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Tandis qu’il les bénissait, il était emporté au ciel

Solennité de l’Ascension – Lc 24, 46-53

Je voudrais souligner brièvement, avec vous et pour vous, deux aspects de la solennité de l’Ascension du Seigneur que nous célébrons en ce jour : l’expérience de la séparation qui est une expérience du manque; et le passage de la lamentation au temps de la louange.

 D’abord, l’expérience de la séparation. En ce jour, nous sommes invités par le psalmiste (le psaume responsorial) à acclamer le Seigneur qui monte au ciel: « Dieu s’élève parmi les ovations » – nous venons de chanter.  Mais que veut dire exactement que « Dieu s’élève » ?

Eh bien, dans le contexte de notre fête, s’élever signifie « se séparer », sans pour autant « abandonner » ou « oublier ». C’est une séparation nécessaire qui fait naître un besoin, un manque, afin que nous puissions avancer et grandir plus librement. En effet, seul le manque est générateur. Seule l’imperfection est génératrice. Laissez-moi vous expliquer de quoi il s’agit ! Continuer la lecture de Tandis qu’il les bénissait, il était emporté au ciel

Au nom du Christ laissons-nous réconcilier avec Dieu

4ème dimanche de carême   Année C

Lectures de ce dimanche

Dans cette parabole de l’évangile de Luc, proposée ce dimanche, Jésus nous révèle l’amour fou de Dieu à travers ce père miséricordieux, dans son comportement à l’égard de ses deux fils qui ne sont là que pour mettre en lumière son attitude de père qui ne les voit que comme ses enfants infiniment aimés.

Le cadet revendique sa part d’héritage. Face au don gratuit de son père, il veut faire sa vie tout seul ; il veut rompre avec lui. Il estime qu’il peut devenir lui-même sans ce lien d’amour qui l’unit à son père. Il se ferme à la vie. Il se recroqueville sur lui-même. Il dilapide ses biens, ses dons, mais surtout sa capacité d’aimer. Et s’il se lève : « Je me lèverai et j’irai chez mon Père », sa motivation est ambigüe, il semble plus tenaillé par son ventre vide que par le regret d’avoir offensé l’amour de son Père : « Combien d’ouvriers de mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim ». Il n’a pas compris que l’amour du Père est sa source, son identité, sa vie, sa croissance, sa raison d’être, son bonheur. Il n’a pas compris que l’amour de Dieu n’aliène pas sa liberté mais le construit, le restaure, le re-crée. Il n’a pas compris que Dieu veut s’inviter chez lui.

Le fils aîné, lui qui est resté au service de son père, lui qui n’a pas transgressé ses ordres, estime avoir acquis des droits. Il se demande à quoi bon avoir fait tous ces efforts pour accomplir les exigences de la loi si le premier pécheur venu – à savoir le fils de son père qu’il refuse d’appeler son frère – a droit aux mêmes égards ; Nous pouvons comprendre sa réaction, lui qui a toujours été fidèle ! mais c’est à une autre logique qui n’est pas à mesure humaine, qu’il est invité : non pas celle d’être estimé digne mais celle de l’amour incommensurable de Dieu de tendresse et de vérité : « Tout ce qui est à moi est à toi ». L’amour ne se mérite pas ; il se donne, il se reçoit. Nous ne faisons pas le bien pour être aimés de Dieu, nous faisons le bien parce que nous sommes aimés de Dieu. Nous n’avons pas à mériter l’amour de Dieu…..à chercher à être estimés dignes !!!! C’est habités par cet amour sans cesse offert, qui nous appelle à nous réaliser pleinement et que nous ne méritons pas, que nous sommes invités à faire le bien.

Nous sommes parfois comme ces deux fils, nous aussi, nous portons, en nous-mêmes, ces deux tentations : Nous perdre dans un plaisir égoïste et errer loin de la vérité de notre vie ou nous croire juste et oublier la gratuité de l’amour…

L’attitude du père, le père sort de sa maison, il court pour venir à la rencontre du fils prodigue « il courut se jeter à son cou…Il sort pour supplier l’aîné » son amour totalement gratuit, sa joie de donner, de pardonner nous fait prendre conscience à la fois de nos manquements et de l’infini tendresse de Dieu davantage père que juge. S’Il juge la maladresse et la perversité de nos actes, ce Père, qu’est Dieu ne nous voit que comme ses enfants infiniment aimés. Il ne voit pas les coupables que nous sommes pour une part de nous-mêmes.  Ce n’est ni la blessure, ni la faute, ni l’égarement qui priment pour lui mais que nous soyons en vie, des vivants. Le père n’a qu’un seul désir : Serrer dans ses bras celui qui revient sans lui manifester le moindre reproche.

Quelle folie merveilleuse qu’un amour pour qui serrer dans ses bras est infiniment plus important que de manifester le moindre reproche. L’amour du Père va au-delà de tous les pourquoi as-tu fait cela, de tous les reproches. Il connait les faiblesses de notre vie, il ne nous en aime pas moins, Il est toujours en attente de notre retour.

