Homélie Père Francis Corbière-06/03/2016

Lectures : Jo5.9a.10-12/Co5,17-21/Lc15,1-3.11-32

4ième dimanche de Carême

Le Père miséricordieux

Ce dimanche nous est proposée cette merveilleuse parabole du «Père miséricordieux » par laquelle Jésus nous révèle, comme nous le rappelle notre pape François dans le Visage de la Miséricorde, « la nature de Dieu comme celle d’un Père qui ne s’avoue jamais vaincu jusqu’à ce qu’il ait absous le péché et vaincu le refus, par la compassion et la miséricorde. Un Dieu rempli de joie, surtout quand il pardonne ». Ce père de la parabole des deux enfants perdus est sans doute la plus belle image de Dieu que Jésus nous a révélée. Or curieusement nous avons eu et beaucoup ont encore la vision d’un Dieu comme un juge sévère ne laissant passer aucune dérogation à la loi. Ce dieu qui fait peur, qui pèse les actes de chacun et condamne n’est pas le Dieu de Jésus Christ.

Dieu est véritablement ce Père de la parabole qui n’a pas d’autre désir que le bien des enfants que nous sommes, laissant à chacun bien sûr sa liberté, mais dont le cœur est toujours ouvert pour accueillir celui qui se tourne vers lui. L’amour se donne et se reçoit. L’amour dont Dieu est la source ne calcule pas. Le don que Dieu nous fait de lui-même est totalement gratuit. Apercevant son fils, c’est Lui le Père qui est viscéralement touché aux entrailles, c’est lui qui court au devant de son fils cadet, c’est lui qui le prend dans ses bras, c’est Lui qui le couvre de baisers. Il ne l’accuse pas. Ce qu’il a fait lui importe peu puisque son enfant est là devant lui, vivant. Et le fils a à peine le temps de dire son péché qu’il est réintégré pleinement dans sa dignité de fils bien-aimé… Et non seulement Le Père sort, court pour accueillir son fils revenu mais il sort, aussi, pour rencontrer l’ainé, pour le supplier d’entrer ; il sort et le prie d’entrer dans sa joie : Toi, mon enfant, lui dit-il avec toute sa tendresse de Père.

C’est bien l’attitude du Père qui nous fait prendre conscience à la fois de son infinie tendresse et de nos manquements. Ce n’est pas devant la loi que nous prenons conscience de notre péché, mais devant l’amour gratuit de Dieu. Oui, que le Père de miséricorde pardonne en nous l’enfant prodigue, que nous sommes, qui réclame sa part d’héritage comme si elle était un dû et gaspille cette vie reçue de Dieu mais qu’il pardonne aussi ce fils ainé, que nous sommes parfois, respectueux de la loi, mais manquant d’amour trop souvent. Qu’il ouvre notre cœur au véritable amour qui considère tout y compris la fidélité à la loi qui peut être la nôtre, comme un don offert à tous nos frères et sœurs, sans exclusivité aucune.

Sur ce chemin vers Pâques, entrons dans la joie du Père de voir ses enfants s’ aimer vraiment comme frères et sœurs. Laissons-nous aimer sans retour par ce Père. Au nom du Christ, comme nous le rappelle Paul dans la seconde lecture, laissons-nous réconcilier avec Dieu. Et si nous le pouvons et le souhaitons, venons nombreux lors de la prochaine « Journée du Pardon » proclamant ainsi l’amour gratuit de Dieu et notre reconnaissance éblouie devant son infinie tendresse.

 

Père Francis Corbière

 

Chant final :
Orgue :Au grand Orgue, Guy DIDIER

– Entrée : 5ième Sonate, 5ième mouvement : Choral (A.Guilmant)
– Offertoire: Prélude de « Prélude, fugue et variation » (César Franck)
– Communion: Largo du Concerto en Ré mineur (Vivaldi)
– Sortie: Fugue de « Prélude, fugue et variation » (César Franck)

Sur wikipedia :

Alexandre Guilmant
César Franck
Antonio Vivaldi

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