“Ne laissons pas la Sagesse être étouffée par les attaches, les obstacles qui nous empêchent d’avancer sur le chemin de la sainteté”
Lectures : 28ième dimanche temps ordinaire : Sg7n7-11/He4,12-13/Mc10,17-30
« Vends ce que tu as et suis-moi » (Mc 10, 17-27)
Bien souvent, nous sommes attirés par la sagesse, nous hésitons devant une multitude de propositions venant de ceux qui prétendent être de bons guides. Or dans la 1ère lecture, on nous parle de sagesse à demander, à prier. Elle n’est pas le fruit d’acrobaties extraordinaires à réaliser pour devenir un sage, mais elle est un don de Dieu. Pour nous chrétiens, le Christ est l’incarnation de la Sagesse de Dieu. Le critère définitif de la véritable sagesse. Pour celui qui met sa foi dans le Christ, il ne peut y avoir d’autre Sagesse désormais que la parole de Jésus.
Or c’est précisément ce qui arrive à cet homme riche de l’Evangile, il accourt vers Jésus, il est en quête de sagesse, il l’interpelle : Bon Maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ?
Jésus commence à le renvoyer à Dieu, le Père, qui seul est bon. L’amour, la bonté, la miséricorde de Dieu sont l’unique porte de la vie éternelle. L’important n’est pas de me demander : qu’est-ce qui est interdit ou permis mais qu’est-ce que l’amour me demande ?
Puis, dans sa première réponse, Jésus se situe au niveau du bon sens religieux de son temps. Il rappelle les commandements prescrits par la loi. Or tous ces commandements, cet homme les applique de son mieux. Il a écouté et appliqué fidèlement la loi depuis sa jeunesse : Maître, tout cela, je l’ai observé depuis ma jeunesse. Donc, s’il vient trouver Jésus, c’est qu’au fond de lui, son désir fait appel à autre chose puisqu’il ne se trouve pas comblé par l’observance à laquelle il a été fidèle.
Alors Jésus va plus loin en portant à cet homme une attention nouvelle. A son désir que la loi ne satisfait pas pleinement, Jésus propose à cet homme ce qui, aux yeux de tous, ne peut paraître que folie; Jésus veut lui faire découvrir, à cet homme pourtant profondément religieux, qu’il lui manque quelque chose, mais elle est l’essentiel de la foi chrétienne : oser parier sa vie et son avenir sur l’amour de Jésus, oser prendre le risque de vendre tout ce qu’il a, non par mépris des biens de ce monde, mais pour suivre Jésus : Une seule chose te manque, va, vends tout ce que tu as, donne le aux pauvres, alors tu auras un trésor au ciel, puis viens et suis-moi .
Très souvent nous n’entendons ces phrases qu’à travers les conséquences qu’elles auraient dans nos vies : tout abandonner, tout perdre, tout vendre, tout donner. L’important n’est pas là, il est dans la seconde partie de la phrase : puis viens et suis-moi. Suivre Jésus, c’est suivre la Parole de Dieu, c’est le préférer, Lui, la Sagesse de Dieu à tout autre chose qui n’est pas Dieu. Seul cet amour justifie la perte de tout le reste. Nous n’avons pas à nous poser la question pour savoir ce qui nous manque pour être parfaits…mais ce qu’il nous faut perdre pour être disponibles à l’Esprit Saint. Mais c’est bien notre trop grand attachement aux biens matériels, mais aussi à nos richesses de la santé du corps, aux richesses affectives, de relations, de projets, de savoir, intellectuelles, richesses de la communication, de l’information, qui bouche l’horizon, qui empêche de tenter cette aventure de la foi et d’expérimenter la vraie Sagesse de Dieu : Jésus. Suivre Jésus suppose un risque-tout. Et c’est bien là ce qui nous est demandé. Oseras-tu me faire confiance pour expérimenter le conseil que je te donne ? Tu ne pourras en expérimenter la valeur qu’ensuite, c’est vrai. Aujourd’hui es-tu capable d’en expérimenter la valeur quand je te dis que tu seras comblé ? N’hésitons pas à nous détacher afin de découvrir l’infinie richesse que nous offre notre relation fraternelle avec Jésus et filiale avec notre Père à tous.
Jésus, la vraie Sagesse propose un acte de foi, de confiance en sa parole qui demande et qui promet. Or il nous est dit que l’homme s’en retourna chez lui : tout triste ; il ne peut plus connaître la joie qui vient du désir de vivre. Il est passé à côté. Jésus ne peut forcer personne à aimer ou à le suive ; c’est la liberté de notre choix.
Ce texte nous est donné pour que nous nous laissions percuter par la Parole de Dieu qui veut rejoindre en nous notre vrai, véritable désir. Jésus, Lui, la Parole de Dieu, veut nous provoquer à la vraie foi, nous faire entrer dans la voie de la véritable sagesse, Lui la Sagesse de Dieu. Puissions-nous ne pas laisser cette Sagesse être étouffée par les attaches, les obstacles qui nous empêchent d’avancer sur le chemin de la sainteté. Nous ne réalisons pas toujours où se trouve le véritable obstacle pour que notre vie soit davantage ouverte à l’évangile et il nous faut demander la lumière l’Esprit Saint afin qu’il nous aide à découvrir où se situe le lien qui nous entrave et nous empêche d’être libres dans le don de nous-mêmes. C’est là que le soutien d’un frère ou d’une sœur peut être précieux., dans un accompagnement personnel mais aussi dans notre paroisse de saint Jacques saint Christophe.
Alors dans cette eucharistie, laissons-nous regarder par le Christ qui pose son regard d’amour sur chacun et chacune de nous. Découvrons à sa lumière ce qu’il nous faut quitter pour être libres de le suivre et rendons-Lui grâce pour ce cadeau qu’il ne cesse de nous faire.
Homélie Francis Corbière

Orgue :Au grand Orgue, Guy Didier
Œuvres de Frantz Liszt
– Entrée : “Introïtus”
– Offertoire: “Andante Religioso”
– Communion: “Evocation à la chapelle Sixtine” (extrait)
– Sortie: Final “Evocation à la chapelle Sixtine” (extrait)
A lire également : Les autres homélies du Père Francis Corbière
A lire également la feuille paroissiale
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