« Le sacrement des malades est chemin de fécondité intérieure : réconciliation avec soi, avec Dieu et les autres. »
Lectures : 6ième dimanche du temps ordinaire, sacrement des malades – Lé13,1-2.45-46/1Co10,31-11,1/Mc1,40-45
« La lèpre le quitta et il fut purifié » (Mc 1, 40-45)
Ce 11 février, fête de Notre Dame de Lourdes est la journée mondiale du malade. Aujourd’hui l’Evangile nous parle d’un lépreux, et nous rappelle combien la maladie non seulement défigure l’humain, mais l’isole. Mais sa guérison est signe d’un « salut » qui déborde toute maladie et toute exclusion. Et ce que nous redit Jésus par son geste, aujourd’hui, c’est que même quand la société considère quelqu’un comme un perdu, un paria, pour Dieu, il ne l’est pas. Il est d’abord une personne en attente d’un salut, une personne sur qui le Seigneur compte vraiment, il a toujours du prix pour le Seigneur, car il est aimé de Dieu . C’est là sa dignité jamais entamée par quelque maladie ou quelque lèpre que ce soit. Alors, Que le Christ médecin soit notre force contre toute maladie du corps, de l’âme et de l’esprit. Pour nous guérir, Il ne demeure pas à l’extérieur de la souffrance éprouvée ; il la soulage en venant habiter en celui qui est atteint par la maladie, pour la porter et la vivre avec lui.
Ce matin, c’est bien ce que certains d’entre nous, dont moi-même viennent demander au Seigneur par le sacrement des malades que nous allons recevoir au cœur de l’Eucharistie. Par l’onction que nous allons recevoir, le Seigneur, dans une démarche d’amour, va venir en chacun d’entre nous, communier à nos souffrances.
Ensemble, et particulièrement ceux d’entre nous qui allons recevoir ce cadeau : le Sacrement de l’onction des malades atteste la tendresse, la miséricorde, l’immense compassion du Père au moment où nos forces défaillent, la victoire de Jésus ressuscité sur tout ce qui nous empêche de vivre et d’aimer et la présence chaleureuse de l’Esprit dans la communauté qui se soucie de ses membres plus souffrants.
L’ imposition des mains, que nous allons recevoir, est bien le signe de ce don de l’Esprit :c’est la force de Dieu qui se déploie dans notre faiblesse. Le Seigneur veut nous donner la force d’offrir nos épreuves en communion avec sa souffrance pour participer au salut du monde ; Il veut nous rappeler et rappeler à tous quelle est notre place dans l’Eglise. Par le sacrement des malades le Seigneur nous reconnaît comme membre à part entière de la communauté chrétienne et participant à sa mission. D’ailleurs, ce matin, dans notre assemblée, n’êtes vous pas, vous les bien-portants, fortifiés dans votre foi et dans vos liens fraternels à travers notre démarche ?
L’Onction d’huile, que nous allons recevoir, faite au nom du Ressuscité nous rend co-solidaires du Christ vainqueur de la mort. L’onction des malades est vraiment une force de résurrection ; c’est affirmer que la vie est plus forte que la mort.
Oui, ce matin, rendons grâce au Seigneur qui nous fait ce cadeau, et qui nous en fait les témoins pour tous, dans ce sacrement des malades qui nous donne la force de ne pas désespérer, la force d’aimer, la force de vivre .
Ce sacrement ouvre un chemin de fécondité intérieure : chemin de réconciliation avec soi-même, avec Dieu, avec les autres, chemin de lâcher prise et d’offrande.
Ce sacrement est le sacrement de la grâce offerte :
– Grâce pour être en paix.
–Grâce pour être dans la joie de celui qui se sait unique aux yeux de Dieu : tu as du prix à mes yeux et je t’aime.
-Grâce offerte pour garder le courage de ne pas nous laisser enfermer, accabler par le découragement.
– Grâce offerte pour lutter contre toutes les forces de mort qui nous emprisonnent.
-Grâce pour continuer à vivre notre foi dans un plus grand consentement au Seigneur, comme l’argile dans les mains du potier ;
–Grâce pour retrouver aussi une meilleure santé si Dieu en dispose ainsi.
