Homélie Père Francis Corbière-05/08/2017

« Transfiguration : l’amour de Dieu est à l’œuvre au cœur de chacun de nous. Son amour est efficace, il agit et nous transforme peu à peu. »

Lectures : Transfiguration du Seigneur – Dn 7, 9-10.13-14/2 P 1, 16-19/Mt 17, 1-9

« Son visage devint brillant comme le soleil » (Mt 17, 1-9)

En ce temps-là, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et il les emmena à l’écart, sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux ; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière. Voici que leur apparurent Moïse et Élie, qui s’entretenaient avec lui. Pierre alors prit la parole et dit à Jésus : « Seigneur, il est bon que nous soyons ici ! Si tu le veux, je vais dresser ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. » Il parlait encore, lorsqu’une nuée lumineuse les couvrit de son ombre, et voici que, de la nuée, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie : écoutez-le ! » Quand ils entendirent cela, les disciples tombèrent face contre terre et furent saisis d’une grande crainte. Jésus s’approcha, les toucha et leur dit : « Relevez-vous et soyez sans crainte ! » Levant les yeux, ils ne virent plus personne, sinon lui, Jésus, seul. En descendant de la montagne, Jésus leur donna cet ordre : « Ne parlez de cette vision à personne, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts. »

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Chaque année au premier dimanche d’août nous sommes invités à la suite des apôtres, à contempler Jésus, le mystère de la transfiguration du seigneur. Et bien montons avec eux… « Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et et Jean son frère. Et les emmena à l’écart sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux. Son visage devient brillant comme le soleil et ses vêtements blancs comme la lumière ».

Jésus qui est pleinement homme veut montrer le plus clairement possible qu’il est aussi Dieu. L’événement de la transfiguration consiste, pourJésus, à manifester tout l’éclat et toute la gloire de sa divinité. Il est homme et il est aussi Dieu. Il veut montrer ce que Dieu réserve pour l’éternité à toute l’humanité. Il nous rappelle que la mort n’est pas le dernier mot du tout. La transfiguration est la manifestation extérieure d’une réalité intérieure, celle que Jésus vivait dans sa prière. Nous ne savons pas ce qui se passe dans ce lien intime entre Jésus et Dieu. On peut penser qu’en lui, Dieu le fils s’unit à son humanité et la relation filiale de l’homme Jésus à son père est si forte que cela rejaillit, transparaît sur son visage et ses vêtements. L’amour du père qui habite Jésus envahit l’homme Jésus au point que la transformation intérieure se manifeste à l’extérieur. Nous disions d’ailleurs parfois de certaines personnes qu’elles rayonnent, indiquant ainsi que ce qu’elles vivent à l’intérieur d’elle-même se manifeste sur leur visage.

Cette transfiguration n’est pas seulement l’annonce de la résurrection de Jésus, mais elle manifeste cette résurrection déjà au travail dans sa vie d’homme. Certes elle ne sera plénière qu’au moment la mort. La transfiguration de Jésus est le signe que c’est résurrection, comme la nôtre d’ailleurs, est déjà commencée. Nous croyons que l’amour de Dieu est présent, à l’œuvre au cœur de chacun de nous, nous croyons que son amour est efficace, qu’il agit en nous et nous transforme peu à peu dans la mesure où nous le laissons nous toucher. Cette transformation par et dans l’amour de Dieu, c’est cela qu’on appelle la résurrection.

Ainsi, la transfiguration de Jésus nous montre la présence en lui comment chacun de nous de l’amour de Dieu nous transformons peu à peu en cet amour même. La résurrection n’est pas autre chose que cette transformation progressive en cet amour divin qui nous habite, jusqu’au jour où cet amour aura envahit la totalité de notre existence de notre corps, de notre personnalité en sorte que nous soyons remplis totalement, pleinement de la vie même de Dieu.

Nous voyons donc à quoi nous sommes appelés.

