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Heureux ceux qui croient sans avoir vu

2ème dimanche de Pâques ou de la divine Miséricorde – Année C

« La Paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. »

Lectures de ce dimanche

En ce dimanche de la divine miséricorde, unis à nos frères pallottins qui la célèbrent, à Osny, la fête de la miséricorde, nous sommes encore tout à la joie de Pâques, mais ce dimanche est aussi le dimanche de Thomas, surnommé le « jumeau » si souvent présenté comme l’incrédule. Ne sommes-nous pas, parfois, aussi, son jumeau dans le doute et la foi ? Lequel d’entre nous n’a-t-il pas un jour ou l’autre pensé ou exprimé : moi, je croirais bien s’il n’y avait pas toutes ces guerres, ces cruautés, ces injustices ou j’aurais moins de mal à croire si je pouvais palper, saisir la bonté de Dieu et pas tout le temps son silence devant la souffrance de tant d’êtres humains.

Après la mort de Jésus, les disciples apeurés sont enfermés dans le cénacle et voici que le Crucifié-Ressuscité les rejoint : Il leur apporte sa paix. Il leur donne l’Esprit Saint. Il offre à tous le pardon des péchés. Continuer la lecture de Heureux ceux qui croient sans avoir vu

Solennité Saint Vincent Pallotti

Jésus ne nous envoie pas comme des loups au milieu des brebis ;  comme des loups parmi les loups ; ou encore, comme des loups déguisés en peau de brebis ! Mais bel et bien « comme des brebis au milieu des loups ».

Solennité de Saint Vincent Pallotti – Lc 10, 1-9

Luc Besson, cinéaste français bien connu qui a notamment réalisé le film sur sainte Jeanne d’Arc, disait au moment de la réalisation de ce film, qu’on ne peut pas saisir un saint/une sainte. On peut seulement s’approcher de lui/d’elle.

C’est juste et vrai ! Un saint reste toujours un peu inaccessible comme Dieu lui-même. Cependant nous pouvons et devons l’approcher. La fête de saint Vincent Pallotti est une excellente occasion pour le faire. Et puisqu’en ce Troisième Dimanche du temps ordinaire nous célébrons le « Dimanche de la Parole de Dieu » – étant invités à mieux comprendre l’inépuisable richesse qui provient de ce dialogue constant de Dieu avec son peuple – permettez que nous allions nous rapprocher de saint Vincent Pallotti à partir de la Parole de Dieu, c’est-à-dire à partir du passage évangélique sur lequel l’Église nous fait réfléchir à l’occasion de sa fête. Nous allons nous concentrer sur deux petits points. Continuer la lecture de Solennité Saint Vincent Pallotti

Le Fils de l’homme est venu donner sa vie pour la multitude

Lectures du jour :

La soif de grandeur et de pouvoir est terrible. Elle est nourrie en nous depuis le plus jeune âge. Nous aspirons tous à devenir les chevaliers du roi Arthur ou des princesses emprisonnées dans une tour en attendant le prince charmant.

Avec le temps, en apparence, les fantasmes disparaissent. Mais en réalité, ils restent enfouis sous les cendres et guident secrètement nos choix et nos sentiments. L’éducation que nous recevons ne nous aide pas toujours à les maîtriser. En grandissant, notre vision des autres devient parfois encore plus confuse: les autres nous apparaissent comme des adversaires, des rivaux ou des concurrents.

La soif de grandeur et de pouvoir est terrible, car elle ne cesse de s’autoalimenter. Même les disciples de Jésus, hier comme aujourd’hui, n’en sont pas libres. Nous le voyons très bien dans l’Évangile de ce dimanche: « Maître, donne-nous de siéger, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ta gloire » – demandent Jacques et Jean, les fils de Zébédée.

Pourquoi ce sont Jacques et Jean qui revendiquent ce privilège, et non pas les autres apôtres?

– peut-être, parce qu’ils ont été les premiers à être appelés par Jésus?

– peut-être, parce qu’ils affichent une possible parenté avec Jésus?

– ou simplement à cause de leur caractère spontané et un peu brusque. En effet, ce n’est pas par hasard qu’ils ont été appelés par Jésus lui-même: « fils du tonnerre ».

Et quelle est la réponse de Jésus?

Très simple: « Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur. Celui qui veut être parmi vous le premier sera l’esclave de tous: car le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir ».

Frères et sœurs, notre soif trouve la paix quand elle n’est plus une soif de pouvoir, mais une soif de service. Chrétiens, nous sommes donc appelés à imiter le Seigneur dans son don total, dans sa volonté d’être serviteur. En effet, la vie n’a de sens que lorsqu’elle est consacrée à quelqu’un ou à quelque chose. Par contre, la vie devient une obsession lorsque l’on se concentre uniquement sur sa propre soif. « Seul celui qui vit pour les autres, vit de manière responsable, c’est-à-dire vit vraiment » – disait Dietrich Bonhoeffer, grand théologien et pasteur protestant, qui a combattu le nazisme pendant la Seconde Guerre mondiale.

Et encore une petite chose. Il est surprenant de constater que Jésus ne semble pas être heurté par la requête des Jacques et Jean. Il leur répond simplement: « Vous ne savez pas ce que vous demandez ». Et c’est vrai! Nous demandons souvent à Dieu ce qui nous plait, et Lui, il nous donne ce qu’il nous faut! Dans ce contexte, je voudrais vous lire un texte anonyme d’une personne handicapée gravé sur une tablette de bronze dans un institut de réadaptation à New- York:

« J’avais demandé à Dieu
la force pour atteindre le succès;
il m’a rendu faible,
afin que j’apprenne humblement à obéir.

J’avais demandé la santé,
pour faire de grandes choses;
il m’a donné l’infirmité,
pour que je fasse des choses meilleures.

J’avais demandé la richesse,
pour que je puisse être heureux;
il m’a donné la pauvreté,
pour que je puisse être sage.

J’avais demandé le pouvoir,
pour être apprécié des hommes;
il m’a donné la faiblesse,
afin que j’éprouve le besoin de Dieu.

J’avais demandé un compagnon,
afin de ne pas vivre seul;
il m’a donné un cœur,
afin que je puisse aimer tous mes frères.

J’avais demandé des choses
qui puissent réjouir ma vie;
j’ai reçu la vie,
afin que je puisse me réjouir de toutes choses.

Je n’ai rien eu de ce que j’avais demandé,
mais j’ai reçu tout ce que j’avais espéré.
Presque en dépit de moi-même,
mes prières informulées ont été exaucées.

Je suis, parmi tous les hommes,
le plus richement comblé ».

Père Stanislas