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Quelle vocation de baptisé II ?

Un grand merci à ceux qui ont participé à l’échange ! Nous espérons apporter des éléments à la réflexion.

Sans votre accord, nous ne pouvons pas présenter vos réactions à tous les lecteurs.

Vocation de l’homme, vision chrétienne de l’homme ?

Reprenons le psaume 8 et savourons ce qui nous est offert. «  Qu’est donc l’homme pour que Tu penses à lui, l’être humain pour que tu t’en soucies ? Tu en as presque fait un dieu, tu le couronnes de gloire et d’éclat ; tu le fais régner sur les œuvres de tes mains ; tu as tout mis à ses pieds. »

A partir de l’Écriture, le concile va affirmer la vocation divine de l’homme : la fin de l’homme est Dieu », sa dignité et que la liberté de chacun consiste à y adhérer.

C’est ce que dit la foi chrétienne de tout homme, chrétien ou non ; cette foi affirme le sens et le but de la vie présente de tout homme.

Tout vient de Dieu et tout revient à Lui.

Si nous retournons vers le livre de la Genèse et ses récits de création, il apparaît très clairement le rôle de « partenariat » que Dieu attribue à l’homme : cet homme, cette humanité sont au sommet de la création: Dieu vit que cela était très bon (Gn1, 31).

Dieu s’adresse à l’homme, il lui parle manifestant que ce dernier est un être de langage, un être social, qui, sans relations avec autrui, ne peut vivre, ni épanouir ses qualités.(Gaudium et spes, 12,4)

Dieu lui confie sa création parce qu’il l’a créé capax Dei (capable de Dieu), intelligent, libre, capable d’aimer et participant à la Création.

Répétons-le la création est bonne et l’homme est créé bon, de la bonté même de Dieu qui se donne à lui, qui lui est communiquée.

Pour nous éclairer, permettez-nous de vous livrer un texte sur l’image et la ressemblance de Dieu de Brigitte CHOLVY, citée plus bas :

« L’écart entre image et ressemblance permet d’entendre la justesse de la notion de vocation : si l’image est toujours déjà donnée, est indélébile et se manifeste dans l’appel incessant inscrit dans le cœur, la ressemblance est à faire et à recevoir, et encore à venir entre l’union des hommes entre eux et la communion avec Dieu ».

Dans Gaudium et spes (GS), le terme de ressemblance n’est employé qu’en deux circonstances :

22-2 Image du Dieu invisible (Col 1,15), il(le Christ) est l’Homme parfait qui a restauré dans la descendance d’Adam la ressemblance divine, altérée dès le premier péché.

24-3 quand le Seigneur Jésus prie le Père pour que « tous soient un…, comme nous sommes un » (Jn 17,21-22), il ouvre des perspectives inaccessibles à la raison et il nous suggère qu’il y a une certaine ressemblance entre l’union des personnes divines et celle des Fils de Dieu dans la vérité et dans l’amour. Cette ressemblance montre bien que l’homme, seule créature sur terre que Dieu a voulue pour elle-même, ne peut pleinement se trouver que par le don désintéressé de lui-même.

« La vocation de tout homme est d’exister en reconnaissant Dieu comme son Créateur et à se reconnaître en lien de dépendance radicale, à reconnaître ce lien fait d’appel, de dialogue et de communion avec Dieu Créateur ».1

Ce qui vient à l’esprit quand nous parlons de la bonté, c’est l’amour gratuit, inconditionnel et parfait comme l’être même de Dieu, la sainteté de Dieu trois fois saint, que nous fait acclamer la liturgie.

Dieu donne, à l’homme de le voir, de le discerner chaque jour dans sa propre vie, et d’accepter, dans la liberté dont Dieu l’a doté, d’en vivre !

Revenons maintenant à Lumen Gentium pour souligner un aspect novateur voulu par les Pères conciliaires, c’est l’aspect universel : l’appel universel à la sainteté et l’accès de tous à la Parole de Dieu.

 LG V, 39   Dans l’Église, tous sont appelés à la sainteté selon la parole de l’apôtre : « Oui, ce que Dieu veut c’est votre sanctification » (1Th 4,3).

Voilà ce que Dieu veut pour chacun d’entre nous.

LG 40 L’appel à la plénitude de la vie chrétienne, et à la perfection de la charité s’adresse à tous ceux qui croient au Christ, quels que soient leur état, ou leur rang ; dans la société terrestre elle-même, cette sainteté contribue à promouvoir plus d’humanité dans les conditions d’existence.

-Il y a une étape fondamentale qui est réponse particulière au sein d’une communauté à cet appel à la sainteté, c’est le baptême.

Nous sommes un peuple de saints, promesse de Dieu à Moïse (Exode 19,6 : vous serez pour moi un royaume de prêtres et une nation sainte), et selon la

proclamation de saint Paul (Éphésiens 1,4 : Il nous a choisis, dans le Christ, avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints et irréprochables sous son regard, dans l’amour.)

Saint Paul s’adresse aux chrétiens en les appelant saints et fidèles en Jésus Christ, saints de Colosses, l’Église de Dieu qui est à Corinthe ainsi qu’à tous les saints qui se trouvent dans l’Achaïe entière…

Il y a eu une volonté du concile d’ouvrir les Écritures à tous les chrétiens. Cette attention-là est présentée dans la constitution Dei Verbum, La Révélation divine.

