Homélie Père Francis Corbière-01/11/2016 TOUSSAINT

Lectures : Ap7,2-4.9-14/1Jn3,1-3/Mt5,1-12a

Fête de la Toussaint : « Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! » (Mt 5, 1-12a)

                       2016   Homélie  Toussaint

     Le premier novembre, la fête de tous les saints est trop souvent  assimilée à la fête des morts. Mais, au contraire, la « Tous-saints » est la fête des vivants ! Et des vivants heureux. Aujourd’hui, dans une sorte d’anticipation, nous sautons pour ainsi dire à la fin des temps pour contempler la réussite de la création de Dieu : « Quand le Fils de Dieu se manifestera, nous lui serons semblables, car nous le verrons tel qu’Il est ». Les morts nous précèdent dans le terme de notre voyage qui n’est autre que Dieu. Comme nous, ils ont parcouru les chemins de la vie. Avant nous, ils sont parvenus au terme du voyage. Réentendons cela avec force et tout particulièrement ceux d’entre nous qui sommes éprouvés par un deuil. Oui,  en ce jour, l’Eglise célèbre et unit dans sa prière, la foule innombrable de ceux et celles  qui sont saints.  

  D’où la question : qu’est-ce que c’est un saint ? comment reconnaître un saint ? Toute la liturgie proclame que la sainteté est Dieu lui-même. N’est-ce pas ce que nous chantons à chaque eucharistie: « Saint, Saint, Saint le Seigneur, Dieu de l’univers ». Aussi notre sainteté ne peut être que la participation à la sainteté de Dieu. Mais que disons-nous quand nous disons que Dieu est saint ? Dieu est saint parce qu’il est l’amour même, l’amour infini comme le dit saint Jean dans sa première lettre : « Dieu est amour » ; c’est ce qui le définit. La sainteté de Dieu se manifeste, se reconnaît dans l’amour infini qu’il porte aux hommes et dont Jésus de Nazareth est le signe le plus parfait.

  Un saint sera donc celui qui sera « accordé » à la sainteté de Dieu c’est-à-dire accordé à cet amour infini qu’est Dieu lui-même. On peut donc dire que toute  personne qui aime en vérité est « accordée » à Dieu ; la même lettre de Jean le dit clairement : « Quiconque aime est né de Dieu et parvient à la connaissance de Dieu ». Ainsi chaque acte d’amour vrai nous accorde à Dieu nous fait participer à la sainteté de Dieu, fait que, à ce moment là, nous sommes saints. Mais, nous le constatons avec une certaine tristesse, la sainteté pour nous n’est pas un état permanent, elle est un effort permanent afin d’être un peu et le plus souvent possible accordé à la sainteté de Dieu c’est-à-dire accordé à cet amour divin qui nous habite….Et nous savons dans ce contexte difficile de notre quartier de la Villette ce que peut signifier aimer tous les autres comme des frères et sœurs, comme les enfants d’un même Père miséricordieux pour chacun.

  Mais comment être accordés à la sainteté, à l’amour de Dieu ? Comment être un saint ? Nous avons la chance d’avoir des exemples à travers tous les saints que nous pouvons connaître, à travers  ceux et de celles qui ont été amis de Jésus, témoins  vivants et lumineux du Christ ressuscité sur cette terre. Mais l’exemple le plus juste et le plus décisif c’est la personne même de Jésus de Nazareth. C’est Jésus qui est l’homme le plus parfaitement accordé à la sainteté de Dieu ; c’est donc en regardant Jésus vivre que nous pourrons le mieux découvrir le chemin de notre sainteté. C’est en regardant comment Jésus, Lui, le chemin, la vérité, la vie, a été « accordé » à Dieu que nous verrons quel chemin il nous importe de suivre. Quel est le chemin que Jésus nous a montré ? Nous pouvons le résumer autour de ces deux affirmations : que Jésus, lui, l’homme des béatitudes, a toujours voulu faire la volonté du Père telle qu’il pouvait la percevoir, et ce qui n’est d’ailleurs que la conséquence et la preuve du premier, c’est qu’il a cherché à aimer en vérité ceux qu’il rencontrait sur sa route, guérissant les malades et réconfortant les gens par une parole d’espérance.

