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Le mois de Marie

Le mois de Marie

La dédicace d’un mois à une dévotion particulière est une forme de piété populaire relativement récente dont on ne trouve guère l’usage général avant le XVIIIe siècle. Eh bien, le mois de mai, appelé le mois de Marie, est le plus ancien et le plus connu des mois consacrés à une dévotion particulière, officiellement depuis 1724.

C’est un mois durant lequel, de façon privilégiée, nous pouvons installer notre demeure dans le Cœur de Marie, comme lorsque nous pénétrons dans l’un de ses sanctuaires dont la France est si riche, soudain enveloppés de silence, de paix, de pénombre et de fraîcheur, laissant à l’extérieur tout le poids du jour et des ans, tous les soucis implacables et les remords sans retour. Marie est Celle qui nous accueille et qui nous serre dans ses bras et dans les plis de son manteau de miséricorde car Elle ne veut perdre aucun de ces petits qui sont ceux de son Fils et qui donc, sont aussi les siens.

Paul Claudel (1868-1955), converti par la Sainte Vierge à Notre-Dame de Paris le 25 décembre 1886, écrivit un poème où il chante la douceur et la légèreté du mois de Marie : 

« La double rose incertaine
Qui s’effeuille sur la cire,
La flamme comme une haleine
Qui regarde et respire,
C’est mon âme tout entière
Pénitente et attendrie,
Qui surveille vos paupières !
Acceptez cela, Marie !
Et voici que sous le rocher,
Sous le poids de l’homme qui pèche,
Une source a recommencé
Comme une gorgée d’eau fraîche !»

(Visages radieux. Le mois de Marie, 1935).

Rappelons enfin que depuis le 10 février 1638 la France est officiellement consacrée à la Sainte Vierge suite au vœu prononcé par le roi Louis XIII. Profitons donc de ce mois qui lui est dédié pour remercier la Mère du Sauveur de sa puissante protection.

Père Stanislas

Trois fêtes voulues par Jésus lui-même !

Crédit photo : Oswaldo Gerolin Filho Padre Oswaldo | Pixabay

Trois fêtes voulues par Jésus lui-même !

 

La toute première est d’origine belge. On doit son institution à sainte Julienne de Cornillon (1192-1258) qui vivait au XIII siècle dans le couvent des sœurs Augustines, près de Liège. C’est elle qui – à la suite d’une vision – est à l’origine de l’institution de la fête en l’honneur du Saint-Sacrement. Au début, Julienne se heurtait à des cruelles incompréhensions. On la traitait de fausse visionnaire. Elle a été même, à deux reprises, chassée du couvent. Mais « ce que femme veut, Dieu le veut ». La Providence Divine a voulu que son confesseur devient évêque, ensuite cardinal, et enfin Pape – Urbain IV. C’est bien lui, six ans après la mort de Julienne qui institua dans l’Eglise universelle la fête du Corpus Domini (du Saint Sacrement).

La seconde fête est celle du Sacré-Cœur. Elle est d’origine française. Nous sommes alors au XVII siècle avec sainte Marguerite-Marie Alacoque. Lors d’une apparition, Jésus lui dit : « Je te demande que le premier vendredi après l’octave du Saint Sacrement soit dédié à une fête particulière pour honorer mon cœur». Les événements pour l’institution de cette fête se sont déroulés d’une manière semblable que ceux pour la fête du Saint Sacrement: d’un côté -l’incompréhension et l’opposition des religieuses du même couvent; de l’autre – l’appui par le confesseur jésuite de Marguerite-Marie, lui aussi plus tard canonisé, saint Claude de Colombière. Grace à son discernement et ses connaissances, la fête du Sacré-Cœur est célébrée d’abord dans les différents diocèses de France, et à partir de 1856, dans toute l’Eglise.

La troisième fête voulue par Jésus lui-même est celle que nous célébrons en ce dimanche: fête de la divine Miséricorde. Elle n’est célébrée dans l’Église universelle que depuis 23 ans. Ici encore, l’inspiration pour l’établissement de cette fête, a été le désir explicite de Jésus transmis à une religieuse polonaise, sœur Faustine Kowalska. Dans son « Petit Journal », sœur Faustine transmet les paroles suivantes de Jésus: « Dis à tous, ma fille, que la fête de la Miséricorde a jailli de mes entrailles pour la consolation du monde entier. Je désire qu’elle soit fêtée solennellement le premier dimanche après Pâques. Le genre humain ne trouvera pas la paix tant qu’il ne se tournera pas vers la source de ma Miséricorde. Je désire que cette fête soit le recours et le refuge pour toutes les âmes, et surtout pour les pauvres pécheurs » (Petit Journal, § 699, § 1517). La sœur Faustine en connaitra beaucoup d’obstacles. Elle sera même traitée par sa supérieure d’une vaurienne. Mais, comme dans les deux premiers cas, sœur Faustine trouvera un appui et un réconfort en son confesseur bienheureux Michel Sopoćko. En effet, les saints vont toujours par binôme. Ils se reconnaissent et s’entraident mutuellement. Les trois fêtes s’inscrivent dans la redécouverte d’un Dieu très proche des hommes ; d’un Dieu plein d’amour et de miséricorde. Elles se suivent avec une continuité surprenante, elles s’enrichissent et se complètent mutuellement. Elles ont pour la finalité non pas de nous faire croire en Dieu, mais de nous faire croire Dieu c’est-à-dire Lui faire confiance : « Jésus, j’ai confiance en Toi ».

Père Stanislas