« Le Seigneur nous accepte tels que nous sommes, faibles et fragiles et nous guide dans un geste de foi et de confiance insensé »
Lectures : 5ieme dimanche du temps ordinaire
« Laissant tout, ils le suivirent » (Luc chapitre 5)
Onction des Malades
Trois fils conducteurs traversent les textes proposés ce dimanche : au don de Dieu est attendue la réponse de l’homme :
– Dieu se manifeste, chez Isaïe, Dieu apparaît comme un Souverain puissant, comme le Dieu trois fois saint, le Seigneur de l’univers, et chez Luc, c’est Jésus qui est monté simplement dans la barque de Pierre et qui va se manifester comme le Maître du monde dans la pêche miraculeuse
– La sainteté de Dieu dévoile l’impureté humaine, le péché de l’homme, la misère de l’Homme. Isaïe comme Pierre sont saisis d’effroi devant la mission confiée et se reconnaissent pécheurs : Isaïe crie : « malheur à moi, je suis un prophète aux lèvres impures, et Pierre demande à Jésus de s’éloigner de lui : je suis un homme pécheur ».
– Ceux que Dieu purifie et guérit deviennent les témoins confiants, porteurs d’une bonne nouvelle : celle qui préoccupe le Dieu tout Amour : libérer les hommes de tout ce qui les déshumanise et les fait souffrir. Isaïe est purifié, Pierre s’entend dire par Jésus : sois sans crainte. Ils font confiance à Dieu qui se révèle amour miséricordieux et offre sa proximité Ils ont donc fait l’expérience que l’essentiel est de se laisser purifier, transformer par sa grâce. Comme le dit, d’ailleurs Paul : « Ce que je suis, je le suis par la grâce de Dieu et sa grâce venant en moi, n’a pas été stérile ».
Isaïe, Pierre et Paul font l’expérience que la rencontre avec Dieu opère la vérité en eux, les guérit et les transforme radicalement et, ce faisant, ouvre une brèche pour laisser passer la grâce divine. Par leur vie, ils sont devenus témoins de la guérison que Dieu veut offrir à tout Homme et se lancent dans un geste de foi et de confiance insensée. .
N’est-ce pas alors pour nous une pressante et véritable invitation à laisser Dieu s’approcher et à consentir dans nos vies à ce long travail de purification et d’ouverture à la grâce divine !
Comme pour Isaïe, Pierre et Paul, pour chacune et chacun d’entre nous, l’humble reconnaissance de notre besoin d’être sauvé, de croire que la grâce de Dieu peut faire son œuvre dans nos vies est le point d’appui à partir duquel Dieu peut agir et nous confier une mission. Alors nous pouvons rendre témoignage à Celui qui s’est fait faible avec les faibles……….
… C’est bien ce dont vous témoignez, vous, nos frères et sœurs qui avez demandé de recevoir, en ce dimanche de la santé, le sacrement de la tendresse de Dieu : l’Onction des malades.
Vous avez confiance, vous croyez que le Christ Jésus est notre force contre toute maladie du corps, de l’âme et de l’esprit. Pour nous guérir, Il ne demeure pas à l’extérieur de la souffrance éprouvée il la soulage en venant habiter en celui qui est atteint par la maladie ou par la fragilité de l’âge, pour la porter et la vivre avec lui. Ce matin, par l’Onction que vous allez recevoir, le Seigneur, dans une démarche d’amour, va venir en chacun d’entre vous, communier à vos souffrances et vous donner sa force.
Pour nous tous ensemble, mais particulièrement pour celles et ceux d’entre vous qui allez recevoir ce cadeau : le Sacrement de l’Onction des malades atteste la tendresse, la miséricorde, l’immense compassion du Père au moment où nos forces défaillent, la victoire de Jésus ressuscité sur tout ce qui nous empêche de vivre et d’aimer et la présence chaleureuse de l’Esprit dans la communauté qui se soucie de ses membres plus souffrants.
