6ème dimanche de Pâques : Aimez vous les uns les autres

Lecture du jour :

Chers Frères et Sœurs

Les textes bibliques de ce jour nous présentent de magnifiques textes qui nous parlent de l’amour de Dieu et du prochain. C’est un commandement que nous trouvons tout au long de la Bible, surtout dans le Nouveau Testament. “Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour.” Cet amour nous vient du Père. Pour nous atteindre, il passe par le cœur de Jésus. Et il ne demande qu’à passer par le nôtre pour se communiquer à tous ceux et celles qui nous entourent. Jésus nous communique cet amour qui est en Dieu pour le rayonner autour de nous. Grâce à lui et avec lui, nous pouvons travailler à la construction d’un monde plus juste et plus fraternel. En y regardant de près, nous voyons bien que ce n’est pas gagné. Nous vivons dans un monde qui souffre de la violence, de l’égoïsme, de l’indifférence, de la misère et des injustices de toutes sortes. En ce jour, le Christ nous invite à mettre plus d’amour et plus de fraternité autour de nous. Cela doit commencer à l’intérieur de nos familles et dans toutes nos relations. Des familles, des voisins qui n’arrivent pas à s’entendre, cela n’est pas acceptable. C’est un contre témoignage. Il est absolument essentiel de ne jamais oublier cette parole du Seigneur : “Demeurez dans mon amour.”

Demeurer, cela veut dire : “Installez-vous et restez-y.” Dans la première lecture, nous voyons que Pierre n’avait pas compris. Pour les juifs convertis au Christ, tout soldat romain était un ennemi national. Tout étranger était exclu de la plénitude de l’Alliance. Il était interdit à tout juif pieux de fréquenter la maison des païens. Les premiers chrétiens partageaient cette façon de voir. L’expansion de l’Évangile devait se traduire dans un premier temps par le rassemblement des douze tribus d’Israël.  Mais l’Esprit Saint fait voler en éclat cette barrière. Pierre doit intégrer dans la communauté des croyants un païen converti. L’Évangile de Jésus Christ est pour tous, même pour ceux qui sont très loin. Cet appel nous rejoint quand avons tendance à juger ceux qui ne sont pas de notre bord. Il y a des paroles méprisantes et blessantes qui sont un obstacle à l’annonce de l’Évangile. Nous oublions que ces personnes ont la première place dans le cœur de Dieu. Elles sont son bien le plus précieux. En les rejetant, c’est contre Dieu que nous péchons. La lettre de saint Jean (2ème lecture) insiste fortement sur le grand commandement de l’amour : “Mes bien-aimés, aimons-nous les uns les autres puisque l’amour vient de Dieu”. L’amour du frère s’enracine dans l’amour dont Dieu nous aime. Il faut le dire et le redire : Dieu nous a aimés, il a aimé le monde pour que nous vivions de la vie divine. Il s’est offert en sacrifice pour le pardon des péchés. Il attend de nous une réponse qui soit à la mesure de son amour pour nous.

En venant à l’Eucharistie, nous accueillons cet amour qui vient de Dieu. En Jésus, il se donne à nous pour que nous vivions. Il ne cesse jamais de faire le premier pas vers nous. Nous n’aurons jamais fini de contempler ces merveilles dans l’histoire de notre monde et dans notre vie. Dieu nous a créés à son image et à sa ressemblance. Nous ne pourrons accéder à cette image et à cette ressemblance qu’en aimant comme il aime. Ce sont les paroles de Jésus lui-même : “Aimez-vous les uns les autres COMME je vous ai aimés”(Autant que je vous ai aimés).L’amour que nous devons avoir les uns pour les autres nous vient du Père par Jésus. Ce qui est premier, c’est cette affirmation : Dieu est amour. Cet amour, ce n’est pas une simple qualité de Dieu. C’est tout son être qui est amour. Quant à nous, nous ne sommes pas l’amour, mais nous avons en nous celui qui est l’Amour. C’est pour cette raison que saint Jean écrit : “celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu et Dieu demeure en lui.” On ne peut pas vivre sans cet amour qui est en Dieu Père, Fils et Esprit Saint. Et cet amour qui vient de Dieu, nous ne pouvons le vivre qu’en passant par les autres. Il nous appartient d’en tirer toutes les conséquences dans nos familles, nos villages, nos quartiers. Quand un chrétien se propose pour un service, quand il va visiter une personne malade ou un prisonnier, c’est toujours au nom de cet amour qui est en Dieu. Il en est de même quand nous partageons avec les plus pauvres, ceux qui ont tout perdu. C’est toujours une réponse à Jésus qui nous commande de nous aimer les uns les autres. Aimer nous fait ressembler à Dieu. « Prier pour les autres est la première façon de les aimer et cela nous pousse à une proximité concrète » (Pape François).Alors oui, prions ensemble les uns pour les autres. Que le Seigneur nous rassemble tous dans la paix de son amour.

Sources : revues liturgiques –Lectures bibliques d’un vieux prêtre de Montpellier (anonyme) –Guide Emmaüs des dimanches et fêtes (JP. Bagot) –Ta Parole est ma joie (Joseph Proux)

C. Hermanowicz

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