Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche

« La venue du Seigneur dans notre monde : La Nativité n’exige aucun autre préalable que l’amour totalement gratuit de Dieu pour notre humanité. »

Lectures : Deuxième dimanche temps de l’Avent

En ces jours-là, paraît Jean Baptiste : «  Convertissez-vous car le royaume des Cieux est tout proche ». Souvent ,nous disons : je ne peux pas changer, je n’y peux rien, c’est mon caractère, je suis comme ça et puis, cela ne sert à rien de me confesser puisque je dis toujours les mêmes choses…nous n’allons quand même pas tuer quelqu’un pour avoir quelque chose de nouveau à dire !!

Cette invitation de Jean Baptiste proclamée aux foules sur les bords du Jourdain, nous est faite encore, à nous, avec force aujourd’hui . Oui, attendre la venue du Seigneur suppose toujours un double mouvement : celui du Seigneur qui vient et celui du baptisé qui se prépare à la venue de son Seigneur. Demandons au Seigneur d’accorder à ceux qu’Il appelle d’être au fond du cœur, vraiment libres pour l’aimer.

Par le péché, nous avons quitté Dieu, par la conversion, nous revenons vers Lui. Mais c’est Dieu qui a toujours l’initiative. La conversion du pécheur est déjà une action du Seigneur. Comme le rappelle saint Paul, c’est à cause de sa miséricorde et non à cause de nos mérites, que Dieu nous appelle à sa gloire.    Sa venue dans notre monde :La Nativité n’exige aucun autre préalable que l’amour totalement gratuit de Dieu pour notre humanité : Dieu se fait proche, Dieu sur nos chemins, proche est ton règne dont les valeurs sont celles des béatitudes ; royaume non de puissance et de domination mais appelé à se révéler dans l’humilité et le service.

Oui, pour rencontrer le Sauveur, il faut de notre part une démarche libre et personnelle : « il nous faut préparer le chemin du Seigneur ». Sans conversion, la rencontre, avec le Christ qui vient, est impossible. Chacun de nous le sait bien. Il ne suffit pas d’un rite extérieur comme le baptême dans les eaux du Jourdain, il faut le ferme désir d’un réel changement de vie. Il s’agit véritablement d’une décision de transformer notre genre de vie et notre regard sur les autres. Il ne s’agit pas de faire semblant : avec Dieu nous ne pouvons pas tricher. Il nous faut abandonner notre suffisance. Il s’agit de nous mettre en état d’accueillir le royaume des Cieux, de collaborer à l’œuvre de justice et de paix, de ce Roi de justice et de paix qui jugera les petits avec justice et se prononcera avec droiture en faveur des humbles du pays. . Un peuple où l’on bafouerait le droit des pauvres, des malheureux sans recours, des faibles et des petits, serait indigne de se considérer comme peuple de Dieu, peuple de l’Alliance, de se dire fils d’Abraham, car c’est la justice de Dieu qui s’en trouverait bafouée. Et comme nous pouvons rendre grâce lorsqu’une communauté comme la nôtre s’efforce de vivre avec les pauvres une véritable solidarité. Epicerie solidaire, Maraudes ,amitiés Villette, Hiver solidaire.Café du jeudi…

Dernier point, Jean baptiste nous invite encore à être, comme lui, pour les autres des Précurseurs. Il a commencé par vivre sa propre conversion, « produisant des fruits dignes de conversion ». Il n’y a pas d’évangélisation sans conversion. Avant de parler, il pose des actes, un style de vie. Sommes nous convaincus que le premier service à rendre à nos frères et sœurs est d’être pour eux des signes annonciateurs du Sauveur ; témoins de la Bonne Nouvelle ? Témoins de l’Evangile, non pas considéré d’abord comme un code de morale, ni un enseignement à suivre, mais comme la Bonne Nouvelle, qui est le Verbe de vie, la Parole de vie, Celui qui est la Parole de vie pour nous communiquer ce qu’est la vie, à quoi rime notre vie, pour convertir notre vie, transformer notre vie. Celui qui nous donne la vie. L’Evangile est Bonne Nouvelle quand elle donne, quand elle redonne la joie d’exister : quand à chacun est redit : il est bon que tu existes.

Celui qui est la Bonne Nouvelle , la Parole de Vie, désire s’incarner en nous, se faire chair en nous, naître en nous ; et personne à notre place ne peut en témoigner, ce n’est pas que nous sommes irremplaçables ou indispensables ; bien sûr que non. Mais le témoin de l’évangile ne partage pas des choses sur l’Evangile ; il partage l’impression qui est la sienne, en quoi, il est concerné par Celui qui est la Parole de Vie, ce que nos mains ont touché, nos yeux ont vu du Verbe de Vie, nous vous l’annonçons. C’est que la Parole de vie que nous recevons, nous en sommes les témoins « insubstituables ».  Là où nous sommes, dans notre réseau de relations, personne d’autre ne peut exprimer la vie telle qu’elle nous parle, telle qu’elle s’est incarnée en nous ; Si nous ne sommes pas l’expression de la vie telle qu’elle nous parle personne à notre place ne pourra entendre la parole de la vie telle qu’elle nous parle. C’est seulement si cette Parole est significative pour nous,  si elle s’est vraiment incarnée en nous que nous pouvons en être les témoins humblement, joyeusement, librement, singulièrement, modestement. Témoins insubstituables de la Vie en tant qu’elle nous parle, nous sommes invités à laisser la Parole de Vie, l’Evangile, la Bonne Nouvelle nous habiter, nous saisir totalement.

En ce temps de l’avent, puissions-nous nous aider à grandir ensemble dans une plus grande fidélité à l’Évangile, force de renouveau, de vie afin de mieux répondre à l’appel de Celui qui vient en le laissant véritablement transformer, convertir notre vie  pour en témoigner.

Père Francis Corbière

Evangile et Homélie

Orgue :Au grand Orgue, Guy Didier

Sonate N° VI de Mendelssohn
– Entrée : mouvement I « Prélude »
– Offertoire: Mouvement II
– Communion: Mouvement IV « Fugue »
– Sortie: Mouvement III
Sur wikipedia :

Les autres homélies du Père Francis Corbière

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