Il est né en chemin !
Fêter Noël dans une société dite « post-chrétienne » n’est pas une mince affaire. Pour attirer l’œil et ne pas troubler la laïcité, une convention s’impose : Noël est une fête enchantée ou mieux encore « magique ». Est magique, en effet, tout récit qui contredit les lois de la raison et exige cependant d’être cru ! Alors la foi chrétienne, déguisée en féerie commerciale, fait un retour remarqué pendant un mois.
Et si la naissance de Jésus-Christ, dans un monde désenchanté, était le contraire d’un événement magique? À Noël, en effet, naît Celui devant qui les mages se prosterneront à l’Épiphanie. Ainsi, la venue du Christ détrône les magiciens et déjoue toute tentative d’enchantement comme de désenchantement. « En la personne du Fils, le Père donne tout et dit tout » – confesse saint Bernard.
Et encore une petite chose.
Saint Grégoire le Grand dans son homélie de Noël fait observer que l’Enfant-Jésus est né en chemin: « Il ne nait pas dans la maison de ses parents – remarque-t-il, mais en chemin ». En réalité, lors de la naissance de Jésus, Marie et Joseph sont en voyage. Ce même Enfant – « né en chemin » – étant un homme adulte dira: « Il faut que je marche aujourd’hui, demain, et le jour suivant » (Lc 13, 33).
Chers frères et sœurs, chers amis, au nom de toute l’équipe pastorale, je vous souhaite de devenir toujours davantage des hommes et des femmes de Noël, c’est-à-dire des personnes qui acceptent de naître et de renaître; de grandir et de marcher!
Je vous souhaite également l’enthousiasme des bergers qui pour aller à Bethléem « se mettent en route en hâte » (Lc 2, 16), ainsi que la liberté des Rois Mages qui – lorsque c’est nécessaire – modifient leur itinéraire et changent de route « regagnant leur pays par un autre chemin » (Mt 2, 12).
Père Stanislas,
curé