Laisse-le être le vivant en toi, te rebâtir mystérieusement, relever ta vie.
Ce tombeau peut devenir comme celui du jardin de Jérusalem ton plus grand trésor.
Y-a-t-il plus grand trésor ? Ouvre les yeux car y-a-t-il plus grande richesse que cette présence de Jésus ressuscité, toujours actuelle, toujours agissante, capable de faire rouler la pierre du tombeau, d’écrouler les murs de nos refus d’aimer, d’ouvrir une brèche au bout de nos impasses, de nous relever quand notre péché, nos égarements nous plaquent au sol, abattus, de nous redonner l’espérance quand nous sommes fatigués, déçus, tristes, quand les problèmes, les préoccupations de tous les jours nous poussent à nous replier sur nous-mêmes, dans la tristesse, dans l’amertume.
Y-a-t-il plus grande joie que de savoir Dieu avec nous, Jésus éternel ami, éternel sauveur. Nous tendant la main, pour sortir avec lui. Nous ne sommes pas seul. Je ne suis pas seul, tu n’es pas seul.
Puissions-nous être ces hommes et ces femmes, croyant dans la puissance du Christ ressuscité qui vient nous rencontrer les uns les autres, vivant du Christ ressuscité, c’est à dire attestant par notre manière de vivre et d’être, que nous avons été repêchés et donc rendus capables, à notre tour de contribuer à repêcher, par la force du Christ ressuscité, tous ceux qui sont en train de perdre pied, de se noyer, qui cherchent un sens à leur vie. Ouvrons les yeux de la foi et voyons l’espérance que cela fait naître. : Lui le Ressuscité est vraiment notre espérance.
Frères et sœurs : en ce jour de Pâques, a cette proclamation de joie qui nous est adressée : Christ est ressuscité, puissions-nous répondre : « oui, je le crois, j’en fais l’expérience dans toute ma vie et la vie de notre humanité : Christ est vraiment ressuscité !!! ».
Père Francis Corbière
Gloria
Première Lecture
Deuxième Lecture
Séquence
Séquence : « À la Victime pascale, chrétiens, offrez le sacrifice de louange. L’Agneau a racheté les brebis ; le Christ innocent a réconcilié l’homme pécheur avec le Père. La mort et la vie s’affrontèrent en un duel prodigieux. Le Maître de la vie mourut ; vivant, il règne. « Dis-nous, Marie Madeleine, qu’as-tu vu en chemin ? » « J’ai vu le sépulcre du Christ vivant, j’ai vu la gloire du Ressuscité. J’ai vu les anges ses témoins, le suaire et les vêtements. Le Christ, mon espérance, est ressuscité ! Il vous précédera en Galilée. » Nous le savons : le Christ est vraiment ressuscité des morts. Roi victorieux, prends-nous tous en pitié ! Amen. »
Evangile
Homélie
Litanie des Saints
Béni sois tu pour l’eau
Tu es enfant de Dieu et frère de Jésus
Ave Maria (César Franck ; Voix : Jacqueline Richard ; Orgue : Guy Didier)
Orgue :Au grand Orgue, Guy Didier
– Entrée:
– Méditation :
– Communion:
– Sortie:
Les autres homélies du Père Francis Corbière
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