L’enfant grandissait et se fortifiait, rempli de sagesse

« Soyons des témoins joyeux de la présence du Seigneur, proche de nous dans le monde où il nous envoie. Soyons dans la Joie ! »

Lectures : Sainte Famille : Ge15,1-6 ;21,1-3/He11,8.11-12.17-19/Lc2,22-40

« L’enfant grandissait et se fortifiait, rempli de sagesse » (Lc 2, 22-40)

Bien aimés de Dieu, Il y a quelques jours, nous avons célébré la solennité de la Nativité, la fête de Noël. A la messe de la nuit tout comme à celle du jour, la Parole de Dieu nous a révélé le mystère de l’incarnation. Et ce mystère le voici : le Fils de Dieu est venu un jour et pour toujours dans l’histoire de notre monde. Il n’est pas tombé du ciel comme un fruit, il n’est pas apparu miraculeusement quelque part comme un fantôme. Il est né d’une femme et a vécu dans une famille humaine. En ce premier dimanche après Noël, nous célébrons avec l’Eglise Universelle la fête de cette famille dans laquelle le Fils de Dieu est né, la famille qui l’a accueilli et dans laquelle il a vécu. C’est une famille composée de trois personnes à l’image de la sainte Trinité. Cette famille est un foyer exemplaire et saint : Joseph est saint et son épouse Marie l’est aussi. Mais la source de leur sainteté et de la sainteté de leur famille, c’est leur Enfant : Jésus, le saint des saints. C’est lui qui, par sa présence leur communique la sainteté de Dieu et par-delà, à Syméon, à Anne et tous les hommes de toutes races, peuples et nations. Jésus, Marie et Joseph sont tous les trois unis par une sainteté, qui tire son origine en Dieu qui est lui-même Amour. La famille de Jésus, Marie et Joseph est donc une sainte famille qui nous est donnée en exemple et proposée à toutes nos familles pour bien vivre en aimant comme Dieu et de sa sainteté. Et cela n’est possible que si chacune de nos puisent à cette source de l’amour.

En cette fête dédiée à la sainte famille, l’évangile proposé à notre méditation, nous renvoie quarante jours après la naissance du Sauveur pour le rite de purification de Marie et celui de la présentation de son fils Jésus au Seigneur. Lorsqu’ils eurent achevé tout ce que prescrivait la loi du Seigneur, ils retournèrent en Galilée, dans leur ville de Nazareth. Et là, dans cette famille sainte Jésus grandissait et se fortifiait dans la grâce de Dieu. Mais pendant qu’ils étaient au Temple pour sa présentation, un homme juste et religieux appelé Syméon prend la Parole et bénit Dieu. Il avait en effet reçu de l’Esprit Saint qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ, le Messie du Seigneur. D’où son cantique : Maintenant ô maitre souverain tu peux laisser ton serviteur s’en aller en Paix, car mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples : lumière qui se révèle aux nations et qui donne gloire à ton peuple Israël. Dans la liturgie des heures, nous reprenons chaque soir ce cantique de Syméon et tout ceux qui disent les complies expérimentent avec l’Église universelle les effets de cette prière. Dans cette prière, chers frères et sœurs, l’Esprit Saint nous dévoile le destin ou si vous voulez le plan de vie de l’Enfant Jésus : Premier-né et consacré au Seigneur, Jésus est le salut que Dieu a préparé pour tous les peuples de la terre ; il est la lumière qui vient éclairer toutes les nations. Certes, en tant que Dieu, le Sauveur des hommes n’avait pas besoin de consécration : il était et il demeure éternellement consacré à Dieu son Père. Mais, en tant qu’homme, Jésus devait être consacré au Seigneur afin d’être ainsi le modèle de tous ceux et de toutes celles qui deviendraient un jour ses frères et ses sœurs dans la foi et dans l’Esprit.

 Ainsi, Jésus nous montre aujourd’hui que le salut de Dieu qu’il apporte à tous les peuples de la terre passe aussi par le salut de la famille humaine qui a été abimée par le péché. Grace à lui, nous sommes délivrés de la puissance du mal. Comme Marie et Joseph, chacun de nous doit faire un cheminement pour adhérer d’abord à ce projet de Dieu ; ensuite accueillir dans la foi ce salut qui est pour tous et enfin le laisser grandir dans chacune de nos familles. C’est dans cette perspective qu’il nous faut situer nos familles aujourd’hui ; elles sont le lieu où nous grandissons. Et c’est encore là, qu’en principe, les enfants reçoivent les valeurs de l’amour, de la spiritualité et de la foi. Dans plusieurs familles, cette mission est remplie avec une grande générosité et cela fait plaisir à voir. Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas partout. Ils sont nombreux les couples qui se disloquent, les frères et sœurs qui restent fâchés à vie, même au moment des grandes fêtes comme Noël. Je pense aussi aux familles qui sont affrontées à d’autres problèmes très lourds, la précarité, la maladie, le chômage, les risques d’expulsion.

Cette fête de la sainte famille de Jésus, Marie et Joseph voudrait donc nous inciter à être des apôtres ; des apôtres de la famille humaine afin que nos familles deviennent de véritable communauté d’amour et de partage, des lieux de paix, de joie, de solidarité et même de sainteté. Car c’est là que nous apprenons la compréhension mutuelle, l’écoute de l’autre, le respect, le pardon, le service et la patience. Nous savons tous que dans toute vie familiale, il y a des moments difficiles, des épreuves douloureuses. Dans ce défi à surmonter, nous ne sommes pas seuls, le Christ est là. Et c’est dans toutes ces situations de nos vies familiales qu’il vient apporter sa lumière. Si nous le voulons bien, si nous l’acceptons et l’accueillons dans nos familles, dans nos cœurs en toute confiance, nous pourrons alors bénir le nom de Dieu avec Syméon en disant : nous avons vu le salut de Dieu

Prions donc au cours de cette Eucharistie afin que la Parole du Seigneur nous habite et fasse vivre chacune de nos familles selon la volonté de Dieu. Prions aussi pour les familles qui traversent des moments d’épreuves et que le Seigneur Conduise nos pas sur le chemin qu’il est venu nous montrer par l’exemple de sa famille. Lui est vivant aujourd’hui et pour les siècles des siècles. Amen

Rodrigue Chabi

Orgue :Au grand Orgue, Guy Didier

– Entrée: « Dialogue sur les Grands Jeux » (F. Couperin)
– Offertoire: « Noël avec variations » (C. Balbastre)
– Communion: « Jésus, que ma joie demeure » (J.S Bach)
– Sortie: « Noël Suisse » (L.C. Daquin)

Sur wikipedia :

Claude Balbastre
François Couperin

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