17ème dimanche du temps ordinaire B

« Jésus invite à découvrir la nécessité du partage« 

Lectures du jour : 

Aujourd’hui, où nous entendons ce texte de saint Jean sur le pain, en bien des endroits du monde, des êtres humains tentent par leurs soins de remettre debout d’autres humains blessés de la vie : malades, isolés, affamés.

Que ce soit dans l’Evangile ou dans la première lecture, tout commence par la faim des Hommes et par un geste de partage, de don. Elisée refuse le cadeau et demande qu’il soit partagé entre tous. Dans l’Evangile : il y a la foule affamée et le jeune garçon qui accepte de se dessaisir des cinq pains et des deux poissons pour qu’ils soient apportés à Jésus et distribués par les disciples pour rassasier les affamés.

Mais attention, l’Evangile ouvre à une autre perspective. A travers ce signe de la distribution des pains, le Christ-Jésus est au centre pour communiquer une générosité qui ouvre le cœur au partage et pour donner par sa parole, le sens profond de l’existence. Or la foule des gens passe à côté de cette perspective en voulant le faire roi. Ils ne voient que la nourriture distribuée qui les a nourris. Or le désir de Jésus, c’est que cette foule découvre qu’il y a au cœur de l’homme une autre faim : la faim d’un sens pour sa vie, la faim spirituelle d’unifier sa vie et de ne pas la disperser superficiellement, la faim d’être reconnu pour exister et sortir de l’isolement, la faim d’amour et de respect, la faim d’un amour si grand que Dieu seul peut la combler.

Jésus invite à découvrir la nécessité du partage- n’invite-t-il pas d’ailleurs ses disciples à participer avec lui en leur disant : faites asseoir les gens…. Jésus invite à découvrir la nécessité d’une conversion du cœur, un chemin de vie fraternelle, un chemin vers le Dieu d’amour qui nous appelle comme le rappelle Paul, dans la deuxième lecture à nous conduire d’une manière digne de notre vocation. 

Quelle leçon tirer de cet évangile ? Elle est double :

  • Ce qui ressort d’abord de cet évangile, c’est la tendresse, la compassion, l’affection de Jésus pour nos difficultés et nos peines et la surabondance de son don. Jésus a partagé en tout notre vie et Il a donné sa vie pour que les hommes vivent en plénitude ; Si nous ne sommes pas prêts à partager la vie des gens, à nous engager avec eux, à peiner avec eux, à travailler avec eux, à nous battre avec eux, à espérer avec eux à souffrir avec eux, nous n’avons rien à leur dire de vital qui les aide à vivre. Celui qui donne, qui se donne reçoit au centuple. Le premier message de cet évangile concerne donc notre comportement devant les souffrances de tous les affamés de la terre, mais aussi devant ce besoin d’amour que ressent toute personne ici-bas.

  • Le second message concerne le plus profond de ma vie spirituelle : de quoi ai-je faim au-delà des nourritures terrestres indispensables à ma vie ? Ai-je faim de Dieu, de son amour, de sa vie ? Ai-je faim de donner un peu d’amour autour de moi ? Ai-je faim de la Parole de Dieu qui vient nourrir ma vie ?

Alors renouvelons notre désir de recevoir le Pain de la vie, nourriture de vie : la vie même du Christ, dans cette eucharistie. Cette eucharistie, qui comme toute eucharistie, nous invite à vivre, comme le Christ, qui accomplit pleinement l’amour du Père en lui ouvrant totalement son cœur et en remettant toute sa vie entre les mains de sa tendresse et qui accomplit pleinement l’amour du prochain en ouvrant totalement son cœur à chacune et chacun de nous et à tous nos frères et sœurs en humanité.

En ce dimanche, demandons au Seigneur de faire grandir notre faim, sûrs que Lui seul peut vraiment la rassasier, pour repartir pleins d’espérance et de force pour continuer à servir à l’exemple de Jésus.

Père Francis Corbière

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