« La persévérance dans la prière n’a donc pas,comme premier objectif, d’obtenir quelque chose, mais de signifier un amour qui ne se dément pas, qui ne se dédit pas.«
Lectures : Vingt neuvième dimanche temps ordinaire
Les textes de ce jour nous parlent de la prière de demande et nous invitent à prier avec persévérance. Cela peut nous interroger sur la manière dont nous prions. Bien souvent, nous pensons surtout à Dieu lorsqu’une nécessité ou une épreuve tombe sur nous; et vous allez me dire, ce ne sont pas les occasions qui manquent. Elles sont nombreuses les situations tragiques ou injustes dans nos vies et à travers le monde : toutes ces situations difficiles de chômage, de logement, de précarité que connaissent beaucoup et parfois nous-mêmes, l’agression turque contre les kurdes, les actes de sauvagerie du terrorisme, l’extrême misère de tant de déplacés et d’exclus, les séparations de toutes sortes, les deuils. Mais attention, N’attendons pas le malheur pour penser à recourir à Dieu.
C’est tout ce que nous sommes, tout ce que nous vivons,avec même le plus moche, le plus inavouable, qui peut être mis sous le regard de Dieu. C’est toute notre vie, dans ce qu’elle a de favorable et de meilleur comme dans ses épreuves que nous devons savoir mettre en référence permanente avec Dieu, dans les mains de Dieu pour faire grandir sa vie en nous et autour de nous. Nous prions souvent Dieu comme si ll était absent et loin de notre vie.
La persévérance, elle n’est pas d’abord importante pour Dieu , mais pour nous. Je crois qu’il ne s’agit pas d’abord de prier jusqu’à ce qu’on soit exaucé, mais de prier sans cesse comme expression de notre confiance, de notre proximité avec Dieu et de notre fidélité. La persévérance dans la prière n’a donc pas,comme premier objectif, d’obtenir quelque chose, mais de signifier un amour qui ne se dément pas, qui ne se dédit pas. La prière nous rapproche sans cesse de Dieu, elle fait grandir en nous cette certitude que nous sommes ses enfants bien aimés et cette certitude peut faire des miracles.
Tenir jusqu’au bout, comme Moïse dans le livre de l’Exode, « crier vers Dieu jour et nuit comme la veuve de l’évangile, persévérer dans la prière ce n’est pas pour forcer la main de Dieu mais c’est nous tenir là, dans ce qui touche notre vie, dans sa plus grande pauvreté,avec tout ce qu’il Y a de plus moche, de plus inavouable peut être, mais dans cette confiance inébranlable qui nous autorise à Lui confier tout ce qui nous tient à cœur…même quand son amour n’est pas évident, quel que soit le cours que les événements vont prendre, que notre désir soit réalisé ou non. Oui, persévérer dans la prière, c’est croire, c’est être dans cette certitude que Dieu nous « fera justice sans tarder qu’Il veut faire en nous la vérité, désire nous rendre plus justes, plus ajustés, plus accordés à l’amour qu’Il nous porte, modelés, travaillés, habités par l’ Esprit-Saint. L’Esprit, en nous, apporte la confiance, l’espérance, le courage, la lumière contre toutes les puissances de mort qui, en nous, nous détruisent.
N’avons nous pas souvent l’impression que Dieu fait traîner les choses, que sa réponse ne vient pas vite et même qu’elle ne vient pas du tout. En vérité, sauf à douter de l’amour de Dieu, pour reprendre cette expression un peu familière, ce n’est pas Dieu qui est lent à la détente , mais bien nous ! Dieu, Lui, serait bien dans le tout et le tout tout de suite parce qu’Il aime et que l’amour ne compte pas et n’attend pas.. C’est à nous qu’il faut du temps pour devenir de vrais priants, pour nous laisser façonner un cœur vraiment confiant et pauvre.
Ah si nous pouvions être comme Aaron et Hour qui soutenaient, l’un d’un côté et l’autre de l’autre, les mains de Moïse. Nous avons besoin de nous aider, nous avons besoin de la foi et de la confiance des uns des autres pour soutenir notre cri vers le Seigneur.
Alors en ce dimanche de la mission universelle de l’Église, puissions-nous entrer dans l’attitude de la veuve de l’Evangile et crier avec persévérance vers Dieu, sûrs qu’Il nous donnera son Esprit en nous accordant à Son amour capable de nous transformer pour notre vie et notre bonheur et celui de tous les hommes, ses enfants bien aimés.
Père Francis Corbière
Evangile et Homélie
Orgue :Au grand Orgue, Guy Didier
Les autres homélies du Père Francis Corbière
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