« A nous de travailler comme de bons serviteurs, de bons fils et filles de Dieu pour produire du fruit »
Avons-nous encore bien en mémoire la prière d’ouverture que nous venons de présenter au Seigneur : Dans ton amour inépuisable, Père, tu combles ceux qui t’implorent, bien au-delà de leurs mérites et de leurs désirs ; répands sur nous ta miséricorde en donnant plus que nous n’osons demander et en délivrant notre conscience de ce qui l’inquiète, en nous établissant dans la confiance. (cf sœur Faustine, particulièrement priée par les Pères Pallottins dont c’est la fête demain le 5 octobre : Jésus, j’ai confiance en Toi)
Revenons à cette parabole du texte d’évangile de ce jour, tout est en place pour la Vie. C’est l’histoire d’un maître. Il plante une vigne. Il creuse un pressoir. Il bâtit une tour de garde. Et pour protéger l’ensemble, il place une clôture. Et puis il confie ce domaine à des vignerons et à charge pour eux que la vigne produise le plus de fruits possible dont chacun aurait sa part., où chacun aurait à recevoir et à rendre,à partager le produit de la vigne. Mais les vignerons sans scrupule accaparent la vigne à leur profit, ils prennent et détournent les fruits de la vigne, se transformant en meurtriers…au lieu de recevoir et de rendre à celui qui a donné plus qu’ils n’ont reçu : des fruits en abondance.
Ne pouvons-nous pas entendre dans cette Parole de Dieu, pour nous aujourd’hui, deux invitations qui nous sont faites ?
– La première : comment ne pas décevoir ce Dieu qui nous aime ! : « Aimer, c’est faire naître une personne », non pas, certes, en nous conduisant comme des meurtriers par la parole, par le mépris, par la moquerie, ou encore en mettant l’autre hors circuit ou en lui jetant la pierre, mais plus encore en ne répondant pas à ce plus grand désir de Dieu que nous devenions des personnes, : en n’abandonnant pas cette belle aventure humaine d’être des hommes et des femmes, capables d’aimer en vérité, qui prennent leur vie en main, qui assument leurs responsabilités, en ne baissant pas les bras devant cette belle tâche que Dieu qui nous aime nous confie et qu’est la construction de notre bonheur et du bonheur des autres. Dieu, Lui, espère toujours en nous et en notre bonheur. Il croit toujours en nous, ce qui parfois bien difficile pour nous-mêmes dans notre regard sur nous -mêmes et sur les autres. Quand nous disons : je ne suis pas capable ou tu n’es pas capable, n’est-ce pas le signe de notre doute en l’amour de Dieu pour nous !!!
En effet, ce qui nous touche, touche Dieu. Ce qui nous fait grandir, le réjouit. Ce qui nous blesse, le blesse. Ce qui le déçoit, ce n’est pas qu’il nous arrive de l’oublier, c’est que nous ne réalisions pas notre véritable destinée, ne nous ne réalisions pas pas ce que nous sommes, qui nous sommes, c’est-à-dire des enfants bien aimés de Dieu et des frères et sœurs de tous les hommes en son Fils bien aimé.
– La seconde question : que nous pose l’Evangile ce ce jour, c’est l’attitude des vignerons que nous imitons bien souvent, ils ne sont pas les propriétaires de la vigne; ils pensent qu’en supprimant le Fils, ils deviendront l’héritier. Comment ne pas nous approprier ce qui nous est confié en ne nous comportant pas comme des propriétaires de ce monde, mais comme des gestionnaires de notre « Maison commune », pour reprendre une expression du pape François . La parole de la Bible : « Remplissez la terre et dominez-la » ne nous invite pas à penser que nous n’avons de compte à rendre à personne et que nous pouvons agir comme bon nous semble.
La finalité, le but de ce monde ne nous appartient pas. Dieu nous donne ce monde, mais afin qu’il soit une terre habitable pour les humains qui sont ses enfants . La terre est à tous, ce qui nous empêche de nous croire les propriétaires privilégiés, puisque c’est le bien de tous qui est en jeu. Alors à qui rendre compte, à qui rendre le produit de notre récolte ? Déjà aux habitants de notre planète, en particulier à ceux qui sont les moins favorisés. Mais aussi aux générations futures qui auront le droit de juger nos comportements insensés en étant appeler à vivre non une écologie idéologique, mais l’écologie véritable : celle de Laudato Si que nous propose le pape François où l’homme est véritablement au cœur dans le respect de la nature. Nous aurons aussi à rendre compte à Dieu de notre gestion : « J’avais faim et vous ne m’avez pas donné à manger… », nous connaissons tous la suite.
Je termine en nous rappelant la fin de cette parabole qui est loin d’être démoralisante . Dieu n’est pas ce maître cruel qui fait périr. Dieu reprend le rejeté, il le réhabilite, il le restaure, il le sauve, il l’appelle à la conversion.
A la méchanceté humaine, succédera , grâce à la miséricorde de Dieu, une nouvelle étape, celle du peuple nouveau produisant des fruits qui plaisent au Maître de la vigne , les pierres vouées à la mort, Dieu les transforme en pierres de vie: la pierre rejetée par les bâtisseurs est devenue, en Jésus -Christ ressuscité, la pierre d’angle. Dieu restaure toujours. Dieu fait cela, dit Jésus et « c’est merveille à nos yeux ».
A nous d’accueillir cet amour infini qui veut se donner à nous, ce Dieu de miséricorde, comme le fit Soeur Faustine et dont témoigne nos Pères Pallottins en ce samedi de veillée de la miséricorde divine, pour devenir capable de ce même amour infini, du Dieu de miséricorde, qui nous est donné.
Héritiers de Dieu, co-héritiers du Christ, Lui la pierre d’angle ; à nous de travailler comme de bons serviteurs, de bons fils et filles de Dieu pour produire du fruit : un fruit qui sera le bonheur des hommes et donc le bonheur de Dieu.
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