Il fait entendre les sourds et parler les muets

« Nous sommes tous appelés à être guéris par Jésus afin d’ entendre le message d’amour qu’il nous délivre, cet amour nous dont nous avons tous une soif ardente.  »
Lectures : 23ième dimanche temps ordinaire : Is35,4-7a/Jc2,1-5/Mc7,31-37

« Il fait entendre les sourds et parler les muets » (Mc 7, 31-37)

On amène à Jésus un sourd-muet afin qu’il le guérisse. Et il le fait. Dans la scène du miracle que Jésus opère, deux choses vont retenir notre attention : d’une part les gestes que Jésus fait et l’ acclamation de la foule ; d’autre par la portée de la guérison qu’a opérée Jésus.

Jésus emmène le sourd-muet à l’écart, et avec ses doigts et sa salive, il guérit cet homme. Ses gestes nous conduisent assez naturellement dans le contexte de la création de l’homme, au début du livre de la Genèse, lorsqu’il est dit que Dieu modèle l’homme à partir de la poussière du sol. Ce modelage évoque un travail des mains et des doigts sur un peu de terre humide. La parole que prononce Jésus « Effata » signifie littéralement « soit ouvert », ouvre toi.

Ceci rappelle aussi la puissance créatrice qui ordonne à la matière de devenir ce que Dieu veut, toujours dans ce même livre de la genèse ; par exemple : ouvrez « que la lumière soit, et la lumière fut ». Mais ici il y a encore plus, car Jésus s’adresse personnellement à sa créature, meurtri par le handicap.

Autant dans la Genèse nous avons un récit autant ici, nous voyons Jésus, dieu en action, nous le contemplons à l’œuvre, l’œuvre de son père. La foule s’exclame : « il a bien fait toute chose ». On retrouve la même tournure dans le livre de la Genèse, au sixième jour, qui est celui de la création de l’homme : « Dieu vit tout ce qu’il avait fait et c’était très bon ».

Mais il faut noter que l’homme que Jésus a guéri existe déjà. Il ne s’agit donc pas d’une création mais d’une re-création.

Selon les exégètes, le texte grec de l’Évangile rapporte un détail qui ne transmet pas avec suffisamment d’évidence la traduction française. Il est dit d’une part que « Jésus mis ses doigts dans les oreilles du sourds-muets », et plus loin que « les oreilles du sourd s’ouvrirent ». Le mot qui est ici rendu deux fois par oreilles selon ces exégètes n’est pas le même dans le texte grec. Le premier mot employé désigne bien l’oreille comme membre du corps, tandis que le deuxième terme désigne la capacité auditive, celle qui permet et d’entendre et de comprendre. En touchant cet organe qui est l’oreille, Jésus touche jusqu’à la capacité de cet homme d’avoir une juste compréhension des sons mais aussi du sens ; le cœur de cet homme s’ouvre à la parole de Dieu.

C’est dans ce sens que le rite du baptême des adultes reprend cet ordre de Jésus, lorsque le ministre du sacrement dit aux catéchumènes : « Effata, ouvre toi ».

Comme nous l’avons entendu dans la première lecture, la guérison rapportée par l’évangéliste Marc est l’accomplissement de la prophétie d’Isaïe : « soyez forts, ne craignez pas ; voici votre Dieu. C’est la vengeance qui vient. C’est lui qui vient vous sauver. Alors les yeux des aveugles, et les oreilles des sourds s’ouvriront. Alors le boiteux bondira comme un cerf, et la langue du muet criera sa joie ».

Ce que Jésus accompli n’est pas le simple miracle d’un homme sourd-muet. En guérissant cet homme Jésus manifeste qu’il est « celui qui doit vous venir », sauver Israël de ses péchés. Il est le Messie attendu. Et si cet homme n’a ni âge, ni nom, c’est pour signifier que tout homme est concerné par ce que Jésus a fait voici deux mille ans en Israël : nous sommes tous appelés à être guéris par Jésus afin d’ entendre le message d’amour qu’il nous délivre, cet amour nous dont nous avons tous une soif ardente. Laissons-nous donc approcher et guérir par Jésus. Il désire nous re-créer, nous libérer du péché. Laissons-le nous ouvrir à lui-même, afin de connaître le bonheur d’aimer et d’être aimés : il n’est venu parmi nous que pour cela ! Laissons-nous emmener à l’écart par Jésus. N’ayons pas peur de lui : « il n’enlève rien, mais il donne tout ; celui qui se donne à lui reçoit le centuple ! »

1. Homélie

Orgue :Au grand Orgue, Guy Didier

– Entrée: « Introïtus » (F. Liszt)
– Offertoire: »Pastorale » (suite) (C. Franck)
– Communion: « Pastorale » (suite) (C. Franck)
– Sortie: Improvisation sur le thème du chant final.

Sur wikipedia :

Les autres homélies du Père Christophe_Hermanowicz

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