–Grâce pour nous situer dans l’espérance de celui qui sait qu’il peut dire avec le Christ, dans un acte de totale confiance : Seigneur, entre tes mains, je remets ma vie !
Dans ce sacrement, c’est tout l’amour de Dieu, tout l’amour de l’Eglise, que nous célébrons!
Que pour chacun et chacune qui va le recevoir, ce sacrement de l’onction des malades nous permette par sa grâce de nous laisser toucher par le Seigneur pour entrer en communion avec lui , et tous en communauté, entrer dans cette compassion de ce Dieu qui est sans barrière, pour œuvrer à cette contagion qui guérit, celle de l’amour sous toutes ces formes. Car : quand poussés par l’Esprit, nous allons vers l’autre, quand nous résistons aux pièges de l’exclusion, alors nous rejoignons le Christ qui touche le lépreux et le Règne de Dieu se fait proche : alors Dieu est glorifié et l’homme transfiguré !
Francis Corbière
Homélie Francis Corbière
Extrait du message du pape François à l’occasion de la XXVI ème journée mondiale du malade 2018.
« “ Voici ton fils … Voici ta mère ”. Dès cette heure-là, le disciple l’accueillit chez lui » (Jn 19, 26-27) Ces paroles du Seigneur éclairent profondément le mystère de la Croix. Celle-ci ne représente pas une tragédie sans espérance, mais elle est le lieu où Jésus manifeste sa gloire et laisse ses dernières volontés d’amour. Les paroles de Jésus donnent son origine à la vocation maternelle de Marie à l’égard de l’humanité tout entière. Elle sera, en particulier, la mère des disciples de son Fils et prendra soin d’eux et de leur cheminement.
La douleur indicible de la croix transperce l’âme de Marie (cf. Lc 2,35), mais ne la paralyse pas. Au contraire, comme Mère du Seigneur, un nouveau chemin de don commence pour elle. Le disciple Jean, le bien-aimé, représente l’Église, peuple messianique. Il doit reconnaître Marie comme sa propre mère. Il est appelé à l’accueillir, à contempler en elle le modèle d’une façon d’être disciple, ainsi que la vocation maternelle que Jésus lui a confiée: la Mère qui aime et qui engendre des enfants capables d’aimer selon le commandement de Jésus. Par conséquent, la vocation maternelle de Marie, la vocation à prendre soin de ses enfants, est transmise à Jean et à toute l’Église. Toute la communauté des disciples est impliquée dans la vocation maternelle de Marie. En tant que disciple ayant tout partagé avec Jésus, Jean sait que le Maître veut conduire tous les hommes vers la rencontre avec le Père. Il peut témoigner que Jésus a rencontré de nombreuses personnes malades dans leur esprit, car remplies d’orgueil (cf. Jn 8, 31-39) et malades dans leur corps (cf. Jn 5, 6). Envers tous, il a fait preuve de miséricorde et de pardon, il a même accordé la guérison physique aux malades, signe de la vie abondante du Royaume, où toute larme sera essuyée. Comme Marie, les disciples sont appelés à prendre soin les uns des autres. « Et voici les signes qui accompagneront ceux qui auront cru : […] ils imposeront les mains aux infirmes et ceux-ci seront guéris » (Mc 16, 17-18). Au don de Jésus correspond la tâche de l’Église, qui sait qu’elle doit porter sur les malades le regard même de son Seigneur, un regard rempli de tendresse et de compassion. C’est à Marie, Mère de la tendresse, que nous voulons confier tous les malades dans leur corps et leur esprit, afin qu’elle les soutienne dans l’espérance. Nous lui demandons également de nous aider à être accueillants envers nos frères malades ; qu’elle aide les personnes malades à vivre leur souffrance en communion avec le Seigneur Jésus et qu’elle soutienne ceux qui s’occupent d’eux.
Orgue :Au grand Orgue, Guy DIDIER
Sur wikipedia :
Georg Böhm
Johann Gottfried Walther
A lire également : Les autres homélies du Père Francis Corbière
A lire également la feuille paroissiale
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