 C’est à chaque page des évangiles que nous pouvons reconnaître que Jésus a toujours fait ce que son Père désirait et qu’il l’a prouvé en se donnant jusqu’au bout, jusqu’au don de sa vie.

    Je pense que, comme chrétiens, nous désirons tous réaliser ce que Dieu souhaite pour chacun de nous car nous croyons que Dieu ne souhaite que le plein accomplissement de notre humanité. La difficulté est de savoir discerner quelle est cette volonté dans le quotidien de notre vie. C’est alors que l’exemple de Jésus est essentiel : il s’agit, chacun selon ses possibilités, sa générosité comme ses limites, d’essayer d’avoir des attitudes et des paroles qui soient signes d’un amour vrai, d’un amour qui recherche en vérité le bien de l’autre, qui soit un don gratuit de nous-mêmes, même si le résultat est parfois bien décevant car nous ne sommes ni infaillibles ni exempt d’erreur.

    Cependant, si nous essayons de suivre l’exemple du Christ, si nous sommes  fidèles à l’Evangile, nous efforçant de nous convertir et de vivre les béatitudes : humbles et confiants devant Dieu, doux avec les hommes, , affamés de justice, capables de pardonner et de faire « œuvre de miséricorde », artisans de réconciliation, persévérants dans l’annonce de la Bonne nouvelle, nous mettant au service des hommes et des femmes de notre temps, si nous arrivons à certains moments à correspondre à cet amour divin qui nous habite, alors à ces moments, nous sommes réellement accordés à la sainteté de Dieu, nous sommes des saints même si l’instant d’après nous oublions cette exigence de sainteté.

     Cet effort de lucidité et de générosité dans nos vies concrètes nous  demande de garder un coeur disponible à ceux qui nous entourent et à l’action de l’Esprit Saint en nous. C’est ainsi que notre sainteté sera à la fois l’oeuvre de l’Esprit Saint nous suggérant et nous aidant à aimer à la manière de Dieu et aussi notre propre travail, notre propre chemin difficile mais porteur de paix

     En faisant mémoire de tous les saints, ne nous décourageons pas en pensant que la sainteté est le fait seulement de quelque personnes exceptionnelles. l’Eglise nous rappelle, à nous qui avons choisi de mettre nos pas dans ceux du Christ, que, nous aussi, nous sommes appelés à la sainteté, par des chemins, certes divers, mais toujours accessibles

    Que cette fête de Tous les Saints ne nous décourage pas en pensant que la sainteté est simplement le fait de quelques personnes exceptionnelles mais au contraire qu’elle  nous dise l’espérance de Dieu pour nous, la confiance de Dieu qu’une sainteté cachée, modeste mais réelle est à notre portée à travers notre attitude, nos gestes d’amour nos dans… les saints nous disent : nous étions tous comme toi des pécheurs , mais le sang de l’Agneau Jésus  a purifié nos vêtements, nous a revêtus de robes blanches.

   Puissions-nous être, aujourd’hui, le signe de la présence agissante et miséricordieuse  de l’Esprit Saint parmi les hommes !

  Avec tous les saints, confiants en leur intercession,  rendons grâce à Dieu,

Mais déjà maintenant , dans ce désir de sainteté , que nous nous efforçons de vivre aujourd’hui, dans cette invitation qui nous est faite par Notre Dieu miséricordieux et tout amour, n’hésitons pas à nous tourner les uns vers les autres et avec un beau sourire,  à oser nous souhaiter : Bonne fête de Tous les Saints.

 

Homélie :

Orgue :Au grand Orgue, Guy DIDIER

– Entrée : «  »
– Offertoire: » »
– Communion: » »
– Sortie:Fantasia «  »

Sur wikipedia :
Johann Sebastian BACH

Felix Mendelssohn

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