#Careme2019 « Redécouvrons notre dignité et vivons dans la tendresse de celui dont la seule loi est l’amour et la miséricorde«
Lectures : Cinquième dimanche du Carême
« Celui d’entre-vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à jeter une pierre » (Jean Chapitre 8)
Quand nous lisons l’Evangile, il est important d’essayer de comprendre ce que vivent chacun des personnages.
La femme adultère » est un peu le symbole de tout ce qui peut un jour détruire une personne : il y a tellement de gens qui posent des gestes qui un jour les rattrapent : une passion d’amour, d’argent, de pouvoir, peuvent rendre petit à petit les gens esclaves et inconscients. Au début la femme s’était sans doute dit : je peux me permettre cela et personne n ‘y verra rien ou ne dira rien, et puis les limites ont été franchies… du moins, c’est ce que les accusateurs lui reprochent. Ensuite ce fut la panique : il n’y a rien de pire que d’être pris au piège, montrée du doigt devant ses enfants et l’opinion publique : cela est déjà une forme de mise à mort.
Ensuite, dans cette scène, il y a les bien-pensants : les scribes et les pharisiens qui ont amené cette femme devant Jésus. De toute façon, puisqu’ils étaient au courant, ils étaient bien obligés de dénoncer cette femme, sinon ils auraient été eux-mêmes mis en examen et condamnés. Par ailleurs cette affaire était pour eux une bonne occasion de tendre un piège à Jésus.
C’est une arme utilisée en politique, mais aussi lors de nos conflits quotidiens. Si je veux faire du mal à quelqu’un, la tentation sera toujours grande de trouver le mot qu’il faudra pour essayer de le mettre en tort, et de mettre l’assemblée de mon côté. En fait, il n’est jamais facile de défendre le bon droit avec un cœur pur.
Heureusement, dans cette scène, il y a Jésus. Nous pouvons d’abord admirer sa façon d’écouter et de faire silence. Jésus se penche vers le sol et écrit sur le sable.
Quel est le sens, la signification de ces traits que Jésus trace sur le sol?
Il y a beaucoup de thèses, d’hypothèses, de suppositions à ce sujet. Pour moi, en fait, c’est tout simple: Jésus est en train d’écrire la Loi, la Loi nouvelle, la Loi renouvelée.
La loi de Moïse était gravée sur des tables de pierre… et c’est le cœur des hommes qui s’est endurci, qui est devenu dur comme pierre.
Jésus trace sur le sol: la Loi nouvelle s’adresse à l’homme qui est issue de la terre. Elle n’est pas, elle ne peut pas être figée. Elle est semence en nos cœurs.
Semence d’avenir, semence de liberté, semence d’amour.
Quand Jésus se penche pour tracer ces traits sur le sol, c’est sa manière à lui d’aider chacun des protagonistes à sortir du cercle infernal qui entoure cette femme et dans lequel ils sont aussi enfermés.
Entrer dans une discussion sans fin est souvent la pire des façons de dialoguer. Il y a en revanche des « silences ouverts » qui ouvrent le cœur et donc aussi la parole.
Jésus refuse d’entrer dans cette parodie de jugement qu’on veut lui imposer.
Il refuse de ne voir en cette femme que la femme-objet qu’on lui présente afin de pouvoir, lui, l’accuser.
Quand il se redresse, c’est pour amener les accusateurs à leur propre conscience.
Apprenons nous aussi à écouter, à ne pas réagir trop vite, à laisser l’Esprit Saint nous suggérer quelle attitude prendre au fond de notre conscience:
C’est alors que Jésus, regardant chacun droit dans les yeux a dit : que celui qui n ‘a jamais péché lui jette la première pierre. Face à cette interrogation les plus anciens ont quand même la sagesse de se retirer les premiers. Ils ont eu conscience de leurs fautes passées ou ont été en tout cas plus rapides à reconnaître leurs fautes. Enfin Jésus se retrouve seul devant la femme. Il la juge lui aussi, puisqu’il lui dit ne pêche plus, mais sans la condamner et l’enfermer dans son péché…
Nous non plus, n’allons pas trop vite à condamner en disant : ils sont tous pourris ; ou untel n’a que ce qu ‘il mérite . . . Jésus nous enseigne ici comment conjuguer ensemble justice et miséricorde ; Il fait en sorte que tout le monde reparte libéré… Dieu a toujours fait ainsi avec son peuple : il n’a eu de cesse de le libérer malgré ses résistances et sa nostalgie de ses heures d’esclavage : sans cesse il nous a ouvert des chemins de conversion. Ne songez plus au passé avait-il fait dire à Isaïe. En ce temps de Carême, Le Seigneur nous invite à nous redresser, à tourner nos regards vers la joie de La Résurrection.
Au lieu de ruminer nos péchés passés et de les jauger à l’aune de nos cœurs de pierre, redécouvrons notre dignité et vivons dans la tendresse de celui dont la seule loi est l’amour et la miséricorde.
Père Christophe Hermanowicz
Homélie
Orgue :Au grand Orgue, Guy Didier
Suite « Fugierte Nachspiele » de J.G.H Rinck
– Entrée: « Largo »
– Offertoire : »Moderato »
– Communion: « Allegro Moderato »
– Sortie: « Moderato »
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