L’imposition des mains, que vous allez recevoir, est bien le signe de ce don de l’Esprit : c’est la force de Dieu qui se déploie dans notre faiblesse. Le Seigneur veut vous donner la force d’offrir vos épreuves en communion avec sa souffrance pour participer au salut du monde ; Il veut vous rappeler et rappeler à tous quelle est votre place dans l’Eglise. Par le sacrement des malades, le Seigneur nous reconnaît comme membre à part entière de la communauté chrétienne et participant à sa mission. L’Onction des malades place celles et ceux qui le reçoivent au cœur de la communion de la grande famille des croyants Et d’ailleurs, ce matin, c’est bien toute notre assemblée qui est fortifiée dans sa foi et dans ses liens fraternels à travers votre démarche ?
L’Onction d’huile, que vous allez recevoir, faite au nom du Ressuscité vous rend co-solidaires du Christ vainqueur de la mort. L’onction des malades est vraiment une force de résurrection ; la recevoir, c’est affirmer que la vie est plus forte que la mort.
Oui, ce matin, rendons grâce au Seigneur qui nous fait ce cadeau, et qui vous en fait les témoins pour tous, dans ce sacrement des malades qui renouvelle notre foi et notre confiance, qui nous donne la grâce de réconfort, de courage et de paix, qui nous donne la force de ne pas désespérer, la force d’aimer, la force de vivre.
Ce sacrement est le sacrement de la grâce offerte, il ouvre un chemin de fécondité intérieure :
Il est porteur de guérison, ce peut être la santé bien sûr mais tant de choses ont besoin d’être restaurées en nous; l’apaisement : acceptation d’une fragilité corporelle ou psychique, la réconciliation avec soi-même, avec les autres et avec Dieu, une confiance renouvelée en soi, en les autres, en Dieu, une confiance également renouvelée pour continuer la lutte contre la maladie ou les fragilités de l’âge, avec l’aide de l’entourage, un soulagement physique, une joie profonde, un rapprochement familial, la découverte d’un rapport plus juste avec ceux et celles qui nous entourent, une réconciliation, une redécouverte par la personne malade de sa place dans la vie et la mission de l’église, l’offrande et le don de soi-même.
Peut-être aussi un changement de regard sur Dieu, ni responsable des maux, ni incapable d’empêcher ce qui arrive mais Dieu qui porte notre agonie et qui a soif de notre bonheur
Tous, dans notre assemblée, nous pouvons nous en trouver fortifiés dans notre foi et dans nos liens et mieux découvrir combien les sacrements contribuent à édifier l’Eglise
Dans ce sacrement, c’est toute la tendresse de Dieu, tout l’amour de l’Eglise, que nous célébrons. Ah si nous pouvions vraiment, comme le rappelait le pape François aux jeunes à Panama : «croire en la force transformatrice de l’amour de Dieu ».
Le pape François disait encore aux Jeunes et je termine : « Chers jeunes, vous n’êtes pas l’avenir mais l’heure de Dieu« , mais il nous dirait aussi en cet instant, j’en suis convaincu, à nous qui sommes fragilisés par l’épreuve de la maladie ou par l’âge : vous les aînés, vous qui êtes éprouvés par la maladie, vous n’êtes pas le passé, mais l’heure de Dieu. Voulez-vous vivre la réalisation de son amour ? Voulez maintenant « réaliser le rêve que le Seigneur a rêvé pour notre humanité, non « pas demain mais maintenant ».
Avec vous, ce matin, soyons les témoins de cette Bonne Nouvelle : celle qui préoccupe Dieu : libérer les Hommes de tout ce qui les déshumanise et les fait souffrir.
Homélie Francis Corbière
Paroles de malades
Sacrement des malades
Prière universelle et présentation d’Amitiés Villette (personnent qui portent l’eucharistie à des personnes ne pouvant se déplacer à la messe)
Orgue :Au grand Orgue, Guy Didier
-Entrée: « Introitüs » (Franz Liszt)
-Offertoire: « Sonate N°1, 1er mouvement, extrait » (A. Guilmant)
-Communion: « Pastorale », début (C. Franck)
-Sortie: « Pastorale », suite et fin (C. Franck)
A lire également : Les autres homélies du Père Francis Corbière
A lire également la feuille paroissiale
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