Cf François :N’aie pas peur ; la peur nous tient en otage. Si notre vie s’ouvre à Dieu, notre vie ne peut plus être prise en otage ; Si ton péché t’effraie, ton passé t’inquiète, si tes blessures ne guérissent pas, si tec chutes constantes te démoralisent et que tu sembles ainsi perdre l’espérance : n’aie pas peur ; Dieu connait tes faiblesses et tes erreurs. Reviens à Dieu et à son pardon Il est beaucoup plus grand que tes péchés. Dieu vient te chercher : Ne conserve pas en toi tes péchés, tes misères, apporte les Lui, dépose les en Lui et elles se transformeront de motif de désolation en occasion de résurrection

Il nous regarde toujours avec une espérance qui nous réintègre pleinement dans notre dignité de fille et de fils bien aimé. Le prodigue a à peine le temps de dire son péché que le père le serre dans ses bras.  Etre aimé pour nous-mêmes sans raison est une réalité que nous avons du mal à comprendre. Il y a de la joie pour Dieu chaque fois que ce qui était perdu, est retrouvé, que ce qui était mort revient à la vie. Dieu ne se réjouit pas d’abord pour Lui mais pour nous parce que, retrouvés par Dieu, nous nous retrouvons nous-mêmes dans ce que nous sommes de plus vrai et de plus profond, de meilleur. Dieu n’a d’autre ambition que de nous voir réussir notre vie.

 Cf François : C’est le Père qui vient nous visiter et nous donner la joie de nous relever de nous remettre debout. Redécouvrons le sacrement de réconciliation qui est le sacrement de la joie. Là où le mal nous fait honte, il nous fait faire l’expérience de la chaleureuse étreinte du Père, de la douce force de Jésus qui nous guérit, de la tendresse maternelle de l’Esprit saint.

Au fond, ni l’aîné ni le cadet ne savaient qui était leur père, ils ne savaient pas l’amour gratuit qu’il leur portait et qui justement leur permettraient de se reconnaître comme fils et donc frères. Voilà ce Dieu-Père dont nous sommes les enfants bien aimés, frères et sœurs et qui « sort » à notre rencontre.. Comment ne pas l’aimer, comment ne pas faire tout pour répondre à l’amour qu’il nous porte !! Dans notre monde si violent et si habité par la cruauté, c’est avec Jésus, notre Frère, qu’il nous faut apprendre à devenir des fils et des filles de Dieu. Alors comme le rappelle si bien saint Paul : « Au nom du Christ laissons-nous-réconcilier avec Dieu » et soyons les ambassadeurs de sa puissance d’amour, de pardon, de réconciliation.

Père Francis

Autres homélies du Père Francis

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Heureux qui met sa foi dans le Seigneur

Lectures de ce dimanche

Heureux !!! Ce mot rejoint l’attente et le désir profond de tout être humain. Nous portons tous en nous un rêve de bonheur, mais la vie n’est pas clémente, souvent, elle nous rattrape avec son lot d’imprévus qui mettent à mal nos projets, de souffrances et de maladies qui nous surprennent et parfois nous écrasent, de confrontations à la violence, à la fragilité de nos existences, à la séparation, à la mort. Il y a ces malheurs dont personne n’est vraiment responsable et ceux causés par les bêtises, l’indifférence ou les méchancetés des hommes eux-mêmes.

Nous connaissons tous des personnes auxquelles tout dans la vie semble sourire et qui ne sont pas heureuses pour autant et d’autres auxquelles la vie semble ne faire aucun cadeau et dont la joie te l’enthousiasme nous émerveillent.

Alors, qu’est-ce qui peut nous rendre heureux, malgré tout ? c’est sans doute d’abord de savoir nous réjouir des petits bonheurs quotidiens, des petites victoires de chaque jour.  C’est probablement, aussi de déplacer le curseur de ce qui est essentiel à ce qui ne l’est pas : c’est la qualité de certaines relations, le partage de l’amour et de l’amitié, la paix intérieure, personnelle et la paix collectivement, une certaine cohérence de notre vie, un minimum de sécurité ; c’est aussi la santé, un certain équilibre de vie.

Les textes bibliques de ce jour nous invitent à choisir le chemin du bonheur : « Béni soit l’homme dont le Seigneur est la confiance » ; « Heureux qui met sa foi dans le Seigneur » ; « Si le Christ n’est pas ressuscité, votre foi est sans valeur, mais NON ! le Christ est resuscité d’entre les morts ». Dans ce passage des béatitudes de l’évangile de Luc, à tous ces gens venus sans doute là en raison de toutes les guérisons qu’Il a opérées précédemment, Jésus indique le chemin du bonheur à travers quatre affirmations : « Heureux êtes-vous si vous me laissez entrer dans vos existences y compris dans vos pauvreté, dans vos faims , dans vos chagrins, y compris dans votre péché, je serai avec vous ». 

Pour nous, Chrétiens baptisés, ce qui nous rend heureux, n’est-ce pas aussi, de faire l’expérience personnelle qu’en Jésus, quoi qu’il nous advienne dans notre existence, au sein de nos vies chahutées, bousculées par le stress, les soucis, parfois même dévastées, hélas pour certains, par de graves épreuves, Dieu vient nous rejoindre et prendre place dans nos vies. Le bonheur est de savoir Jésus à nos côtés pour affronter toutes nos difficultés à la lumière de sa propre vie. Notre véritable bonheur est dans la confiance en l’amour fidèle de Dieu.

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