Carême – un temps pour se relire !

Carême – un temps pour se relire !

Parmi les problèmes qui tourmentent l’homme contemporain, il y a l’épineuse question du temps. « Je n’ai pas le temps » : voici un refrain que tout le monde répète et qui révèle un malaise, parfois une véritable pathologie, dans notre manière de vivre la relation au temps. Certes, cette question se pose autrement dans les cultures fondées sur la technique et l’efficacité, et autrement dans celles fondées sur la sagesse et la relation, mais elle se pose partout.

Au début du Carême, il est bon de réfléchir sur cette question pour mieux comprendre la spécificité chrétienne de temps qui touche toutes les dimensions de notre vie.

Eh bien, remarquez que le temps est marqué aujourd’hui non seulement par l’accélération mais aussi par la fragmentation. Or, la fragmentation du temps aboutit à l’éclatement de l’homme. Il devient prisonnier d’un système fondé sur la production et l’efficacité, alors que par sa nature le temps est essentiellement « événement de relation » ; « un lieu de rencontre avec Dieu, avec l’autre, avec soi-même ». Je ne suis pas que la somme de mes activités. Mon être profond a besoin de temps libre, gratuit, « perdu » pour accéder à la surface de ma conscience. Autrement dit, l’accès à la vie intérieure passe nécessairement par une maîtrise de son temps qui permet de se rendre présent à soi-même.

Voilà pourquoi, nous avons, plus que jamais, à entreprendre le travail de l’unification intérieure. Nous avons à unifier notre existence entre le passé, le présent et l’avenir. Découvrir que notre vie n’est pas une succession d’événements sans liens entre eux, mais qu’elle a une trame, une ligne, une direction, une vocation…Mais pour cela, il faut apprendre à demeurer dans le temps, à penser sa vie et à lire sa vie pour y lire Dieu.

Autrement dit, le Carême est un temps propice pour pratiquer un bénéfique jeûne médiatique (télé, internent, téléphone), afin de consacrer davantage de temps à la prière, à la lecture et à la réflexion. « Un temps propice pour éteindre la télévision et ouvrir la Bible » – écrit le pape François.

Père Stanislas