DV 25 « En effet, l’ignorance des Écritures, c’est l’ignorance du Christ. » (St Jérôme)

« Qu’ils abordent le texte sacré lui-même, soit par la sainte liturgie imprégnée des paroles de Dieu, soit par une pieuse lecture, soit par des cours appropriés et par d’autres moyens qui, avec l’approbation et par les soins des pasteurs de l’Église, se répandent partout de nos jours d’une manière digne d’éloges. Qu’ils se rappellent aussi que la prière doit aller de pair avec la lecture de la Sainte Écriture, pour que s’établisse le dialogue entre Dieu et l’homme, car “nous lui parlons quand nous prions, mais nous l’écoutons quand nous lisons les oracles divins ». (St Ambroise) ».

Nous sommes nombreux à vivre joyeusement ce compagnonnage avec la Parole qui nous nourrit et nous invite à la partager, la commenter, la comprendre toujours de nouveau !

En tant que laïcs, nous ne pouvons que rendre grâce à l’Esprit qui a inspiré aux Pères conciliaires cette ouverture à l’intelligence des Écritures.

– Il est à souligner que les non-chrétiens n’ont pas été oubliés.

Dans la partie « Le Peuple de Dieu » de Lumen Gentium, le paragraphe 16 est consacré aux non-chrétiens, eux aussi ordonnés au Peuple de Dieu. Il s’agit des Juifs, des musulmans et tous ceux qui sont honnêtes dans leur recherche de Dieu. L’appel à la sainteté étant universel, on pourrait dire aussi que la volonté de Dieu du salut est pour tous, ceux qui cherchent Dieu d’un cœur sincère et s’efforcent, sous l’influence de sa grâce, d’agir de façon à accomplir sa volonté telle que leur conscience la leur révèle et la leur dicte, ceux-là peuvent arriver au salut éternel. Tout ce qui, chez eux, peut se trouver de bon et de vrai, l’Église le considère comme une préparation évangélique et comme un don de Celui qui illumine tout homme pour que, finalement, il ait la vie.

Cela répondra peut-être en partie au questionnement de certains d’entre vous, même si la révélation de la volonté et de l’action divine est délicate à affirmer dans notre société démocratique, moderne qui tend à circonscrire la reconnaissance de Dieu à l’intimité de chacun et à exclure l’idée même de Dieu du champ des possibles.

Mais n’est-ce pas un beau challenge à relever que d’annoncer le règne de Dieu à tout homme, chrétien ou non, dans le service humble, l’amour fraternel et l’espérance joyeuse ?

Ne touchons-nous pas là un peu du sens de notre baptême ?

Pour progresser sur notre parcours, nous pourrions nous poser cette question :

Que verriez-vous comme lien entre vocation de l’homme et vocation du baptisé ?

1 Des théologiens lisent le concile Vatican II, Brigitte CHOLVY, Quel renouveau dans la continuité pour la vision de l’homme, p. 31

Il nous reste à vous souhaiter une belle et bonne fête de Noël !

Blandine, Evelyne et Laurence

Je suis la porte des brebis

“Pour aimer, il faut se lier. Qu’elle serait triste la vie d’un homme ou d’une femme qui ne répondrait à aucun appel, qui resterait solitaire, indépendant, sans conjoint, sans amis.”

Lectures : Quatrièùe dimanche de Pâques

Dans la Bible, l’image du berger, du pasteur, est très présente. Elle se réfère à Moïse conduisant le peuple vers la Terre promise à travers le désert, et, plus loin dans la mémoire, aux pasteurs nomades qui furent les ancêtres d’Israël. Mais au premier plan, il y a David, le berger que Dieu a pris «derrière les brebis pour en faire le pasteur de son peuple ». Jésus parle le langage de la culture qui est la sienne. Son langage prend racine dans le temps et dans l’espace.

Église Saint-Jacques Saint-Christophe de la Villette - détail de la chaire – Christ enseignant des nations
Église Saint-Jacques Saint-Christophe de la Villette – détail de la chaire – Christ enseignant des nations

Que veut-il nous dire ? De quoi parle-t-il ? Il parle bien sûr de Lui et de ses relations avec nous. A l’arrière-plan, il nous parle des relations de Dieu avec les hommes. Comme toujours, il donne un sens nouveau aux réalités humaines qu’Il illustre dans ses paraboles. Jésus ne parle pas de l’aspect économique du troupeau : de l’exploitation d’un cheptel pour produire de la viande, du lait. Les images qui sont développées sont celle de l’enclos où le troupeau passe la nuit et celle de la porte de cet enclos. Il y a deux catégories d’hommes qui tentent d’approcher les brebis : d’un côté, les voleurs, de l’autre côté, le «vrai pasteur». Ce pasteur ne ressemble pas aux bergers traditionnels :  Continuer la lecture de Je suis la porte des brebis

Dieu fera justice à ses élus qui crient vers lui

La persévérance dans la prière n’a donc pas,comme premier objectif, d’obtenir quelque chose, mais de signifier un amour qui ne se dément pas, qui ne se dédit pas.

Lectures : Vingt neuvième dimanche temps ordinaire

Les textes de ce jour nous parlent de la prière de demande et nous invitent à prier avec persévérance. Cela peut nous interroger sur la manière dont nous prions. Bien souvent, nous pensons surtout à Dieu lorsqu’une nécessité ou une épreuve tombe sur nous; et vous allez me dire, ce ne sont pas les occasions qui manquent. Elles sont nombreuses les situations tragiques ou injustes dans nos vies et à travers le monde : toutes ces situations difficiles de chômage, de logement, de précarité que connaissent beaucoup et parfois nous-mêmes, l’agression turque contre les kurdes, les actes de sauvagerie du terrorisme, l’extrême misère de tant de déplacés et d’exclus, les séparations de toutes sortes, les deuils. Mais attention, N’attendons pas le malheur pour penser à recourir à Dieu. Continuer la lecture de Dieu fera justice à ses élus qui crient vers lui