Homélie du 2 juillet 2023 – Père Marcelin
Dans l’Evangile de ce dimanche, Jésus nous surprend à travers une déclaration bien déconcertante : « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ». Cela suppose-t-il que l’affection familiale entre en conflit avec la fidélité que nous devons à Dieu ? Le christ serait-il égoïste pour nous mener à lui au détriment de nos parents ? Ces propos de Jésus nous renvoient à cet appel lancé par Dieu lui-même dans le livre du Deutéronome : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur… » (Dt6,4).
Il est question ici d’une option préférentielle, Jésus ne dit pas que celui qui aime ses parents n’est pas digne de Lui, mais plutôt celui qui les aime plus que Lui n’est pas digne de Lui. Préférer Jésus ne veut donc pas dire que nous ne devons pas aimer nos proches. L’amour de Dieu va de pair avec l’amour du prochain. « Si quelqu’un dit j’aime Dieu et qu’il déteste son frère, celui-là est un menteur » (1Jn4, 20). Ce que Jésus attend de nous, c’est que nous lui donnions la première place, car quand Il a la priorité dans notre vie, Il devient notre modèle. Être disciples de Jésus c’est Le choisir sans hésitation pour maître et pour ami. C’est répondre à un appel puissant et exigeant : « Celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi. » C’est-à-dire que celui qui n’embrasse pas les sacrifices que Jésus lui demande et qui ne l’imite pas, ne peut être son disciple. Jésus ne demande pas de prendre une croix quelconque, mais il veut que chacun prenne sa croix personnelle, la croix que Dieu lui a préparée. Il ne veut pas que chacun fasse des sacrifices qu’il jugera bon, mais ceux que Dieu lui demande, ceux qu’Il lui impose à travers des événements, tels que s’occuper de ses parents, ses frères et sœurs, ses enfants, ses amis et même des inconnus qu’Il met sur son chemin. Ne fermons donc pas notre cœur à toutes les misères autour de nous, osons des gestes de solidarité ; restons ainsi ouvert à l’appel de l’évangile de ce dimanche, qui nous invite aussi à l’accueil.
Père Marcelin