Dès que Jésus fut baptisé, il vit l’Esprit de Dieu venir sur lui

«Quand les Cieux se déchirent, il n’y a plus de séparation entre Dieu et les hommes. La communication entre Dieu et ses enfants est rétablie.»

 Lectures : Baptême du Seigneur

Bien aimés de Dieu, après la célébration de la fête de l’Épiphanie du Seigneur qui nous a rappelé comment Dieu s’est manifesté aux nations, nous arrivons aujourd’hui au baptême de Jésus. C’est le premier dévoilement aux yeux de tous de ce qu’il est réellement. Pour beaucoup Jésus est un homme comme les autres. Mais au Jourdain, Jean Baptiste nous le montre comme « l’agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ». Et au moment de son baptême, Dieu Lui-même nous dit que « Celui-ci est mon fils bien aimé »

Le baptême que Jean Baptiste donnait était en fait un geste de pénitence. Ceux qui demandaient ce baptême étaient ceux qui reconnaissaient leurs péchés et qui voulaient se convertir. Or voilà que Jésus arrive au milieu de tous ces pécheurs qui venaient se faire baptiser par Jean. Jésus n’avait pas de péché à se faire pardonner mais il a tenu à être solidaire de cette démarche. Ceux qui demandaient ce baptême en ressortaient purifiés. Pour Jésus c’est le contraire. Il est entré dans l’eau du Jourdain pur de tout péché. Il en est ressorti porteur de tous les péchés du monde. La Parole et le témoignage de Jean Baptiste prend effet et s’accomplit vraiment : Jésus est réellement l’agneau qui enlève et porte sur lui nos péchés. Par son baptême, le Seigneur a donc pris sur lui tous nos péchés pour nous en libérer. C’est pourquoi il peut dire à ses apôtres dans l’évangile de saint Marc 16, 16 « Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé »

Bien aimés de Dieu, pour comprendre davantage cet événement du baptême de Jésus que nous célébrons aujourd’hui, nous devons nous rappeler que « baptiser » veut dire « Plonger ». « Moi, je vous plonge dans l’eau, dit Jean Baptiste ; lui vous plongera dans l’Esprit Saint. » C’est une manière de dire à tout le monde que Jésus est celui qui accomplit les promesses de Dieu. L’évangile nous révèle exactement ce qui se passe dans ce sens le jour même du baptême de Jésus : Dès que Jésus fut baptisé, il remonta de l’eau, et voici que les cieux s’ouvrirent : il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Et des cieux, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui je trouve ma joie. » Saint Matthieu précise bien que les cieux qui se déchirent. Cela veut dire qu’il n’y a plus de séparation entre Dieu et les hommes. La communication entre Dieu et ses enfants est rétablie. Si le péché (celui d’Adam & Ève) nous a coupé de Dieu, le baptême de Jésus et en Jésus nous rétablit dans la grâce d’hommes et de femmes crées à sa ressemblance.

Aujourd’hui, beaucoup de personnes pensent qu’il n’y a plus de communication entre le ciel et la terre et que Dieu est bien silencieux. Nous vivons dans un monde qui connaît certes des souffrances. Depuis quelques temps, l’actualité aussi nous rapporte les événements dramatiques par ci et par là. Nous pensons aussi à toutes les violences qui sévissent un peu partout dans le monde, aux victimes de la pauvreté, à ceux qui ont tout perdu. Nous pensons à ceux qui traversent de grandes difficultés en ce moment ; ceux qui sont touchés par la mort d’un être cher … Au regard de tout cela, on a parfois envie de se dire que si Dieu n’était pas si loin, nous n’en serions pas là. Voilà donc que cette fête d’aujourd’hui nous annonce une bonne nouvelle : Dieu nous parle en son Fils Jésus. Pour nous les hommes, les cieux se sont déchirés et en Jésus, Dieu s’est manifesté et il continue à le faire. Au jour de notre baptême, nous avons été plongés dans l’océan d’amour qui est en Dieu Père, Fils et Saint Esprit. Ce jour-là, le Seigneur nous a dit : « Tu es mon enfant bien aimé. » Notre vie peut être marquée par bien des faiblesses, des histoires tourmentées ou malheureuses. Mais le Seigneur est là ; oui chers frères et sœurs Dieu est là au cœur de nos vies et c’est bien Lui qui est capable de nous faire vivre dans la paix. Cela me rappelle un chant qui dit : Tu es là au cœur de nos vies ; et c’est toi qui nous fais vivre…

D’autre part, le baptême de Jésus a été le point de départ de sa mission. Tout au long de son ministère, il a annoncé la bonne nouvelle aux pauvres, il a pardonné, guéri, libéré et sauvé les hommes. Il a fait renaître l’espérance là où il n’y en avait plus ; il a donné sa paix là où il y avait la guerre ; il a établi la justice là où régnait l’injustice. Comme lui, nous sommes envoyés dans le monde pour déchirer le voile qui empêche les hommes de reconnaître qu’ils sont des enfants bien-aimés du Père. Il nous envoie au non de notre baptême pour faire tomber les murs de jalousie et de haine qui existent dans le monde et entre les hommes. Pour cela, il suffit parfois de peu de choses : un regard d’amour pour celui qui n’arrive plus à s’aimer, un geste de solidarité pour celui qui n’a plus rien, une démarche de pardon pour celui qui nous a blessés ou que l’on a blessé, une marque de très grand respect pour celui qui est méprisé. Ces gestes de solidarité sont très importants. Ils contribuent à faire déchirer ce qui empêche de savoir que l’on est aimé.

Que la grâce de notre baptême nous aide à découvrir et à redécouvrir cette belle mission d’enfants bien aimés de Dieu afin de l’accomplir fidèlement pour la gloire de Dieu le Père et pour le salut de tout le monde. 

Rodrigue Chabi

Homélie

Orgue :Au grand Orgue, Guy Didier

Entrée : “Air” (G.F. Haendel)
Offertoire : 2ième mouvement, 3ième Sonate “Adagio” (A. Guilmant)
Communion : 4ième mouvement 4ième Sonate (A. Guilmant)
Sortie : Final 4ième mouvement (A. Guilmant)

Sur wikipedia :

Les autres homélies du Père Rodrigue Chabi

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