“L’amour de Dieu, de son prochain, est vécu dans les familles. Il s’appelle tendresse, affection, dévouement.”
Lectures : dimanche, 31ème Semaine du Temps Ordinaire
« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu. Tu aimeras ton prochain » (Mc 12, 28b-34)
Dans la loi juive, il y avait des commandements lourds, les grands et des commandements légers, les petits. En tout, 613 ! 613 commandements Face à ce nombre, les juifs s’interrogeaient : quels étaient donc commandements qui avaient le plus de poids ?
La réponse de comporte deux parties qui sont deux citations de l’Ecriture. La première vient du texte du Deutéronome qui a été lu en première lecture : “Ecoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’Unique. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force”. Cette phrase est devenue la prière quotidienne des Juifs. Elle est aussi importante pour eux que le Notre Père pour nous. C’est le fameux “Shema Israël” qu’on récite matin et soir, dès l’âge de trois ou quatre ans.
La deuxième citation est prise dans le livre du Lévitique et concerne l’amour du prochain. La nouveauté de la réponse de Jésus, c’est qu’il propose deux commandements au scribe qui lui en demande un. Et qu’il les met à égalité. Il le donne à comprendre de bien des manières : il n’y a qu’un seul amour. Un de ses disciples écrira un jour d’une manière percutante : “Celui qui n’aime pas son prochain, qu’il voit, ne peut pas aimer Dieu, qu’il ne voit pas”
“Aimer Dieu de toutes ses forces, aimer son prochain comme soi-même”, c’est vraiment le trésor de l’Evangile.
Seulement voilà, pour ne parler que de notre époque, où nous voyons cet amour à l’œuvre, quand, d’années en années, pas dire de semaine en semaine, tant de drames se produisent, où la haine, la violence et l’argent sont les acteurs principaux et gardent si souvent le dernier mot ? Où est l’amour ?
Pire ! Le soupçon pèse aussi de nos jours sur le premier commandement : “Tu aimeras ton Dieu de toutes tes forces”. Aujourd’hui, les groupes les plus religieux dans les trois monothéismes sont de farouches opposants au dialogue inter- religieux.
Aimer Dieu de toutes ses forces… pour détester les autres de toutes tes forces ? Alors, aimer son prochain comme soi-même, n’est-ce par utopique ?
Ecoutons une fois de plus les paroles de Jésus.
«Tu aimeras ton prochain comme toi-même.» Depuis toujours, Dieu a proposé ce message à son peuple, et Jésus est venu signer, de sa mort, l’urgence ce message. Cette parole de Dieu qui court dans le monde depuis des millénaires s’est-elle perdue en route ?
Non, cet amour existe, vous l’avez rencontré et il aura le dernier mot, parce qu’il vient de Dieu.
Bien sûr, Il ne s’agit pas de fermer les yeux devant les drames, les atrocités, les violences. Il s’agit de les ouvrir plutôt, pour scruter, au cœur même de ces drames, de ces atrocités, de ces violences, toutes les démarches de réconciliation, tous les efforts de solidarité, toutes les tentatives de promotion de la dignité humaine.
Mais regardez tout près de vous, autour de vous, en vous.
Cet amour, il est vécu dans les familles. Il s’appelle tendresse, affection, dévouement. Cet amour, il est vécu dans la vie professionnelle… il s’appelle solidarité, respect de la dignité de celui qui travaille… et de celui qui n’a pas de travail.
Cet amour, il est vécu dans l’humble vie de tous les jours, où des milliers d’hommes, de femmes, de jeunes et d’enfants manifestent quotidiennement un amour pour les autres, dans des responsabilités à portées de leurs mains. L’amour existe… Vous l’avez rencontré et cet amour nous émerveille. C’est Dieu qui a semé cet amour dans le cœur de tout homme, et c’est pourquoi cet amour aura le dernier mot.
Les deux commandements sont semblables. Depuis que Dieu s’est fait homme en Jésus-Christ, quand l’homme est blessé, méprisé, exclu, c’est Dieu lui-même qui est atteint.
Il n’y a qu’un seul amour. C’est la nouveauté apportée par Jésus, c’est ce qui fait de l’Evangile une bonne nouvelle.
Alors, disciples de Jésus, allons le dire au monde entier… C’est le plus grand service que nous puissions lui rendre.
1. Homélie
Orgue :Au grand Orgue, Guy Didier
– Entrée: “Gigue” G.F. Haendel
– Offertoire: “Fugue en ut” (J. Pachelbel)
– Communion: “Prélude et Fugue en Fa majeur” (J.S. Bach)
– Sortie: “Fantaisie sur Ad nos ad salutarem undam” (F. Liszt)
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