À mes brebis, je donne la vie éternelle

« Nous avons reçu le don de la vie éternelle et l’assurance que l’œuvre de Dieu se poursuivra en nous. »

Lectures : Quatrième dimanche de Pâques

« À mes brebis, je donne la vie éternelle » (Jean chapitre 10)

Jésus s’est présenté lui-même comme le Bon Pasteur, le berger de ses brebis, et a confié à Pierre la même mission. Il n’a pas employé un langage sacerdotal pour se qualifier, mais plutôt un langage pastoral et prophétique. Les prêtres de son temps avaient comme mission première le service du culte dans le temple et l’offrande à Dieu des sacrifices. L’auteur de l’épître aux Hébreux note : « Il n’a pas besoin, comme les autres grands prêtres, d’offrir chaque jour des sacrifices, d’abord pour ses péchés personnels, puis pour ceux du peuple ; cela, il l’a fait une fois pour toutes en s’offrant lui-même ». (Hé 7, 24-27)


Jésus a donné comme mission première à ses apôtres non pas d’être les ministres d’un culte mais d’être des pasteurs qui guident et soignent comme lui les membres d’un peuple, celui de Dieu. Au long du chapitre 10 en saint Jean, il souligne la force du lien qui l’unit aux personnes dont il a reçu la charge de la part de son Père, et il dénonce les faux bergers qui oppriment et méprisent « les foules qui ne savent rien de la Loi, et sont des maudits » !
Jésus se déclare pasteur et ajoute que ce qui l’anime comme son Père, c’est la bonté. Son premier souci est de faire preuve de miséricorde. Il libère et enseigne tous ceux qui viennent à lui, « pris de pitié pour eux, car ils sont comme des brebis qui n’ont pas de berger » écrit saint Marc. Puis il les nourrit des pains multipliés, et se donne lui-même pour eux en nourriture. Il prend soin de toutes ses brebis, les appelle chacune par son nom.
Contrairement aux prêtres à qui le prophète Ezéchiel faisait des reproches, « il fortifie celle qui est chétive, guérit celle qui est malade, fait un bandage à celle qui a une patte cassée, ramène celle qui s’est égarée, recherche qui est perdue ». n’exerce pas « son autorité par la violence et l’oppression », mais par la douceur. Lui, le maître et le Seigneur, lave les pieds de ses disciples. Il se situe au milieu de tous « à la place de celui qui sert. Il prend la défense de son troupeau. Il ne se comporte pas en mercenaire indifférent : devant le loup il n’a pas fui et n’a pas abandonné ses brebis. Il va au contraire jusqu’à se dessaisir de sa propre vie pour elle.
Désormais personne ne pourra les arracher de sa main. Il a souci de l’unité du troupeau, travaillant sans cesse à le rassembler, à éviter sa dispersion. Il a souci d’autres brebis, qui sont dans d’autres enclos : « celles-là aussi, il faut que je les mène ; elles écouteront ma voix et il y aura un seul troupeau et un seul berger. » (Jn 10,16) Il fustige les pasteurs voleurs et brigands : « Ils ne viennent que pour voler, pour tuer et pour perdre : moi je suis venu pour que les hommes aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. » Jésus, le bon berger, ne lie pas de pesants fardeaux sur les épaules des hommes, mais au contraire, il prend sur lui leurs souffrances et supporte leurs douleurs.
Dans le texte de l’Apocalypse, ce dimanche, nous est présentée dans une vision universaliste, une image paradoxale et saisissante de Jésus.
Après cela, j’ai vu : et voici une foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, tribus, peuples et langues. Ils se tenaient debout devant le Trône et devant l’Agneau…
Faisant usage d’une image inattendue, le texte déclare que le Pasteur de l’humanité nouvelle est un agneau. Il est l’Agneau de Dieu qui a versé son sang pour la multitude et il siège auprès du Père de « miséricorde infinie ». Une inversion poétique riche de sens. Le plus élevé, le plus puissant adopte une fragile posture d’abaissement et de service. « Le plus petit d’entre vous tous, c’est celui-là qui est grand » avait-il dit » à ses disciples. Celui qui a reçu de siéger sur le trône divin s’est révélé en victime sacrifiée, considérant sa mission comme une offrande de sa personne. Véritablement, le Christ est digne d’être Pasteur parce qu’il est l’agneau pascal qui a donné sa vie.
Renversement de perspective donc dans le Royaume du Christ, à vivre dans son Église, et aussi pourquoi pas à promouvoir en politique dans notre monde où foisonnent encore la recherche de la grandeur et la tyrannie.
Deux points à retenir des textes de ce dimanche. D’abord le fait que Jésus s’est présenté comme le « bon pasteur » de tous les êtres humains sans exclusive. Comme Dieu son Père il les aimait tous et ne réservait son amour à aucune nation, aucun clan, aucune religion.
Ensuite l’évolution des représentations au sein de l’Église. Longtemps on a considéré que l’activité pastorale ne concernait que les ministres ordonnés: pape, évêques, prêtres. Mais les perspectives ont changé. Après le concile Vatican Il le terme « pastoral » est lié étroitement à la mission d’évangélisation de l’Église dans le monde de ce temps.
Et nous tous, tous les baptisés avons la mission de participer à la mission du Christ Pasteur et Sauveur dans et pour le monde. Tous les baptisés et surtout les membres des conseils pastoraux ou des autres groupes.

Père Christophe Hermanowicz

1. Evangile et homélie

Orgue :Au grand Orgue, Guy Didier

– Entrée: Largo du Concerto BWV 978 (Bach/Vivaldi)
– Offertoire : Ave Verum (Mozart)
– Communion: Sonate 6, 2ième mouvement (Mendelssohn)
– Sortie: Trumpet Voluntary (Clarke)

Sur wikipedia :

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