Le pape Léon le grand repoussant les hordes d’Attila
d’après une fresque de Raphaël au Vatican
En 2015/2016 il a été procédé au nettoyage de ce tableau de grand format, sans doute réalisé au moment de la construction de l’église, consacrée en 1844. Le sujet en est :
Le pape, Léon le grand repoussant les hordes d’Attila
La toile est une copie d’une fresque des chambres du Vatican, les fameuses stances. Elle fut réalisée au XIXème s pour Saint Jacques Saint Christophe. Il y a la même à l’école Rocroy Saint Léon sur la paroisse Saint Vincent de Paul consacrée la même année en 1844.
La fresque évoque des évènements qui se sont produits en Italie sous Attila, roi des Huns, sur les rives du Mincio, en 452.
L’empire hunnique s’étendait de la Mongolie en Asie centrale à la Germanie en Europe centrale et soumit de nombreux peuples germains.
Les Huns sont des pasteurs guerriers, vivant de l’élevage des chevaux et des moutons puis quand ils devinrent maîtres de populations paysannes comme les Germains, ils trouvèrent plus simples de les rançonner que de travailler eux même, pratique qu’ils exerçaient aussi sur leurs riches voisins perses et romains
Né aux alentours de 395 dans les plaines danubiennes et mort en 453 en Hongrie, Attila est célébré par les Hongrois comme un héros fondateur.
Progressant toujours vers l’Est sainte Geneviève, grâce à ses prières l’arrête devant Paris, puis met le cap sur Orléans. Malgré quelques succès la campagne des Gaules fut un échec. L’année suivante, il passe les Alpes et s’empare de Padoue, Vérone, Milan et Pavie. La situation semble désespérée pour Rome, aussi l’empereur Valentinien III décide de négocier. En juin 452 il envoie une délégation avec le pape Léon 1er le grand, un ancien préfet et un ancien consul afin de mettre fin au conflit. Attila accepte le traité car son armée est victime d’une épidémie et son empire est attaqué à l’Est par des troupes qui viennent en renfort pour Rome. D’autre par un immense butin lui est proposé s’il retire ses troupes. Le choix n’est pas difficile à faire ! Selon la légende, c’est l’apparition ds le ciel d’un vieillard revêtu d’habits sacerdotaux qui le terrorisa et le fit renoncer à son entreprise sanguinaire sur les rives du Mincio, affluent du Pô.
Début 453, il meurt de façon soudaine, étouffé par un saignement de nez durant sa nuit de noces, certain disent assassiné. Attila a eu de nombreuses épouses. Il utilisa d’ailleurs le mariage pour nouer des alliances dynastiques et diplomatiques.
Il fut enterré secrètement dans un triple cercueil d’or, d’argent et de fer et les esclaves qui creusèrent sa tombe furent égorgés afin qu’elle ne soit jamais découverte ni profanée.
Son empire n’a pas survécu à sa mort, certains disent que cet évènement déclencha les « invasions barbares » et par voie de conséquences la chute de Rome et la fin de l’empire d’Occident.
L’original est une fresque monumentale de 7m50, conçue par Raphaël, réalisée entre 1513 et 1514 pour la chambre d’Héliodore au Vatican, aménagée par Giulo Romano. C’est une commande de Jules II, achevée sous le règne du pape suivant Léon X.
Raphaël reprit l’histoire en l’aménageant au goût du jour en remplaçant le vieillard par saint Pierre et saint Paul. Attila et son armée sont pétrifiés par l’apparition des saints armés d’une épée. Il renonce à l’invasion de l’Italie et à la marche sur Rome.
Le pape Léon le grand et sa suite sont représentés sous les traits du pape Léon X de Médicis, devenu pape en 1513 à la mort de Jules II, dont on retrouve les traits dans le cardinal de gauche : Jean de Médicis qui accompagnait le premier pape.
De fait cette fresque devait représenter la bataille de Ravenne qui avait eu lieu en 1512.
L’épisode avait eu lieu près de Mantoue et non de Rome comme le laisse penser la fresque où dans les lointains on peut voir le Colisée, un aqueduc, une basilique et un obélisque
La conquête de l’Italie fut le but durant toute la vie, du roi de France Louis XII. Il revendique dans un 1er temps la couronne de Naples, puis le duché de Milan au nom de son aïeule Valentine Visconti. Il inaugura son règne par l’heureuse invasion de la Lombardie. Mais de mauvais jeux d’alliance, mettent à dos du roi de France la moitié de l’Europe ainsi que le pape Jules II.
La bataille de Ravenne vit la victoire de Jules II sur le roi de France suivant, François 1er et à laquelle avait participé le futur Léon X encore cardinal. C’est pour cela qu’il est représenté deux fois en pape et en cardinal.
Trois ans plus tard François 1er vengera la défaite française par la victoire de Marignan
Le tableau contient 2 registres : la calme assurance du pape et de sa suite et le désordre des troupes d’Attila.
Léon « magne » monte un cheval blanc, repoussant de sa main Attila et ses troupes. Au dessus, la présence menaçante dans le ciel des saints Pierre et Paul tel un trait d’union entre le ciel et la terre, nous rappellent que le Seigneur est toujours là pour nous aider dans les circonstances les plus délicates. Le fond de tableau, représentant la ville du siège de la papauté, nous rappelle que le pape est le représentant du Seigneur sur terre. D’ailleurs il porte une tiare à triple couronne qui évoque la Trinité.
Remerciements à toutes celles et ceux qui ont œuvré à cette rénovation
Texte : Valentine Tort-Bourgeois
Béatrice Courtoux, Simone Ortavent et Violette Cochaud
Michel Musa qui s’est pris au jeu
Eric Lenfant et Alain Reynal qui l’ont suspendu