L’Évangile continue avec la parole de Dieu adressée aux trois apôtres témoin de la transfiguration.

« Celui-ci est mon fils, celui que j’ai choisis, écoutez-le ! »

Nous qui croyons au Christ, nous n’avons pas d’autres exigences que d’écouter le Christ. Nous, pour écouter le Christ, nous n’avons pas de ligne directe avec lui, mais nous avons les écritures, ce témoignage des contemporains de Jésus. Nous avons le témoignage de l’église qui au cours des siècles, s’est efforcée par les saints de suivre l’enseignement de Jésus. Nous avons nos frères et sœurs qui s’ils sont chrétiens s’efforcent dans leur vie d’écouter l’Évangile et deviennent paroles ou s’ils ne sont pas croyant essaient de suivre la voix de leur conscience. Là aussi l’esprit de Jésus est une parole pour le monde. Nous sommes aussi aidés par la voix du magistère de l’église. Nous pouvons sans cesse écouter le Christ nous montrant le chemin de notre résurrection. Si nous écoutons Jésus, alors nous l’entendrons nous parler par de nombreuses voix. Mais il nous faut, avec les disciples redescendre dans la plaine, pour les entendre dans notre quotidien, dans l’ordinaire de nos vies. Est-ce que nous croyons que la parole de Dieu peut nous venir par la voix d’un enfant, même de notre petit ? Par notre femme qui nous dit : « pourquoi est-ce que tu ressors ? », Par un voisin, un collègue, par un paroissien… ?

C’est à chacun de nous baptisé de vivre aujourd’hui personnellement et en église, c’est accomplissement de tout homme aimé est sauvé par le père avec le fils bien-aimé, de « l’écouter », lui, le fils bien-aimé, de comprendre ce qu’il nous dit dans les aspirations et les modes de vie de notre monde, de discerner, de changer de regard avec des yeux différents d’hier pour discerner la nouveauté de la vie et l’accueillir.

« Écoutez-le ! », c’est reconnaître que c’est dans l’aujourd’hui de notre temps que Jésus nous parle, qu’il vient frapper à notre porte, à travers tous ceux de notre société en quête de sens et de reconnaissance. Ils sont l’autre, celui vers qui l’église doit aller pour l’aider à vivre son humanité, si elle veut être le sel de la terre.

« Écoutez-le ! », c’est avec le fils bien-aimé ne pas avoir peur de la différence, de l’étrangeté de l’autre, c’est de ne pas avoir peur de perdre ses sécurités, ses pouvoirs, ses habitudes, son langage, ses codes. C’est inventer une nouvelle manière de faire l’église et par là-même de faire sens aux contemporains qui pensent inévitablement différemment qu’hier, dans une autre culture post chrétienne, les rapports entre les hommes et les femmes ?

Enfin : « écoutez-le ! », C’est personnellement et en église nous engager à la suite de Jésus, dans une fois toujours renouvelée dans laquelle nous croyons que la résurrection est à l’œuvre et que l’amour est possible. Trouvons des mots et des gestes pour les femmes et les hommes d’aujourd’hui dans ce qu’il fait leur vie dans ce qu’il fait leur code, pour un Nouveau Monde. Oui, écoutez le ! C’est bien à l’appel radical un retour à l’essentiel, un nouveau commencement.

Reprenons un autre compte cette prière que l’église nous propose en ce jour : « Fais-nous ressembler davantage à celui dont tu as révélé la splendeur dans le mystère de la transfiguration ».

Homélie Francis Corbière

 

Orgue :Au grand Orgue, Guy DIDIER

– Entrée : « ARIA » de la Suite en Ré (J.S Bach)
– Offertoire: « Evocation à la Chapelle Sixtine » extrait 1 (F. Liszt)
– Communion: Evocation à la Chapelle Sixtine » extrait 2 (F. Liszt)
– Sortie: « Toccata et Fugue en Ré mineur » (J.S Bach)

Sur wikipedia :
Franz Liszt
Jean Sébastien Bach

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