Avant de reprendre notre réflexion sur le baptême, arrêtons-nous sur une notion qui semble bien mal comprise en régime chrétien: celle de la liberté.
Hans KÜNG, dans son livre « L’Eglise » répond à cette question : « Qui donc est libre ? » dans l’Eglise primitive
Est libre celui qui est libre à l’égard du péché, qui ne veut pas vivre de soi, par soi et pour soi, mais de Dieu et, de cette manière justement, pour ses frères humains.
Dieu lui-même doit rendre libre l’homme non libre, et incapable de liberté, le libérer pour la liberté.
En Jésus-Christ, le nouvel homme libre, Dieu a promis, ouvert et donné à tous les hommes accès à la liberté nouvelle et véritable.
A l’homme pécheur qui pense trouver sa liberté, parce qu’il peut disposer de soi de façon autonome, il est dit qu’il n’acquiert la liberté qu’en laissant quelqu’un disposer de lui, Dieu qui l’adopte comme son enfant.
Après comme avant, l’homme peut pécher ; mais il n’y est plus contraint. Le péché n’a plus de force contraignante sur lui.
La liberté du chrétien est une liberté, une disponibilité pour servir Dieu et les autres.
En unissant paradoxalement indépendance et obligation, puissance et renoncement, autonomie et service, domination et servitude, la liberté du chrétien est une énigme pour le monde. Mais, pour le chrétien, cette énigme est résolue par ce qui fait le noyau de cette liberté : l’amour, la charité par laquelle la foi devient opérante.
Quelle bouffée d’air que d’entendre ces propos sur le péché et sur l’appel au discernement de la volonté de Dieu : ce qui est bon, ce qui lui plaît, ce qui est parfait (Rm 12,2)
C’est la propre conscience de chacun qui est apte à distinguer le bien du mal, conscience éclairée par l’amour de Dieu !
En Christ, homme nouveau et vie nouvelle ! N’oublions pas de manifester au monde que nous sommes un peuple de sauvés.
Adrien CANDIARD relit pour nous la Lettre à Philémon. Philémon est un ami de Paul qui lui écrit à propos de la liberté de son esclave venu chercher protection auprès de Paul.
(Paul) a découvert que la sainteté n’est pas l’accomplissement de telle ou telle consigne impérative, ni l’ascension héroïque et épuisante vers des sommets de perfection qui le défient, mais l’alliance, l’amitié avec le Christ, la vie avec Dieu…
Paul va faire le bien, non parce qu’il craint le gendarme divin ou cherche à mériter son amour conditionnel, mais parce qu’il déborde de cet amour qu’il vient de recevoir en plein cœur.
Cette morale aura ses exigences (et bien plus que la précédente), parce qu’elle ne demande pas de lui telle ou telle action, mais le don de tout son être.
La vie chrétienne, c’est grandir en liberté, pas faire ce qu’on te dit, à chacun, son propre choix du bien. Paul ne peut pas forcer une conscience, même celle de son ami.
Dans la Lettre aux Galates, Paul se met en colère quand pointe la tentation, chez des chrétiens , de vivre la relation à Dieu dans une forme de servitude.
Dieu, le Père par excellence, préfère prévenir que punir.
Il y a des choix de vie qui sont des impasses, qui sont mortifères ; la Parole de Dieu est là présente pour nous en protéger et conduire à la Vie.
Ne soyez pas étonnés de ces propos choisis. Il nous paraissait important de resituer le « oui » du baptême dans le don permanent, inconditionnel de l’amour du Père.
Promis, le prochain texte sur la notion de prêtre arrive très vite !
Bien fraternellement.
Blandine, Evelyne et Laurence