«Dieu veut qu’aujourd’hui, et chaque jour, des hommes et des femmes se convertissent à l’amitié véritable, à la vie plus forte que la maladie et la mort.»
Lectures : Cinquième dimanche de Carême
Un Évangile de l’amitié.
Chers amis paroissiens,
Jésus avait l’habitude de visiter, à Béthanie, tout proche de Jérusalem, ses amis, Lazare, Marthe et Marie qui étaient frères et sœurs. Jésus avait des amis.
Nous en faisons parfois ou souvent l’expérience, quand je deviens l’ami de quelqu’un, je peux devenir l’ami de ses frères et sœurs, de sa famille, je peux devenir l’ami de ses amis. L’amitié est une grâce extraordinaire dans la vie. Tout le monde n’a pas la chance d’avoir un ami ou une véritable amie. Même dans un couple, « l’amour d’attirance » n’y suffit pas, il faut grandir dans « l’amour d’amitié » qui fait que des conjoints peuvent s’accueillir en leur âme profonde, il faut grandir aussi dans « l’amour de charité » que Dieu seul peut allumer en nos cœurs. C’est l’amour à la manière de Jésus. C’est l’amour dans la liberté et la force de l’Esprit-Saint. « Restez chez vous » ! Restez à Béthanie, avec votre conjoint, avec vos enfants. Le slogan sanitaire à respecter est bien « restez chez vous ». L’Évangile aime : « demeurez », demeurez en vous, demeurez avec les autres, faites de la création votre maison commune, demeurez avec le Seigneur, le Maitre de la création ; goûtons l’amitié, en ce temps d’épidémie, comme anti-coronavirus de l’âme. « Je ne vous appelle plus serviteurs, je vous appelle mes amis ». Que nos maisons soient des Béthanie.
Un Évangile de la maladie, de la mort, de la résurrection.
La maladie fait partie de nos vies. Pas de vie sans maladie à combattre. Mais il y a des maladies qui conduisent à la mort. Prions pour nos défunts. Chaque jour, durant son ministère public, Jésus a été confronté aux personnes malades. Les guérisons et les exorcismes ont été un signe fort de sa messianité. Jésus va plus loin : il ressuscite : « Lazare, viens dehors ! ». La « résurrection » de Lazare qui mourra de nouveau anticipe la résurrection sans fin de Jésus. : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais ».
Nous sommes confrontés à la maladie de l’épidémie du coronavirus. Dieu nous a confié l’univers à découvrir avec ses lois. La raison scientifique est convoquée. Les chercheurs de remèdes sont pressés de trouver l’issue. Ce qui faisait dire à Ambroise Paré, natif de Laval : « Je le pensai et Dieu le guérissait ». N’opposons pas Dieu et l’homme. La médecine a fait de grands progrès. « La médecine fait des miracles », entend-t-on dire après une opération difficile réussie. Dieu fait des miracles pour les hommes et avec les hommes. Prions par l’intercession de Marie. Elle fait toujours des miracles. Invoquons-là avec confiance pour la fin de cette épidémie. Les guérisons de Jésus sont des signes du royaume. Tous ceux qu’il a guéris ont fini par mourir. Jésus est venu annoncer et offrir le salut, salus en latin cad la santé intégrale du corps, de l’âme et de l’esprit, temporelle et éternelle. Nous sommes polarisés par le coronavirus, sur la prévention, le soin et la recherche. C’est normal. Mais, soyons attentifs à la guérison de nos âmes qui ont besoin en permanence du Médecin spirituel et d’un « hôpital de campagne » que le pape François aime appeler : l’Église. Nous avons besoin de ressusciter chaque jour dans la grâce de notre baptême avant notre résurrection au dernier jour. Chassons les coronavirus de nos âmes.
Un Évangile de la maladie, de la mort, de la résurrection collective.
Cette épidémie va plus loin ; tout le monde se découvre infiniment lié aux autres, vulnérables. Chacun peut se poser les questions essentielles sur sa vie. Incroyable : « l’économie, la loi du marché sont subitement subordonnées aux plus vulnérables ». La vie de chaque personne passe avant les progrès du marché. Incroyable : avec le coronavirus, « des cessez-le feu en Syrie, en Libye, au Yémen ». Incroyable : avec le coronavirus, « des remises d’impôts, des crédits à taux zéro, des fonds d’investissements, des baisses des cours des matières premières ». Incroyable : avec le coronavirus, des choses qui paraissaient impossibles deviennent possibles. Incroyable : avec le coronavirus, « riches et pauvres sont tous dans le même bateau ! ». Incroyable : des transformations collectives radicales sont possibles.
Ézéchiel, dans la 1e lecture évoque une résurrection générale, celle du peuple de Dieu, en exil, désirant ardemment revenir à Jérusalem, et posant les jalons d’autres résurrections. A quelles résurrections, sommes-nous appelés après l’épidémie pour diminuer le nombre d’injustices structurelles qui font que, par exemple, « 1% des plus riches possèdent la moitié des richesses mondiales ».
Chers amis paroissiens, Dieu veut que tous les hommes soient guéris et sauvés,
Dieu veut que tous les hommes ressuscitent, un jour, le dernier jour,
Dieu veut qu’aujourd’hui, et chaque jour, des hommes et des femmes se convertissent à l’amitié véritable, à la vie plus forte que la maladie et la mort, à de nouveaux modes de vie (une écologie intégrale) liés à notre résurrection quotidienne. Chaque jour, le soleil se lève. « Chaque jour, je commence ».
Chaque événement mondial travaille l’humanité en profondeur.
Et si l’Esprit-Saint qui convertit les cœurs ouverts nous réservait des surprises !
Orgue :Au grand Orgue, Guy Didier
Sur wikipedia :
Les autres homélies du Père Christophe Hermanowicz
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