Ils étaient comme des brebis sans berger

« Le don de Dieu est pour tous. Dieu veut la paix, la réconciliation, c’est-à-dire l’amitié retrouvée avec Dieu et entre les hommes »
Lectures : 16ième dimanche temps ordinaire Jr 23, 1-6/Ep 2, 13-18/Mc 6, 30-34

« Ils étaient comme des brebis sans berger » (Mc 6, 30-34)

L’histoire sainte nous apprend que le peuple d’Israël a cheminé des siècles durant à la découverte progressive de Dieu. Comme chacun de nous dans sa recherche individuelle, le peuple de Dieu a reçu la révélation divine, par touches successives et parfois apparemment contradictoires. Dieu se révèle à la fois exigeant, sévère et même menaçant, et à la fois bon et miséricordieux. Et suivant nos penchants, nous nous souvenons davantage d’un aspect que de l’autre. Or le sommet de cette découverte culmine dans la révélation que Dieu est Père.

Si les juifs peuvent à s’émerveiller de la grâce dont ils sont l’objet, Paul montre  qu’il en est encore autrement et bien davantage pour les païens. Apôtre décrit le changement  de statut dont les païens sont les bénéficiaires en Jésus car Dieu est Père. Le don de Dieu est pour tous. Dieu veut la paix, la réconciliation, c’est-à-dire l’amitié retrouvée avec Dieu et entre les hommes. Mais plus que réconcilier, Dieu veut encore rassembler, réunir tous les peuples.

Dieu est Père et bon berger. Selon les consignes de Jésus, les apôtres étaient partis deux par deux pour proclamer partout qu’il fallait se convertir, pour rassembler tous ceux qui sont désemparés. Les voilà de retour, heureux de la confiance que Jésus leur a faite, mais fatigués.

Tous partent, en barque, vers un lieu tranquille à l’écart de la foule. Une journée de repos en communauté avec Jésus qui  ne sera pas un repos banal, une simple détente où l’on oublie tout souci et toute peine.

Arrivé à destination, Jésus se met à enseigner beaucoup et longuement la foule qui l’avait devancé alors qu’il était parti au désert avec ses disciples. Il n’y a strictement aucune contrariété de la part de Jésus à faire ce qu’il n’avait pas prévu. Jésus se rappelle les textes des Prophètes où Dieu promettait à son peuple des pasteurs dignes de ce nom : « Je rassemblerai moi-même le reste de mes brebis, je les ramènerai dans leurs prairies. Je susciterai sur elles des pasteurs qui les feront paître. Elles n’auront plus ni crainte ni terreur, et aucune n’ira se perdre ! » (Jér 23,3s)

Ce passage d’évangile convient bien en ce temps de vacances. Avec les apôtres, le Seigneur veut nous inviter nous aussi à nous reposer, mais pas de n’importe quelle manière. Il nous invite à nous retirer avec lui, à nous mettre à l’écart de nos préoccupations quotidiennes. Ce vrai repos que désire Jésus pour nous, est donc avant tout un don de Dieu, qui se reçoit. Annoncer l’espérance, faire la paix, sont des éléments de la Bonne Nouvelle, annoncée en actes et en paroles par les Apôtres à la suite de Jésus. Voir la réalité, vivre la compassion et agir en conséquence doivent s’apprendre de Jésus. Sur nos chemins d’humanité, son enseignement doit guider notre vie.Le temps de repos, c’est la barque de Jésus où, pour un moment, nous oublions tout autre souci que sa présence et son amour. Et ensuite, nourris de Dieu, nous serons envoyés. Car Jésus compte au quotidien sur nos bras et notre cœur.

Chacun de nous est appelé à témoigner en acte de la tendresse de Dieu plutôt que d’asséner des vérités dans l’abstrait. Il ne s’agit pas seulement de dénoncer ou de critiquer les auteurs ou les victimes des divisions, des violences, des injustices, mais de devenir des artisans de réunion et de paix. Par des paroles et surtout des attitudes de sagesse et d’encouragement. Et devant la faiblesse évidente de nos moyens, de prier Dieu avec ferveur pour que sa grâce y supplée. Car dans les champs où nos discours et nos témoignages ont creusé quelque sillon. C’est Dieu qui sème ensuite sa Parole pour enseigner en Vérité et pour guérir en profondeur.

Imiter Jésus signifie être dans ces attitudes qui peuvent parfois demander courage et patience. Rien de cela ne sera possible si nous ne prenons pas le temps d’entendre cette voix qui nous appelle.

1. Homélie

Orgue :Au grand Orgue, Guy Didier

– Entrée: « Ciacona » (J. Pachelbel)
– Offertoire: »Aria de la Suite en Ré » (J.S. Bach)
– Communion: Choral « Mortifie-nous par ta bonté » (J.S. Bach)
– Sortie: « Toccata en Ut » (J. Krieger)

Sur wikipedia :

Les autres homélies du Père Christophe_Hermanowicz

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