« C’est de notre for intérieur, de notre cœur que nous pouvons rendre un véritable culte au Seigneur. »
Lectures : Assomption de la vierge Marie : 1 Ch 15, 3-4.15-16 ; 16, 1-2/1 Co 15, 54b-57/Lc 11, 27-28
« Vous laissez de côté le commandement de Dieu, pour vous attacher à la tradition des hommes » (Mc 7, 1-8.14-15.21-23)
Bien aimés de Dieu, après avoir écouté pendant plus d’un mois, au long des dimanches, les discours de Jésus sur le Pain de Vie, la liturgie de la Parole de Dieu, en cette rentrée scolaire vient nous aider à écouter, à apprendre et à marcher concrètement avec la Parole de Dieu sans se faire illusion. Les textes de ce dimanche veulent ainsi nous faire découvrir ce que Dieu nous propose pour conduire nos vies vers une pratique de la religion selon l’esprit de la loi afin d’atteindre son but qui est l’Amour.
« Vous laissez de côté le commandement de Dieu, pour vous attacher à la tradition des hommes. » nous dit Jésus dans l’Evangile de ce dimanche. En effet, c’est en voyant des hommes et des femmes de son temps, particulièrement les scribes et les pharisiens vivre une religion du bout des lèvres que Jésus affirme cette parole. Et c’est aussi i comme les hommes et les femmes de notre temps. Il nous arrive souvent d’avoir un double langage et un double comportement. Il est facile d’avoir par exemple une bonne conscience avec nos beaux rites, avec les bonnes actions que nous accomplissons pour soigner notre image tandis que notre cœur est rempli de mauvaises pensées. Aujourd’hui, Jésus dans cette page d’Évangile nous invite à mettre plutôt notre confiance en lui et non pas dans les rites que nous accomplissons. Dans quelque instants, avant de commencer la Prière eucharistique, je vais me laver les mains en disant cette phrase : Seigneur lave moi de mes fautes et purifie-moi de mes péché Mais ce n’est pas le fait de me laver les mains qui va purifier mon cœur. C’est clair que mes doigts et mes mains seront propres, donc purs pour présenter les offrandes. Ce geste doit cependant m’engager à purifier mon cœur, sinon je suis un menteur devant Dieu et devant vous. Pour le Seigneur, les rites que nous accomplissons au nom de religion ou de notre foi ne remplacent pas les actes de foi et de charité concrète qui sauve l’homme, car nous pouvons avoir des gestes ou rites très beaux et notre cœur reste sale; c’est à dire loin d’aimer l’autre, loin d’avoir de la compassion envers la misère des autres. Du coup les rites que nous accomplissons doivent nous engager à changer nos actes. Emmanuel Kant aimait dire au sujet de la religion qu’un rite accompli sans la conscience morale n ‘est qu ‘un culte superstitieux. Voilà bien aimés de Dieu, ce que le Christ nous invite à purifier aujourd’hui dans notre manière d’observer les rites de la religion. A force de purifier l’aspect extérieur de notre foi, nous laissons les pensées perverses gagner du terrain dans notre cœur. Or c’est de notre for intérieur, de notre cœur que nous pouvons rendre un véritable culte au Seigneur. Sœurs et frères, c’est du dedans, de notre cœur que sortent les pensées perverses, inconduites, débauches, adultères, méchanceté, envie, orgueil et démesure. Le Christ nous lance un appel à convertir nos cœurs et à poser des gestes d’amour qui expriment notre foi et notre confiance en Dieu qui est toujours là pour nous apprendre à mettre de plus en plus l’amour dans notre vie.
En disant à ses disciples et donc à chacun de nous de ne pas pratiquer une religion de l’extérieur, Jésus ne critique pas la religion, ni la Loi; au contraire il la respecte. Il nous engage surtout à accomplir les gestes de foi avec un cœur rempli d’amour. Il nous le dit lui-même « je ne suis pas venu abolir la loi mais l’accomplir ». Et sa manière de pratiquer ou observer la loi, c’est en tant que Fils de Dieu et non pas comme un prisonnier. Jésus pratique et observe ainsi la loi comme un homme libre.
Cette liberté s’est manifesté bien des manières dans sa vie lorsqu’il s’est approché des pécheurs et des intouchables. Il a été libre devant le pouvoir politique comme le pouvoir religieux. Il a aussi été libre de perdre et donner sa vie pour sauver tous les hommes. Pour celui ou celle qui se tient devant Dieu comme un fils, comme une fille; pour celui qui a une relation de confiance avec Dieu, les coutumes, les traditions et les rites ne seront pas une servitude mais au contraire ils lui permettent d’exprimer sa liberté d’enfant de Dieu. Il y a une façon d’être fidèle à la loi de Dieu et de l’accomplir parfaitement; c’est celle du Fils de Dieu. En lui, nous avons les gestes et les attitudes qui aident à aimer de tout notre cœur, de toute notre âme et de tout notre esprit et aussi d’aimer notre prochain comme nous-mêmes. Il nous a montré le chemin, en donnant sa vie pour nous…
Au cours de cette eucharistie, nous demandons au Seigneur de nous donner un cœur pur, libre de toute hypocrisie et de tout fanatisme. Ainsi nous pourrons vivre et pratiquer une vie chrétienne dans l’amour véritable selon que le Christ nous le commande: Aimez-vous comme je vous ai aimés.
Père Rodrigue Chabi
Orgue :Au grand Orgue, Guy Didier
– Entrée: « Toccata et fugue sur B.A.C.H », Toccata (J.A Van Eyken)
– Offertoire: « 2ième mouvement de la 2ième sonate » (A. Guilmant)
– Communion: « 5ième mouvement de la 5ième sonate » (A. Guilmant)
– Sortie: « Toccata et fugue sur B.A.C.H », Fugue (J.A Van ,Eyken)
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