Qui est mon prochain ?

« La pitié est un sentiment très fort dans le cœur de l’homme car nous sommes faits à l’image de Dieu. « 

Lectures : Quinzième dimanche du temps ordinaire

Neymar, Griezmann, Messi, Lewandowsko … Pourquoi ces joueurs sont-ils connus et appréciés ? Est-ce le fait qu’ils connaissent bien les règles du foot ? Bien sûr, mais ce n’est pas le critère décisif. Ils sont connus parce qu’ils jouent bien.

Quel est le rapport avec le passage d’Évangile d’aujourd’hui ?

Le plus important, nous dit Jésus, ce n’est pas de connaître les règles, c’est de jouer.

Regardons, le docteur de la Loi connaissait bien les règles ; mais c’est le samaritain de la parabole qui a mis la loi en pratique. Si vous connaissez l’Évangile par cœur mais que vous ne le vivez pas, cela ne sert pas à grand-chose. Les pensées peuvent quelquefois dessécher notre cœur.

Mais en revanche, si vous commencez à vivre ce que vous connaissez de l’Évangile, vous allez le connaître de mieux en mieux.

De même, il nous faut bien reconnaître que des gens qui sont loin de l’Église et n’ont peut-être pas par ailleurs une vie exemplaire selon les canons de la morale chrétienne nous donnent quelque fois de bonnes leçons de charité.

Puisque le Christ nous donne l’exemple de ce samaritain, je vous propose de retenir 3 moments, 3 étapes, dans la charité du bon Samaritain. Par hasard, un prêtre descendait par ce chemin ; il le vit et passa de l’autre côté. De même un lévite arriva à cet endroit ; il le vit et passa de l’autre côté. »

Par hasard. Il y a tellement d’imprévus qui se glissent dans notre vie, de choses auxquelles nous ne sommes pas préparés.

En tout cas, la première chose par laquelle le bon Samaritain se démarque de deux autres est qu’il est saisi de pitié. Il se laisse toucher intérieurement ; il ne peut pas rester indifférent. Ce mot « saisi de pitié » est très caractéristique de la miséricorde, on le retrouve par exemple dans la parabole du fils prodigue. C’est ce qui caractérise le Christ quand il voit les gens comme des brebis sans berger, devant la femme de Naïm qui vient de perdre son enfant, …

Comme le disait Benoît XVI en commentant cette parabole, Il n’est pas du tout certain qu’il s’agisse d’hommes sans cœur, peut-être avaient-ils peur eux-mêmes et essayaient-ils d’atteindre la ville le plus vite possible, peut-être étaient-ils maladroits et ignoraient-ils ce qu’ils devaient faire pour aider. »

En tout cas, ils ne sont pas ou ne veulent pas être saisis de pitié. De soi-disant “bonnes raisons” les dissuadent d’aider le malheureux. Peut-être même se défilent-ils en disant : “il n’avait qu’à ne pas passer par là !” Il arrive très souvent que pour se disculper, l’homme tend à trouver une culpabilité en l’autre.

La “pitié”, au bon sens du mot, est un sentiment très fort dans le cœur humain. Cela vient du fait que nous sommes créés à l’image de Dieu.

La première chose que nous pouvons apprendre du bon Samaritain est celle-ci : avant même de savoir si l’on pourra faire quelque chose ou non, il importe de se laisser saisir par la détresse de l’autre, sans porter de jugement.

Un prêtre descendait par ce chemin ; il le vit et passa de l’autre côté. De même un lévite arriva à cet endroit ; il le vit et passa de l’autre côté. Mais un Samaritain, qui était en voyage, arriva près de lui ; il le vit et fut saisi de pitié. Il s’approcha. »

Le prêtre et le lévite s’écartent ; ils prennent leur distance. Encore une fois, ils ont sans doute une multitude de « bonnes » raisons pour le faire. Mais sans s’approcher, comment peuvent-ils voir qu’il a encore un petit souffle de vie.

S’approcher ferait que la détresse de cet homme blessé ne leur serait plus tout à fait étrangère. Mais ils sont trop centrés sur eux-mêmes, sur ce qu’ils ont à faire, pour qu’un imprévu se glisse. On voit que dans ce cas, il y a comme un mur qui les sépare des autres : « c’est son problème ». On sent ici les ravages de l’égoïsme.

Il arrive que nous soyons touchés par la détresse des autres mais nous sommes retenus par une certaine peur. En effet, la misère attire et fait peur tout à la fois.

Combien de gens sont paralysés par la peur : on voit quelqu’un pleurer mais on ne sait pas trop quoi lui dire ; on voit quelqu’un d’affligé par un deuil mais on se sent un peu démuni. Du coup, la personne reste seule.

Nous pouvons penser ici à saint François d’Assise qui a surmonté son dégoût pour s’approcher du lépreux. Cela a été pour lui un vrai moment de conversion.

La deuxième chose que nous pouvons apprendre du Samaritain est de s’approcher.

Le plus important, ou en tout cas la première chose à faire, est de s’approcher, de se rendre présent. Peut-être ne pourrons-nous pas faire grand-chose.

Le bon samaritain n’était pas médecin. Il n’était sans doute pas plus adroit que les autres. D’autres auraient peut-être même fait les choses bien mieux que lui, mais il a fait son possible :

Il s’approcha, pansa ses plaies en y versant de l’huile et du vin ; puis il le chargea sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui.

Le bon samaritain n’en reste pas au niveau des bonnes intentions. Il va jusqu’au bout ; sa charité se concrétise.

Du fait qu’il s’est laissé saisir de pitié et qu’il s’est approché, le bon samaritain s’est aperçu qu’il pouvait faire quelque chose. Il passe à l’acte.

La troisième chose que le bon Samaritain nous apprend, c’est de faire tout son possible. Il est important que notre charité se concrétise.

Bien sûr nous ne pouvons pas venir à bout de toute la misère du monde. Mais nous pouvons tout de même, comme disait Mère Térésa, porter secours au nom de notre foi à des personnes que Dieu met sur notre route.

Jésus, le Verbe de Dieu fait chair nous invite à prendre l’exemple du Bon Samaritain. En agissant comme lui nous mettons en pratique le commandement …. et nous recevrons en héritage la vie éternelle.

Evangile et homélie (Père Christophe Hermanowicz)

Orgue :Au grand Orgue, Guy Didier

Suite du premier Ton – Intégrale (L.N. Clérambault)

Grand Plein Jeu
Fugue
Duo
Trio
Basse et Dessus de Trompette
Récit de Cronorme et de Cornet  Spéarés
Dialogue sur les Grand Jeux

Sur wikipedia :
Louis Nicolas Clérambault

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