Lectures : 4ème dimanche du temps de Carême : 1S16,1b-7.10-13a/Ep5,8-14/Jn9,1-41
Dans l’art chrétien des catacombes, la scène de la guérison de l’aveugle de naissance apparaît six fois, et presque toujours comme illustration du baptême. À partir du 4e siècle, le texte d’aujourd’hui, avec celui de la rencontre de la Samaritaine (dimanche dernier) et celui de la résurrection de Lazare (dimanche prochain), préparaient les nouveaux chrétiens à recevoir le baptême pendant la liturgie de la vigile de Pâques. Cette nuit-là, les nouveaux baptisés remontaient de la cuve baptismale en chantant le psaume 22 (Le Seigneur est mon berger), et recevaient le sacrement de confirmation et participaient à leur première Eucharistie.
Ces textes des dimanches de Carême étaient une préparation pour les catéchumènes mais ils invitaient aussi tous les chrétiens à renouveler leurs promesses du baptême. La foi n’est jamais statique; elle est un cheminement, une maturation qui progresse tout au long de la vie.
L’Evangile de ce dimanche raconte beaucoup plus qu’un miracle. Le Christ a permis à l’aveugle de voir avec ses yeux mais surtout, il lui a donné une nouvelle vision de la vie et du monde.
L’aveugle incapable de distinguer la lumière et les couleurs est l’image de tout être humain désorienté, qui cherche à voir et à comprendre. Nous sommes habitués à ne percevoir que l’extérieur des choses, l’aspect le plus superficiel. Notre culture affirme que les gens sont beaux en fonction de leur beauté physique, de leurs vêtements, de leur position sociale, de leurs grandes richesses, etc. Mais cela peut être un masque qui cache une réalité beaucoup plus angoissée et beaucoup plus prosaïque.
Saint-Exupéry dans son livre «Le petit prince» disait : «On ne voit bien qu’avec le coeur». La Parole de Dieu nous permet de voir avec le coeur, de voir le monde à travers les yeux de Dieu. Jésus nous invite à améliorer notre façon de voir les choses. Il nous propose une nouvelle vision de la vie de famille, de notre relation avec les autres, de notre capacité de pardonner, de notre fragilité humaine et de notre pauvreté, de la maladie et la mort. Il nous invite à voir tout cela avec les yeux de Dieu!
Cette nouvelle vision peut nous apporter la joie, la sérénité et la paix. Dieu est avec nous, il nous accompagne et nous offre une solution d’amour aux problèmes quotidiens. Saint Paul ajoute : «jadis vous étiez ténèbres mais à présent vous êtes lumière dans le Seigneur; conduisez-vous en enfants de lumière; car le fruit de la lumière consiste en toute bonté, justice et vérité.» (Eph 5, 8-9)
Nous, les chrétiens, ne pouvons nous contenter d’être illuminés, nous devons aussi être des «témoins de la lumière». Car la foi ne se réduit pas à une série de croyances théoriques, de traditions et de coutumes. Elle est une nouvelle façon de voir le monde et de bien vivre sa vie. La réalité éclairée par Seigneur prend alors une toute autre coloration
« Il y a une chose que je sais : j’étais aveugle et maintenant je vois. »
Père Christophe Hermanowicz
1. Homélie
2. Scrutin des catéchumènes
Orgue :Au grand Orgue, Guy DIDIER
– Entrée: « Prélude improvisé »
– Offertoire: « Choral Dorien » de Jehan ALAIN
– Communion: « Fugue en sol mineur » de Johann Schneider
– Sortie: « Postlude » de Cuthbert HARRIS (1856-1932)
Les autres homélies du Père Christophe_Hermanowicz
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